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Quand la réalité grecque dépasse l’affliction : avec Nicolas, quand c’est fini, ça recommence !

9 juillet 20154
Quand la réalité grecque dépasse l’affliction : avec Nicolas, quand c’est fini, ça recommence ! 5.00/5 50 votes

Décidément, avec nos politicards, on n’est jamais au bout de nos surprises, et le mur du rubi-con, maintes fois il est vrai déjà enjambé dans tous les sens, n’est jamais infranchissable ! Il y a à peine cinq jours de cela, dans un méchant billet intitulé Si Sarkozy n’existait pas, faudrait-il vraiment l’inventer ?, La Plume raillait la capacité hors normes de l’ex-Président à dire, à clamer avec force absolument tout puis, quelque temps plus tard, et avec la même apparente conviction son radical contraire, tout en faisant bien évidemment mine de rester, comme naguère son meilleur ennemi Alain Juppé, « droit dans ses bottes » à talonnettes. Je ne croyais pas si bien dire !

Le bougre vient en effet une nouvelle fois, et en une occasion finalement assez peu remarquée par certains bien que spectaculairement remarquable, d’illustrer son aptitude exceptionnelle à jouer les girouettes politiciennes en fonction de l’air du temps et, bien plus encore, en suivant le sens du vent de l’histoire « réelle » en marche… et de l’histoire « officielle » en déroute.

 

Sarkozy, Tsipras et la Grèce : « compromis, chose due » !

Dans un premier temps et dès l’annonce de la tenue du référendum grec, l’ancien Président de la République était monté sur ses grands chevaux européistes, allant bien plus loin encore, dans la réprimande et l’excommunication, que les technocrates non élus et ces vieux politicards sur le retour qui leur servent de paravent pour présider aux destinées, de plus en plus ouvertement totalitaires, de l’UE. Juncker et Schulz ? De grands diplomates aux prudences de serpent, comparés à notre petit Nicolas !

Le 02 juillet, avant même la tenue (et donc le résultat) du référendum, Sarkozy déclarait ainsi que le gouvernement grec avait « suspendu de fait, de lui-même, l’appartenance de la Grèce à la zone euro » en décidant… de demander son avis à un peuple qu’il est censé représenter (et surtout défendre, au cas où certains eurolâtres l’auraient définitivemement oublié). Il est vrai que le jules de Carla avait déjà prouvé à ses concitoyens et dans les très grandes largeurs son attachement viscéral au référendum, et son respect scrupuleux de la volonté clairement exprimée d’un peuple souverain (en 2007 avec la forfaiture du Traité de Lisbonne, et suite au NON référendaire très net de 2005). Toujours le même 02 juillet, il estimait dans la foulée qu’il fallait absolument « ne pas céder » face à un Alexis Tsipras « qui refuse toute attitude raisonnable ». Le « grexit » n’était pas franchement évoqué, mais il semblait, si l’on suivait notre ex, désormais totalement inéluctable.

Le 04 juillet, lors de la Fête de la violette organisée à La Ferté-Imbault (Loir-et-Cher) par le Rastignac du pauvre de l’ex-UMP, l’arriviste de concours Guillaume Peltier dont les dents sont sensiblement plus longues et aiguisées que les idées (et infiniment plus solides que ses convictions), Nicolas le petit dénonçait encore la volonté de François Hollande de « chercher des compromis » dans la crise grecque, et fustigeait son attitude jugée par lui bien trop bienveillante à l’égard d’Alexis Tsipras : « Qui a reçu le premier un gouvernement composé de membres d’extrême gauche et d’extrême droite ? François Hollande ! ». Euh… à ce compte-là et en passant, mon petit Nico : qui a reçu le dernier le Colonel Kadhafi et Bachar El Assad (Les deux « abominables dictateurs ») à Paris ? Nicolas Sarkozy ! A chacun donc ses casseroles très politiquement correctes !

Compromis donc, selon Sarkozy ? Piège à cons ! Chose indue ! Plus raide et droit que jamais dans ses pompes, Nico l’inflexible nous jouait la partition supposée de tatie Merkel avec d’autant plus de fermeté que, n’étant plus aux affaires, il n’avait à assumer aucune des conséquences possibles de sa si noble intransigeance.

Oui mais voilà… le NON massif, incontestable et, pis que tout, apparemment compris et validé par une très grande partie des opinions publiques à travers l’UE, de la France à l’Espagne en passant par l’Italie ou le Portugal, a depuis fait vacillé sur ses certitudes arrogantes et dictatoriales l’essentiel de l’oligarchie européiste. Depuis quelques jours, la quasi-totalité de la médiacratie et de la politicaillerie française et européenne appelle désormais… au compromis, à la discussion, à tenter encore et toujours de sauver les meubles et la face, à tout faire pour permettre, toujours et encore, la présence, suicidaire pour elle et ruineuse pour nous, de la Grèce dans l’UE, pour maintenir coûte que coûte cette même Grèce dans l’Euro, sur le pont de ce qui fut présenté hier comme le plus magnifique des paquebots de croisière, et qui n’est plus qu’une pathétique coquille de noix bringuebalée sur l’océan déchainé de cette crise économique apparemment sans fin et surtout sans issue que nous a « offerte » la mondialisation heureuse.

La politique selon Sarkozy ? Tout, son contraire… et réciproquement !

Moyennant quoi… Sarkozy effectue à présent un de ces virages à cent quatre-vingt degrés dont il a le secret ! Ce qui donne, le 08 juillet, ouvrons les guillemets en même temps que le parapluie : « Tout doit être fait pour trouver un compromis [entre la Grèce et ses créanciers], je partage ce point de vue exprimé par Monsieur Hollande et par Monsieur Valls ».

Cela ne s’invente pas… Tout de même un brin gêné aux entournures pour justifier sans rire jaune un tel changement de cap, un tel reniement à quatre jours d’intervalle, le premier cercle du calife de « Les Républicains » conteste tout revirement du patron, arguant que ce n’est pas lui qui a changé, mais… le contexte ! Je cite encore : « le contexte a évolué depuis la semaine dernière, avec la victoire du non au référendum ». Sans blague... « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent », disait en son temps Edgar Faure, autre opportuniste d’exception dont la politique française semble décidément avoir le secret, ou plutôt la triste exclusivité. Dans un monde où tout change, où tout est bouleversé : sociétés, valeurs, famille, filiation, éthique, cultures, économies, souverainetés, force est de constater que certaines choses, elles, ne changent pas. Je ne suis pas sûr, concernant cette immuabilité là, qu’il faille pour autant s’en réjouir…

Mais vous le savez, quelques images valant souvent plus qu’un trop long discours, visionnons donc ensemble le très vilain petit montage vidéo réalisé par le Huffington Post concernant les « prises de positions sarkoziennes » sur la crise grecque entre 2011 et 2015, et gare au tournis !

 http://www.dailymotion.com/video/x2x13b9

« Compromis, chose due » avait donc ironisé en son temps le regretté Coluche. « Déconnant, non ? », aurait pu rajouter le tout aussi regretté Pierre Desproges… Mais on a sans doute, et apparemment définitivement (?) les « hommes politiques » et les ex-futurs « hommes providentiels » que l’on mérite…

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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4 Responses to Quand la réalité grecque dépasse l’affliction : avec Nicolas, quand c’est fini, ça recommence !

  1. Catherine B le 14 juillet 2015 à 11 h 53 min

    Trop drôle, il faut bien rire dans ce monde désespérant, trop drôle vraiment!

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=zERZN2REGcE

  2. Catherine B le 12 juillet 2015 à 22 h 06 min

    Un peu d’esprit dans ce monde de brutes! Ecoutez donc ce ravissement des brigandes, des diables de femmes terriblement fines, belles et dynamitantes!

    https://www.youtube.com/watch?v=-XEKX3JLJdk

  3. JJB le 10 juillet 2015 à 14 h 18 min

    Quand c’est fini çà recommence ?? Oui mais pas uniquement avec cet homme.

    D’une manière générale ce dont nous pouvons être certains c’est que le réveil sera douloureux pour une grande partie des populations. L’homme moderne se découvre lessivé, hypnotisé par le mensonge ambiant et commence seulement à percevoir cet état de fait, effaré par l’immensité du problème, fuit, rend les armes, s’enterre, se suicide ou se met au service d’un inéluctable annonciateur de grands troubles et souffrances pour les « épuisés » et les « déshérités ».

    Personnellement ce qui m’inspire et en définitive prête à rire (prêt à court terme), c’est le comique de situation où se vautrent avec délectation ces pauvres politiques de tous bords, confits de certitudes, la main sur le coeur pour mieux tromper, se parant de vertus et de candeur.

    Pour ce qui nous concerne directement, entre la rondouillardise du benêt aux ordres, et les « rigolotes » turpitudes de l’équipage de son bateau ivre, les gesticulations indignées accompagnées de cris d’orfraie à la moindre occasion (pourvu qu’elle soit futile),de ceux se prétendant d’en face, en réalité jouant la même partition sur un tempo différent, ne sommes-nous pas fondés à penser que ces exécuteurs des basses oeuvres, activateurs du dépôt de bilan de notre pays le conduisant tout droit vers une liquidation judiciaire au profit de leurs donneurs d’ordres, dissimulant veulerie et couardise derrière de fausses barbes peu reluisantes de pitres et autres histrions.

    Se moquant en définitive de tout le monde autant que de leur image, besognant au profit d’intérêts extérieurs qui depuis bien longtemps ne sont plus les nôtres, mais sans en négliger bien sûr les leurs.

  4. Farci Niçois le 10 juillet 2015 à 11 h 38 min

    La Grèce et l »Europe3 sont vraiment inOXIdables.

    Est-ce que quelqu’un pourrait nous expliquer à quoi a servi le référendum Grec ?
    Nous tremblons tous car nous vivons actuellement des événements drrrramâââtiques !
    D’un comique achevé, oui .
    En fait, les Grands Argentiers, les Chefs de Gouvernements Européens et autres Chefs d’États, toute cette grouillance Bruxelloise continuent de prendre leurs braves concitoyens Européens pour des imbéciles et les préparent à sortir entre 80 et 100 milliards d’Euros pour la Grèce.
    Dans un premier temps, naturellement.
    Dans 6 mois faudra recommencer.

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