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Un 25 mai en France, vu du Far-West – Par Bluebair, lectrice de La Plume à Gratter

26 mai 20143
Un 25 mai en France, vu du Far-West – Par Bluebair, lectrice de La Plume à Gratter 4.82/5 62 votes

AH QUE C’EST BON ! Qu’est ce qu’on se marre ! Et moi qui espérais seulement un bon coup de pied dans la fourmilière… à la télé, on nous donne en ce moment et en direct du « séisme » du « tsunami », du « choc à l’échelle du monde » et bien entendu du  « c’est un jour sombre pour la démocratie »….

Crise de nerfs générale sur les plateaux pour la caste des oligarques de France !!! Philippe Tesson qui enfouit sa tête dans ses mains, Giesbert au bord des larmes chez Pujadas : « moi aussi j’ai fait partie des connards qui ont diabolisé le Pen, vous avez vu le résultat ! ». Tu l’as dit bouffi !

Ils sont tous là, la mine défaite, au chevet de la « République agonisante », totalement ridicules à force de lividité forcée, de mâchoires crispées, de phrases grandiloquentes et si convenues… Et puis, en bas de page sur le site Internet du Point, ce petit sondage : « Etes-vous choqué par les résultats des européennes ? »…  OUI : 31,3%, NON : 68,7%. Même sur ce coup-là, ils se vautrent, ces bouffons !

La Plume avait raison : ça ne marche plus ! Oui, cette fois, les « gens » sont plus intelligents et plus sages que leurs « élites ». Ils ne sont pas choqués, eux. Ils n’ont pas peur de cette fameuse bête immonde, eux. Pas peur de cette espèce de Dahu qu’on leur agite devant le nez chaque fois qu’ils ont une trop bonne question à poser. Ils savent qu’elle n’existe plus en France depuis longtemps cette bestiole-là, que les vrais totalitaires sont en réalité de l’autre côté, vautrés d’aise dans des médias vendus, en rangs serrés et gavés de privilèges derrière une caste de politiques professionnels qui n’ont que leur propre réussite, ou celle de leurs copains, de leurs maitresses et de leurs mômes comme but ultime. Qui se foutent comme d’une guigne de la France, et plus encore des Français.

Ces Français qui en ont avalé, des couleuvres… Il n’y a pas si longtemps, on leur a même envoyé dans les dents qu’ils n’existaient pas d’ailleurs, et « de souche » est carrément devenu une insulte. 1 800 ans d’histoire… Vézélay, la Sainte Chapelle, le Louvre, des millions de morts pour défendre nos frontières, mais tout cela n’est qu’une toute petite vue de l’esprit, n’est-ce pas Monsieur Attali ? Et puis tous ces villages de France qui ont un nom de saint, c’est un signe que «  l’islam a fait partie de la France depuis des siècles » et que les racines chrétiennes, ça n’a aucun intérêt, aucune réalité. Du balai !

Et bien moi je dis que le vote d’aujourd’hui, le vote historique de ce 25 mai 2014 (Bonne Fête Maman !), n’est pas du tout un mesquin et frileux réflexe de peur, comme ils osent encore une fois nous le dire ce soir (pour vous en France) à la télévision. Que ce n’est pas, comme ont encore essayé de nous le vendre de force et jusqu’à la nausée  tous les éditocrates de service, l’incongruité d’un garnement qui a fait une énorme bêtise. Que ce n’est pas l’expression d’une « très mauvaise image envoyée par la France » au reste du monde.

Non ! Moi, je dis que c’est l’expression d’un peuple enfin adulte qui vient calmement, démocratiquement, et malgré toutes les embuches de la propagande bien-pensante, malgré trente ans d’intimidations, d’humiliations, d’anathèmes, l’expression d’un peuple dis-je, qui vient de retrouver sa dignité, de recouvrer sa liberté face à ses élites méprisantes et cyniques.

On nous a dit et répété que l’image de la France serait ternie dans le monde si le parti de Marine Le Pen arrivait en tête aux élections Européennes. Je crois plutôt que le monde, le vrai, pas celui de ces ploutocrates médiatiques, attend que la France se relève, qu’elle le regarde à nouveau dans les yeux et redevienne elle-même : un pays libre, plutôt que ce larbin à plat ventre qu’elle est en ce moment. Alors s’il faut en réalité une Marine Le Pen pour la relever, et bien vive Marine Le Pen !

Comme locomotive, cela ne manque sans doute pas d’un certain sel, vu son hérédité …. En tout cas pour moi qui vous parle, car j’en étais, de ces Français paniqués qui ont couru aux urnes en Avril 2002 pour sauver la France de la « peste brune » du Jean-Marie. A l’époque cela m’avait fait quand même mal aux dents de voter Chirac, moi qui avais été pratiquement élevée à la mamelle « tontonnienne » grâce à notre excellente éducation nationale ! Mais il fallait sauver la république, n’est-ce pas ? Non mais, qu’est-ce qu’on s’est fait balader ! Toute ma génération est presque à jeter à la poubelle tellement on a été « propagandés ». « We are the world », « touche pas à mon pote » et autres fadaises… ah, qu’on a été cons ! On nous a dit et redit que la France c’était nul, c’était fini… et on l’a cru ! Les salauds !

Alors à moi, contrairement à d’autres, ça m’a bien pris 10 ans : je suis un peu longue à la « comprenette ». Il faut dire que je suis de cette génération qui a connu la première Nuit des Publivores, la Fête de la Musique,  Paris Plage, la Gay Pride… ça laisse forcément des traces. Oui, après 1981, on a cru que ça y était : les radios libres, la culture pour tous, et tout et tout… la plage sous les pavés, le changement, la récré toute la journée, quoi ! Un lavage de cerveau complet.

Car pendant ce temps, les nouveaux oligarques prenaient en réalité toutes les bonnes places, en piquant le pognon de nos parents, et nous, comme des andouilles, on ne voyait rien ! Moi j’étais dans ma bohème, j‘étais heureuse et le nez au vent… Mais je n’ai pas assez « réussi » pour devenir bourgeoise. Je suis restée raisonnablement pauvre, ce qui m’a peut-être sauvée : j’ai échappé à la boboïtude. Je suis partie à l’aventure dans le vaste monde…

Et tout là-bas, dans cette Amérique que j’imaginais quasiment comme l’Olympe des dieux grecs, dans cette Californie que chantait béatement Joe Dassin dans mon enfance, figurez-vous que j’ai découvert que la France, ce n’était pas si nul que ça. Je suis arrivée en ayant pratiquement honte de mon pays, et je me suis retrouvée à faire partie instantanément de la crème de la ville… juste parce que j’étais Française. Il suffisait que je dise « Paris » et j’étais immédiatement la reine de la soirée. On me trouvait « chic » et sophistiquée, on me demandait mon avis sur tout, même sur les vins Californiens, moi qui ne savais alors même pas faire la différence entre un Merlot et un Cabernet. Il a fallu apprendre fissa.

Alors j’ai commencé à avoir comme des doutes… A me dire que, peut-être, la France avait compté à un certain moment, pour le monde, et même pour les yuppies de la Silicon Valley. A imaginer qu’au fond, le reste de la planète ne s’en fichait pas tant que cela de mon pays, en tout cas pas autant que ses propres habitants, ses propres dirigeants, au moins depuis le départ en 1969 du général De Gaulle.

Et puis Internet est arrivé à la maison. Et j’ai découvert, petit à petit, qu’en effet la France existait bien encore. Qu’un quarteron de défenseurs acharnés ne baissait pas les bras. Uniquement ou presque sur le net, donc quasiment virtuellement. N’empêche : ceux-là, ignorés ou étiquetés « fachos » par la France officielle, éparpillés dans des chapelles qui ne se mélangent pas et qui ne s’uniront peut-être jamais, même en vue du bien commun, ils existent bel et bien. Et c’est dans cet improbable maquis soigneusement boycotté par le système médiatique que se cachent les véritables élites françaises (ou qu’elles s’y perdent parfois, comme le vibrant David Martin-Castelneau… qu’est-il devenu depuis 2002, date de parution de son formidable livre « Les Francophobes » ?). Ils écrivent beaucoup, parlent en général fort bien, multiplient les conférences. Ils analysent nos problèmes sous tous les angles, parfois jusqu’à la corde. Ils sont de tous âges, de tous bords politiques et sociaux, ils sont femmes ou hommes (rarement les deux à la fois ou ni l’un ni l’autre, je dois dire… et par les temps qui courent il faut peut-être le préciser). Ils me fascinent par leur culture (Adrien Abauzit, Pierre-Yves Rougeyron, Eric Zemmour, Alain de Benoist), leur expertise particulière (Marion Sigaut, Olivier Berruyer, Jean-Claude Bourguignon) leur intelligence syncrétique (Francis Cousin, Michel Drac, Alain Soral, Lucien Cerise), l’intensité de leurs convictions (Farida Belghoul, Alain Escada, Pierre Jovanovic), leur courage face à la bienpensance, la répression, voire la censure (Béatrice Bourges, Philippe Murer, Dieudonné). Ils sont tous uniques, tous différents, tous français… Et ils ont tout compris. Ou du moins, ils m’ont tout expliqué. Et pourtant, la simple idée d’être cités ici les uns à côté des autres leur donnerait peut-être – hélas ! – des boutons…

Et Marine est apparue, avec tout le monde contre elle, même parfois jusqu’au sein de son propre parti. Avec un handicap pareil, un père aussi diabolisé, c’était du 3 000 contre 1. Personne n’aurait parié au départ un seul centime d’euro sur ce canasson-là, et pourtant… la foi qui déplace des montagnes, vous en avez entendu parler ?

Je l’ai écoutée, et peu à peu, je suis partie dans un délire total… Et si c’était elle ? Etait-ce possible ? Je me tançais vertement, pendant des mois : mais enfin ma fille…  le Front National ! LE FRONT NATIONAL ! Si je comprends ce qu’elle dit, si je suis presque toujours d’accord, ça veut donc dire que je suis réac, d’extrême droite, « fasciste » ? J’en ai eu mal au bide pendant des jours. Et j’ai lu tout De Gaulle pour me « désenvoûter », me remettre dans le « droit chemin » (Je regrette de ne l’avoir pas fait 30 ans plus tôt d’ailleurs, genre l’année du Bac, au lieu de me farcir Freud, par exemple).

Et bien non, cela ne m’a pas « guérie », tout au contraire : cela m’a définitivement convaincue ! Merde, ça a été un peu dur à admettre, mais je suis sûre à présent que si quelqu’un peut faire revivre un peu la France, c’est bien elle. Parce que politiquement parlant, c’est une Ferrari. Parce qu’elle a une force de conviction peu commune, en tout cas aujourd’hui sans pareille dans le marigot de médiocrité politique où tous les autres pataugent. Parce que, le plus dingue, c’est qu’elle a l’air d’être parfaitement sincère. Je ne savais pas que ça existait encore des responsables politiques comme ça… et je ne me reconnais pas. Et j’en suis fort aise !

Je terminerai par un vœu, que nous sommes – j’espère, ou plutôt au fond, j’en suis sûre – bien plus de 25%  des Français à faire : que la France revive enfin dans le monde en tant qu’elle-même : à nouveau debout, au lieu d’être à plat ventre comme depuis tant d’années. Ouverte, mais forte et libre, comme elle l’a si longtemps été ou au moins toujours rêvé de l’être.

Alors oui, merci Madame Le Pen, de m’aider à y croire à nouveau. Et merci surtout aux électeurs, d’ouvrir enfin portes et fenêtres de la maison France pour y faire passer un grand vent de nouveauté, de rébellion, d’indépendance.

Et maintenant, les wagons, accrochez-vous bien à la locomotive, car ça va secouer ! Les Dupont-geignant, les UPR constipés, les souverainistes de façade, les patriotes de bibliothèque, il va falloir enfin vraiment mouiller la chemise. Le peuple vous observe. Bientôt, il vous jugera. Rejoignez le mouvement, ralliez-vous à Marine, bon sang !

Bluebair

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3 Responses to Un 25 mai en France, vu du Far-West – Par Bluebair, lectrice de La Plume à Gratter

  1. line.m le 26 mai 2014 à 14 h 58 min

    Chère Bluebair

    Votre vibrant appel patriote du 18 Mai m’avait bouleversée. Voilà que vous récidivez dans ce billet plein d’amour pour votre patrie, que vous nous exposez votre cheminement jusqu’à ce vote mémorable du 25 Mai. Oui, durant des décennies nous avons été trompés par les tenants du pouvoir en place, croyant hélas à leurs promesses fallacieuses, à leurs mensonges éhontés. Et moi, qui suis une vieille dame, j’ai mis plus longtemps à parcourir ce chemin. Espérons que d’autres patriotes suivront nombreux pour relever notre cher pays la France et lui redonner le prestige d’antan qu’elle a perdu.
    Merci à vous.

  2. Carine005 le 26 mai 2014 à 13 h 59 min

    Très beau texte, vibrant de sincérité, d’illusions très largement partagées, de désillusions surmontées et d’espoir renaissant.
    Nous sommes nombreux sur le même parcours.
    Mais je n’ai jamais plongé dans leurs bobards de France nulle, de culpabilité et de repentance, qui faisaient partie de l’arsenal contre nous.
    Merci à vous et à Marc !

  3. christine le 26 mai 2014 à 13 h 48 min

    Merci Marc d’avoir transmis ce billet plein d’élan et d’espoir.

    Merci Bluebair de nous offrir ces lignes revigorantes. Je reconnais mon cheminement dans le votre.

    Enfin une lueur dans notre ciel gris quotidien. J’ai confiance, les Français ont traversé des moments difficiles, mais ils savent, quand il le faut, remonter leurs manches et se mettre à l’ouvrage avec détermination et réussite. Gardons courage, pour nous même, pour nos enfants et pour les enfants de nos enfants; et pour notre pays, la France, qui refuse obstinément de sombrer dans le néant européen.

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