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Appelez-la Marine de Gaulle ! Par Joris Karl

19 mai 20140
Appelez-la Marine de Gaulle ! Par Joris Karl 5.00/5 5 votes

Publié le : 19 mai 2014

Source : bvoltaire.fr

Marine est secrètement amoureuse. Elle n’ose pas encore avouer sa flamme, même stylisée, mais le désir n’est sans doute plus tenable. Oui, scoop Boulevard Voltaire : Marine Le Pen vit une aventure avec Charles de Gaulle !

Au début, la chose a été difficile pour papa. Parce que le Général, c’était pas trop sa tasse de thé. Mais alors pas du tout. Autant lui ramener un grand blackos rappeur. Jean-Marie, lui, c’était plutôt les gars de l’OAS qui le faisaient vibrer. Pas la grande Zohra ! Au fil du temps, pourtant, père aimant, il a fini par accepter l’inimaginable. Il se disait, au fond de lui, qu’on avait sans doute bourré le crâne de sa fille avec de Gaulle, qu’elle avait sans doute trop fréquenté ce diable d’Alain Soral, un gamin certes turbulent mais sympathique, une drôle de créature néogaulliste quand même ! Un soir, sa fille a osé lui présenter le grand dadais. Un escogriffe de près de deux mètres, beaucoup trop vieux pour son âge, en plus. Le gaillard avait l’étrange coutume de s’habiller en militaire et était toujours recouvert d’une épaisse poussière. Et puis cette bizarre habitude de pousser une gueulante dans des micros imaginaires… Marine était attendrie devant ce grand enfant mal fagoté.

Marine ne pouvait pas s’en empêcher. Les émissions télé passaient et chaque fois un peu plus, elle soupirait à l’évocation de l’homme du 18 juin. Elle commença à le citer : « Il n’y a qu’un malheur (c’est son expression préférée), le général de Gaulle l’avait bien dit, il faut reprendre le contrôle de notre monnaie. » Au sein de la grande famille du Front, la tension montait. Ambiance limite Petit-Clamart. Surtout que Marine fricotait de plus belle avec son copain Florian, lui aussi Colombeyphile. On commença à voir fleurir la croix de Lorraine dans certaines réunions, sur certaines affiches. Aïe ! Mais ça finissait par passer, car la figure du Général, si elle rebutait la vieille garde, passionnait les jeunes du parti. Et puis elle dirigeait désormais le mouvement, nom d’un quarteron !

De Gaulle devint alors le mot brûlant, celui qu’elle savourait à pleine bouche devant Ruth, devant David ou Léa. Durant les débats, les constipés de l’UMP en avalaient leurs factures de conférences fantômes. « Comment osez-vous vous réclamer du Généraaaal, vous madame, dont on connaît les tristes origines de votre parti », déclaraient pêle-mêle tous les ténors copéistes. Pourtant, le vent avait tourné. Des cendres du gaullisme, dont elle se disait l’héritière, la droite française avait fait de la pâtée pour chien. Vint un jour le tour du brave Guaino. Marine lui récita les dix commandements du gaullisme, tous en violente contradiction avec la politique de l’UMP. Le nègre de Sarko avala sa salive en priant que la pub arrive. Il avait senti que Marine Le Pen devenait Marine de Gaulle, captant la tradition et fusionnant l’irréconciliable avec la vigueur des convertis. Le futur nous dira si les mariés vécurent heureux et eurent de nombreux enfants !

Joris Karl

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