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Pourquoi je quitte l’UMP pour le SIEL – Par Jean-Louis de Morcourt

3 février 20150
Pourquoi je quitte l’UMP pour le SIEL – Par Jean-Louis de Morcourt 5.00/5 2 votes

Publié le : 02 février 2015

Source : ndf.fr

 

Ancien militant actif de l’UMP depuis 2006, j’ai décidé de rejoindre le SIEL, parti dirigé par Karim Ouchikh et constituant l’aile droite du Rassemblement Bleu Marine, pour lequel je serai candidat pour les élections départementales de mars Prochain. Ce choix est le fruit d’une longue réflexion.

Je ne renie aucun de mes engagements passés

J’ai commencé à militer activement à l’UMP en 2007, lors de la première campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, et ce jusqu’en 2013, après la campagne pour la présidence du parti. Comme pour de nombreuses autres personnes à l’époque, la motivation première de mon engagement actif était liée à la personne de Nicolas Sarkozy. J’ai été séduit tant sur le fond par sa volonté de décomplexer idéologiquement la droite, que sur la forme par sa rupture avec un certain conservatisme folklorique, dont l’admiration pour le panache d’un Cyrano de Bergerac n’a souvent d’égale que l’inefficacité brouillonne du personnage d’Edmond Rostand. A l’image d’un Bruno Larebière, j’ai considéré et considère toujours que la réélection du président en 2012 aurait été une bonne chose pour la France. Comme l’ancien rédacteur en chef du journal Minute, je considère que bien qu’insuffisante et trop peu suivie d’effet, la remise en cause d’un certain nombre de tabous imposés par la gauche aura permis un réveil idéologique de notre peuple. Je considère enfin, comme l’affirme le politologue Patrick Buisson, que ce viol salutaire de l’idéologie bien-pensante aura été l’étincelle à l’origine du mouvement de La Manif Pour Tous.

Aussi, c’est en toute bonne conscience que j’affirme n’avoir aucun regret d’avoir soutenu jusqu’au bout le président Sarkozy, jusqu’à cet engagement total qu’aura été pour moi la campagne de 2012 menée tambour battant sur la ligne idéologique dite « ligne Buisson ». Je n’ai aucun regret pour toutes les nuits blanches passées à conduire dans Paris les camionnettes de colleurs d’affiches que j’allais louer sur mes pauses déjeuner. Ma position actuelle est identique à celle du politologue Patrick Buisson, pour qui « ce n’est pas moi qui ai trahi Nicolas Sarkozy, c’est Nicolas Sarkozy qui a trahi ses électeurs ». Comme je m’en suis déjà expliqué, je considère que la présidence de Nicolas Sarkozy était un passage nécessaire pour notre pays, mais que le temps est venu de dépasser cette étape.

Un moment historique

Ma décision de choisir ces élections pour rejoindre le SIEL vient du fait que le moment que nous vivons est une période charnière, pour ne pas dire historique, et ce pour plusieurs raisons.

Sur un plan politique, les changements de fond mis en œuvre par Marine Le Pen depuis son accession à la tête du Front National, que j’ai déjà eu l’occasion de détailler, commencent à produire leurs effets électoraux à grande échelle. Comme l’a rappelé le directeur du département opinion de l’Ifop Jérôme Fourquet, « les 25 % que le Front National a obtenu aux européennes, loin d’être un nouveau plafond de verre, constituent au contraire un nouveau plancher ». Le relativement faible score de 18% de Marine le Pen à l’élection présidentielle de 2012 peut s’expliquer par la campagne authentiquement de droite menée par Nicolas Sarkozy à cette occasion, les deux dernières années ayant montré qu’il ne s’agissait que du buisson masquant le désert idéologique de l’UMP. L’important n’est pas tant que le FN soit ou non crédible que le fait qu’il soit maintenant considéré comme tel par une fraction notable de l’électorat, ce qui le rend incontournable sur la scène politique.

Sur un plan idéologique, la période que nous vivons est marquée par un déniaisement général du peuple français, accentué par la crise et validé par les sondages. Le fait que les livres d’écrivains tels Éric Zemmour, Laurent Obertone ou encore Michel Houellebecq fassent partie des plus vendus en ce début d’année est le signe d’un mouvement de fond. En particulier, le livre Soumission de Houellebecq a la particularité d’exposer avec un naturel désarmant une réalité dénoncée depuis des années dans l’indifférence et sous les crachats par nombre d’entre nous. Enfin, comme l’a montré le politologue Gaël Brustier dans son livre Le Mai 68 conservateur, la principale conséquence du mouvement de la Manif pour tous aura été de radicaliser un électorat catholique à l’origine modérément conservateur, auquel les atermoiements idéologiques actuels de Sarkozy n’offriront plus un débouché politique acceptable.

En finir avec l’hypocrisie

Ma décision de rejoindre le SIEL vient également d’une volonté de ma part de ne plus cautionner une certaine hypocrisie régnant au sein de la droite dite classique vis à vis de la mouvance Front National.

« En n’appelant pas à voter pour Nicolas Sarkozy au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012, Marine Le Pen est responsable de sa défaite ! », entend-on régulièrement sur un ton hystérique de la part de certains adhérents de l’UMP. Il est bien entendu évident qu’un parti sur lequel on jette régulièrement l’anathème en se poussant du col est censé appeler à voter pour vous alors même que demander la réciproque vaut exclusion immédiate. L’une des principales leçons humaines à retenir du quinquennat Sarkozy est que soumettre l’adversaire par l’humiliation ne fonctionne qu’en position de force, pas en situation de faiblesse.

« Le Front national n’est pas crédible, son programme économique est d’extrême gauche ! » est sans doute le lieu commun le plus éculé sur le sujet, sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de revenir. Mais cet argument est d’autant plus sournois qu’il est souvent masqué par le conservatisme abstrait d’une certaine droite collet monté dont on se demande si les souverains poncifs sur le « paganisme » supposé du FN relèvent davantage de la mauvaise foi ou de la niaiserie. A entendre certains de ses représentants les plus caricaturaux, il semblerait que le remplacement en cours de la population française par une population d’origine étrangère ne pose aucun problème du moment que celle-ci n’avorte pas, n’euthanasie pas ses parents et ne couche pas hors mariage. Les résultats des dernières élections européennes ont montré que les français ne sont pas dupe de cette posture dont l’argument moral n’est le plus souvent que le cache-sexe d’un atavisme social.

Enfin, il convient de détromper ceux qui, souvent de bonne foi, choisissent de rester dans leurs partis de la galaxie UMP afin de « peser en interne ». Une chose importante à comprendre concernant le Front National est qu’avant d’être un parti, c’est avant tout un symbole. Le principal bienfait de la montée du FN n’est pas tant de changer les lois par un pouvoir régalien qu’il ne détient pas encore que de libérer la parole en décomplexant l’expression de certaines opinions dans l’espace publique. Un élu ou responsable politique, si influent soit-il, cautionne toujours symboliquement les idées majoritaires du parti dont il est porte l’étiquette. Reste l’argument d’opportunité électorale, souvent évoqué en Off par les malgré-nous de l’UMP, dont les sondages évoqués précédemment montrent qu’il tient de moins en moins.

Conclusion : l’objectif majoritaire

« La question n’est pas celle des alliances mais celle de l’attractivité électorale », rappelait le politologue Patrick Buisson avant sa rupture avec Nicolas Sarkozy. Comme je l’ai déjà développé, la dynamique aujourd’hui en œuvre autour du Front national et des partis associés lui donne l’opportunité de devenir le pilier d’un rassemblement politique à vocation majoritaire. De quelques partis qu’ils soient, les militants et responsables politiques patriotes ne doivent pas manquer cette chance qui leur est offerte de rompre avec la politique des demi-mesures et de s’assumer enfin pleinement dans l’intérêt de notre pays.

Jean-Louis de Morcourt

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