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« Je ne souhaite pas être prise en otage par Jean-Marie Le Pen » – Entretien avec Marion Maréchal- Le Pen

6 mai 20150
« Je ne souhaite pas être prise en otage par Jean-Marie Le Pen » – Entretien avec Marion Maréchal- Le Pen 5.00/5 5 votes

Publié le : 05 mai 2015

Source : lefigaro.fr

 

Se tenant à distance du séisme qui secoue le Front national, Marion Maréchal-Le Pen réagit dans Le Figaro. Elle souhaite un délai de réflexion avant d’engager définitivement sa candidature aux régionales en Paca.

La crise actuelle entre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen vous pousse-t-elle à renoncer à votre candidature en Paca?

Marion MARÉCHAL-LE PEN - J’ai lu avec surprise certaines déclarations de Jean-Marie Le Pen à ce sujet ce matin. En réalité, j’ai demandé un délai de réflexion au bureau politique concernant ma candidature en Paca. Mon choix n’est absolument pas un soutien apporté au président d’honneur car j’ai été profondément choquée, en particulier par les propos qu’il a tenus lundi. Je pense que chacun peut comprendre ma position. J’en ai d’ailleurs parlé avec Marine Le Pen et elle me comprend parfaitement. Je souhaite prendre ma décision rapidement, d’ici à quelques semaines. Si un nouveau candidat devait être désigné, évidemment, je le soutiendrais. Je ne suis pas dans un esprit de rupture, ni de défiance.

Pourquoi demandez-vous un délai de réflexion?

Je ne crains pas le conflit politique et ce n’est pas une question de motivation, mais je me retrouve dans une situation personnelle délicate. Compte tenu de l’ambiance du bureau politique et de l’aggravation du conflit, je ne voudrais pas que tout cela puisse nuire, d’une manière ou d’une autre à la candidature en Paca.

Le conflit actuel pouvant prendre une teneur particulière, notamment dans les fédérations locales du sud, une candidature plus neutre serait peut-être préférable dans l’intérêt du mouvement. Je veux simplement ce qu’il y a de mieux pour cette région et je ne souhaite pas être prise en otage par Jean-Marie Le Pen, en particulier. Je précise d’ailleurs, contrairement à ce qui a été parfois écrit, ce n’est pas lui qui m’a demandé d’y aller mais c’est moi qui lui ai proposé ma candidature parce que j’espérais que celle-ci puisse être, elle aussi, une fenêtre d’apaisement du conflit. Malheureusement, celle-ci n’a été saisie ni par un camp, ni par l’autre et, à mon grand désespoir, ma candidature n’a pas arrêté cette crise.

La réaction de Jean-Marie Le Pen après la suspension de son statut d’adhérent est radicale. Il dénonce une félonie, demande à sa fille de changer de nom, lui retire son soutien pour la présidentielle, ne souhaite plus sa victoire et l’accuse d’être pire que l’UMPS… Comment analysez-vous de tels propos?

Ce sont, je crois, des paroles d’émotions et de blessures affectives plus que des paroles de raison politique. Dans le cas contraire, cela signifierait que Jean-Marie Le Pen renie quarante ans de combat politique. L’objectif exclusif de tels mots est de blesser volontairement.

Jean-Marie Le Pen cherche-t-il ainsi à mobiliser ses soutiens en interne? Je ne sais pas mais je pense au contraire que cela le dessert car jusqu’ici, peu de monde avait souhaité son exclusion, notamment à la base des militants. Malheureusement aujourd’hui, y compris parmi ses plus fidèles soutiens, beaucoup me semblent perturbés par ce qui se passe.

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