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Discours de Renaud Camus au congrès du SIEL

12 avril 20121
Discours de Renaud Camus au congrès du SIEL 5.00/5 2 votes

Publié le : 25 mars 2012

Source : in-nocence.org

 

Retranscription du discours de Renaud Camus le 25 mars 2012 au Congrès fondateur du SIEL (Souveraineté, Indépendance et Libertés) en présence de Marine Le Pen

Madame la Candidate,
Mon cher Coûteaux,
Mesdames & Messieurs,

si notre ami Paul-Marie Coûteaux a bien voulu m’inviter à prendre la parole devant vous aujourd’hui, et à m’adresser à Marine Le Pen, c’est en tant qu’ex-candidat moi-même, désormais, puisque je n’ai pas réussi à obtenir les fameuses cinq cents signatures, et en tant que président d’un parti politique, petit, sans doute, mais qui n’est pas sans une certaine activité sur la Toile et comme producteur de concepts, si j’ose dire, d’expressions ou de thèmes dont certains font leur chemin, et parfois jusqu’en votre bouche, Madame, je l’ai remarqué avec plaisir : la décivilisation, la Grande Déculturation, le Grand Remplacement, le changement de peuple, la sécession scolaire. Il y en a un, malheureusement, que nous ne sommes pas arrivés à répandre jusqu’à présent, et c’est regrettable pour nous car il est essentiel à notre façon de voir les choses et il est le nom de notre parti, j’ai nommé l’In-nocence, dont quelques-uns d’entre vous, Mesdames et Messieurs, ont peut-être déjà eu l’occasion de m’entendre parler, et je les prie de m’en excuser.

L’In-nocence, la non-nocence, la non-nuisance, le pacte d’in-nocence, l’engagement civique à ne pas nuire, à ne pas déranger, à ne pas importuner ou attaquer ses concitoyens, il nous semble pourtant que c’est ce dont notre société a le besoin le plus urgent ; car la nocence, la nuisance, la nocivité, l’agression, la brutalité et la violence y vont croissant, qu’elles s’exercent contre les personnes ou contre les biens, contre le territoire, le sol, l’air, l’eau ou contre la planète en son ensemble. Lorsqu’on interroge les Français sur ce qui fait la matière de ce pessimisme et de cette mélancolie qu’on leur voit, ce qu’ils nomment en premier c’est la dureté des rapports sociaux, des rapports de voisinage, dans les immeubles et dans les halls d’immeubles, dans les transports en commun et dans les lieux publics. La nocence va des trop fameuses incivilités aux crimes les plus épouvantables comme ceux dont Toulouse et Montauban ont été tout récemment le théâtre. Un univers d’intensité sépare ces manifestations diverses, bien sûr ; et pourtant il n’y a pas entre elles de solution de continuité : c’est globalement que doit être envisagé ce monde de la violence petite et grande, de la méfiance de tous contre chacun, qui est celui auquel nous contraint le prétendu “vivre ensemble”, cette antiphrase, cet idéal mensonger qui prétend, sous l’instance d’une conception imaginaire de l’homme, forcer à partager un même territoire des individus, passe encore, mais aussi des peuples, à présent, des cultures, des civilisations, des langues, des religions qui ne le désirent pas et trop souvent ne s’aiment pas. Le politique s’obstine à traiter séparément des questions qui n’ont de sens et d’espoir de solution qu’à être envisagées du même regard au contraire : les problèmes de voisinage et le multiculturalisme, la crise de la transmission et la remise en cause des structures familiales, l’ultra-violence et le changement de peuple, la délinquance et le Grand Remplacement dont elle est le bras armé, la surpopulation carcérale et l’islamisation, l’immigration et la crise du logement, la banlocalisation du monde, son devenir banlieue, et l’évolution démographique, laquelle d’ailleurs, soit dit en passant, rend absolument vaines, inopérantes et dérisoires toutes les politiques écologiques, si ruineuses soient-elles.

Le concept d’in-nocence a ce mérite — et c’est pourquoi nous y tenons, et c’est pourquoi nous ne désespérons pas de le répandre sinon dans le public du moins dans la réflexion politique — qu’il permet d’envisager ensemble ce qui relève du politique proprement dit, ce qui relève de l’écologie — car la nocence n’est rien d’autre que la fameuse nuisance des écologistes — et ce qui relève de la vie quotidienne, des rapports entre les individus, ce qui fait la matière même de leurs jours et dont les Français trouvent que les candidats ne se soucient pas assez.

J’ai échoué, je n’ai pas pu être candidat, nous n’avons pas pu répandre dans le public l’idée de l’in-nocence, du pacte d’in-nocence, de non-nocence dans lequel nous voyons un nouveau, fondamental et très nécessaire contrat social. Nous n’avons pas pu imposer dans la campagne électorale nos thèmes principaux, la décivilisation, la Grande Déculturation, le Grand Remplacement, le drame de l’École. Je n’ai pas pu obtenir les fameuses cinq cents signatures, du fait de mes propres limitations, sans doute, du fait aussi d’un double barrage dont vous savez quelque chose, Madame, même si vous en avez triomphé et en triomphez chaque jour : barrage institutionnel, barrage médiatique — celui-ci, dans mon cas, plus rigoureux encore que celui-là. Les médias et moi, nous nous sommes détestés à peine nous étions-nous entraperçus. Or ils sont le pouvoir qui n’oublie ni ne pardonne. Critiquez un journal, une station de radio, une chaîne de télévision, c’est être un homme mort pour chacun d’eux : un homme mort qu’on peut encore tuer, si besoin est. Il est à noter que la liberté d’expression, qui fut inventée pour une large part au bénéfice de la presse, n’a pas aujourd’hui de plus rigoureux ennemi qu’elle. Dans son combat de tous les instants pour la vertu idéologique, le journalisme tient à lui seul tous les emplois : policier, juge d’instruction, enquêteur, mouchard, indicateur, procureur, juge et même bourreau, pour assurer la fameuse mort civile, si bien prévue par Tocqueville, du déviant, du sceptique, de celui qui s’obstine à en croire ses yeux et ses oreilles, son expérience, sa souffrance, et à ne pas porter foi au monde imaginaire forgé par le complexe médiatico-politique, ce faux réel, ce réel faux, ce qu’on pourrait appeler le fauxéel, ce fameux vivre-ensemble où l’on vit de moins en moins de moins en moins ensemble.

Nous tenons à l’In-nocence que le changement de peuple, le Grand Remplacement, la substitution à la population indigène d’un ou plusieurs peuples allogènes constitue à la fois le phénomène le plus cataclysmique de l’histoire de France depuis quinze siècles et, par voie de conséquence, le plus considérable de ceux auxquels nous assistons : plus considérable même, et plus grave car plus irréversible en ses effets, que la crise, la fameuse crise économique, dont loin de moi pourtant de diminuer la gravité, certes ; et plus considérable même que la crise de la transmission, la crise scolaire, la crise des systèmes d’éducation, ces crises qui pour une large part ne sont qu’un contrecoup du Grand Remplacement. Je l’ai dit et écrit cent fois, un peuple qui connaît ses classiques, qui est conscient de son histoire et sait ce qu’il se doit, ne se laisse pas mener sans rechigner dans les poubelles de l’histoire. Pour que s’accomplisse le changement de peuple est indispensable la déculturation qui procède du désastre du système éducatif, de l’enseignement de l’oubli, de l’imbécilisation médiatique, de l’industrie de l’hébétude. Et le type d’homme et de femme ainsi créé, ou plutôt produit, fabriqué, industriellement façonné par la télévision et le divertissement de masse, cet “homme remplaçable” qui ne reçoit d’autre enseignement rigoureux que celui de l’antiracisme dogmatique, c’est-à-dire la doctrine de sa propre interchangeabilité et de l’interchangeabilité générale, cet homme désoriginé, désapparenté, ce fils de personne qui ne sait même plus le nom de jeune fille de sa mère ou de sa grand-mère et connaît à peine son propre nom, ou du moins s’en sert de moins en moins car nous sommes entrés dans l’ère du prénom quand ce n’est pas de l’affreux pseudo des réseaux internetiens, cet homme sans honte et sans parole, sans parole d’honneur, car il n’y a que le nom qui signe et qui engage et mette en jeu l’honneur, cet homme remplaçable, donc, il est exactement ce que désirent les responsables de la crise économique, ce dont ils ont besoin pour leurs affaires, leurs multinationales et leurs spéculations.

Je me tourne vers vous, Madame, parce que l’In-nocence et moi ne savons plus à quel saint ou sainte nous vouer. Je tiens pour l’un des grands désastres de l’histoire de notre pays durant les trente ou quarante dernières années qu’à votre parti beaucoup de Français, dont je suis, aient jugé impossible de se rallier, pour des raisons sur lesquelles je ne reviendrai pas, alors même que sur bien des points ils lui donnaient raison et reconnaissaient même qu’il était seul à dire la vérité sur ce qui survenait. En votre personne cette impossibilité est largement levée, quand bien même on ne serait pas en accord avec les vues de votre parti sur l’économie, par exemple, ou sur l’Europe. Sur la question pour nous primordiale, essentielle, fondamentale du Grand Remplacement, ou, pour parler de façon plus séculière, de l’immigration, je ne sais pas si vous êtes d’accord avec nous mais nous pensons, nous, et c’est tout ce qui compte pour nous en cette urgence, que vous êtes, de tous les candidats admis à se présenter, le plus à même de ralentir la tragédie qui survient, voire d’y mettre fin ou de la renverser. C’est pourquoi nous tournons vers vous nos espérances et sommes tout disposés à appeler nos membres, nos amis, nos sympathisants et les habitués de nos forums à vous apporter leurs suffrages si vous voulez bien, Madame, considérez d’un œil favorable les quatre points ci-après :

Premièrement, reconnaissance de la nécessité urgente de mettre un terme, par toutes mesures appropriées, dans le strict respect de l’État de droit mais quitte à modifier profondément la loi et même les engagements internationaux de la France, au Grand Remplacement du peuple français par d’autres peuples de toute origine et à la substitution, sur son territoire même, d’autres cultures et d’autres civilisations à celles qu’il avait lui même portées si haut — il s’agit d’interrompre résolument l’immigration de peuplement et d’œuvrer de façon déterminée à l’assimilation, au sens le plus traditionnel et puissant du terme, des immigrés récents et de leurs descendants, en invitant ceux d’entre eux qui y seraient hostiles à regagner leur véritable patrie. La France, par exemple, n’est pas une terre d’islam, elle ne l’a jamais été et elle ne désire pas le devenir. Sa civilisation et celle de l’Europe se sont largement constituées par opposition et en résistance à cette religion et à ce système politique, car c’en est un, même s’il nous paraît ces temps-ci bien mauvais et peu efficace. Il me semble que tel pour qui la religion islamique serait ce qu’il y a de plus important dans la vie — ce qui après tout est parfaitement légitime — et qui désirerait vivre dans une société islamique, devrait en toute raison faire choix d’une autre résidence et d’une autre patrie que la France et que l’Europe. Nous suggérons à ce propos, mais c’est une proposition parmi de nombreuses autres dont je tiens la liste à votre disposition, que soient pris au mot ceux qui renient publiquement et expressément la nationalité française, qui déclarent, comme ce n’est que trop fréquent, n’être français que de papier et que leur véritable patrie est une autre nation, ou bien défilent, eux Français, officiellement, sous des drapeaux étrangers, non sans faire quelques dégâts sur leur passage, en cas de match de football entre leur pays et la France. Que ceux-là soient exaucés, que leurs vœux soient entendus, que leur situation administrative soit mise en accord avec leurs sentiments, que la nationalité française leur soit retirée. Et qu’il en aille de même pour les soldats qui refuseraient de combattre tel ou tel ennemi, comme je crois comprendre que ce n’est pas tout à fait sans exemple, au motif qu’il s’agirait de coreligionnaires ou de frères de race.

Deuxièmement, reconnaissance, au vu de l’état actuel de l’Éducation nationale et de son caractère irréformable à court terme, et compte tenu du lien étroit entre déculturation et Grand Remplacement, entre effondrement du système scolaire et changement de civilisation, reconnaissance, donc, du droit, pour ceux qui le souhaiteraient — les volontaires des trois catégories concernées, professeurs, parents d’élèves et élèves eux-mêmes —, d’obtenir, au pro-rata de leur nombre, des établissements et des subsides consacrés à une éducation réformée, respectueuse des conditions d’une transmission effective des savoirs selon une exigence renouvelée en matière de formation intellectuelle et de culture authentique, en conformité avec les traditions de l’humanisme européen. Les pédagogistes et leurs éternelles réformes de réformes nous embrouillent en vain, les choses ne sont pas si compliquées qu’ils le disent, tout le monde sait à peu près, au fond de soi, quel système d’éducation donne de bons résultats et en a donné pendant des siècles à une élite qu’il s’agit d’élargir et de renouveler, et d’abord de reconstituer parce qu’elle s’est perdue. Que si les volontaires sont mille on leur donne un lycée, cent lycées s’ils sont cent mille. Ils serviront d’exemples. Il s’agit de créer des établissements où tous ceux qui le souhaiteront seront admis, sans distinction bien sûr d’origine sociale, culturelle, économique ou ethnique, mais où ne seront maintenus que ceux qui pourront et voudront en bénéficier sans empêcher les autres, surtout, d’en profiter ; ceux qui ne le voudraient ou ne le pourraient pas, en dépit des aides particulières mises à leur disposition, ne subiront d’autre sanction que de retourner au système actuel, tant vanté par les Amis du Désastre.

Troisièmement, reconnaissance de l’état de délabrement écologique, esthétique et ontologique du territoire, menacé par la banlocalisation générale, par la disparition subséquente de la campagne, de ses habitants et de sa civilisation propre, par l’artificialisation croissante, l’aménagement forcené, la publicité et la signalisation à outrance — il s’agit de protéger rigoureusement tout ce qui a échappé jusqu’à présent au maillage et au devenir-banlieue précipité, pour établir, au bénéfice de la flore, de la faune, du patrimoine, de l’eau, de l’air, mais avant tout de l’espèce humaine, de véritables réserves d’absence, de silence, de nuit et d’in-nocence, de non-nocence, de non-nuisance

Quatrièmement, reconnaissance de l’impérieux besoin d’une défense résolue de la langue française, et cela à deux niveaux bien différents mais intimement liés : d’une part sa présence en France, en Europe et dans le monde, qui doit être soutenue par le truchement d’incitations, de subventions, d’exemples et de manifestations et, sur le territoire national, d’interdictions d’usage public de langues ou d’expressions étrangères, en particulier dans les enseignes, publicités et raisons sociales ; et d’autre part sa cohérence, sa qualité, sa correction et sa beauté, dont seront responsables et garants, en particulier, les dirigeants des différentes chaînes et stations de service public.

L’état de la langue, nous le croyons très profondément, est le reflet très fidèle de celui d’une société et même, plus gravement, d’une nation. Or, si cette observation est juste, elle est très alarmante. Pour assurer que ne sera pas dit ce qui survient, que la vérité sera tue, que le réel ne percera pas le mur de mensonge, que le fauxéel ne sera pas menacé dans ses monopoles, on force les mots, un à un, à dire ce qu’ils ne veulent pas dire, à signifier autre chose que leur sens : voyez musique, réduit à désigner l’odieuse sonorisation des rues, des couloirs, des galeries marchandes, des débats publics et de tous les moments de la vie ; voyez culture, contraint de nommer toutes les activités de loisir, y compris les plus imbéciles et les plus désespérées, les plus représentatives au contraire de l’inculture et de la déculturation ; voyez populaire, milieux populaires, quartiers populaires, qui ne sert plus que pour les lieux d’où le peuple ancien a été chassé, où il est déjà remplacé ; voyez jeunes, voyez incivilité, voyez le ridicule sensible, tous éléments d’un langage codé, mensonger, qui ne sert plus qu’à assurer que ce qui devrait être dit ne le sera pas, que ce qui survient ne sera pas nommé, que le réel n’affleurera pas, que le fauxéel continuera d’être seul autorisé de parole. Plus profondément encore, c’est l’effondrement de la syntaxe, y compris au sein des prétendues élites, y compris chez ceux dont les diplômes devraient nous assurer qu’ils parlent bien, qu’ils écrivent bien, qui témoigne de l’effondrement de la grammaire d’être, si j’ose dire, entre nos concitoyens, de l’évaporation des codes, de la dissolution du sens. Rendez leur sens aux mots, Madame, voilà ce que nous vous demandons. Nommez ce qui survient. Sortez-nous de ce mensonge, dont les Français ne peuvent plus. Permettez-leur d’en croire leurs yeux, d’exprimer ce qui leur arrive, ce qu’ils ressentent et ce qu’ils souffrent, de retrouver la parole, et d’abord la parole d’honneur.

Renaud Camus

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Une réponse pour Discours de Renaud Camus au congrès du SIEL

  1. Pascale le 14 avril 2012 à 4 h 57 min

    Ce grand Monsieur souffre et fait ce qu’il peut pour « sauver » sa France. Discours emouvant et douloureux. Les generations futures prendront acte. De mon cote, je ferai mon possible pour que ma fille connaisse au mieux les « traditions de l’humanisme europeen ». Il faut savoir que les Lycees Francais de l’etranger sont des exemples reconfortants de rayonnement de notre langue et de notre culture. En fait, la France est souvent mieux aimee de loin que sur place. Pourquoi?

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