Politique France

Son fils vote FN, alors Walter Broccoli pédale allègrement dans la choucroute !

23 décembre 20144
Son fils vote FN, alors Walter Broccoli pédale allègrement dans la choucroute ! 4.85/5 52 votes

Cela pourrait valoir un titre de Con du mois, si La Plume en élisait un. Quoique… il faudrait d’abord préciser l’identité de l’heureux lauréat, décider qui, de l’invité ou de son hôte journaleux, il conviendrait d’ainsi (dés)honorer. Ils pourraient d’ailleurs à eux deux tout aussi bien squatter les marches du Podium du Palmarès de la Connerie Ambiante que la même Plume dressait, il y a quelque temps de cela… tradition que votre malheureux serviteur a finalement délaissée, devant l’abondance (et même la multiplication exponentielle et pas vraiment miraculeuse) des compétiteurs, qui aurait imposé l’abandon de la parution hebdomadaire initialement prévue, pour adopter un rythme quotidien, voire pluriquotidien… Mais je vous laisse juges, visionnez donc ce qui suit :

 http://www.dailymotion.com/video/x2d6nl6

 … C’est du lourd, hein ?

Quand je suis tombé sur ce truc, j’ai irrésistiblement pensé à un gigantesque poisson d’avril qui serait intervenu avec beaucoup d’avance… mais non : Walter Broccoli est apparemment sérieux. Bien pire encore : son interlocuteur l’est aussi ! Toute cette entrevue surréaliste n’est pas le résultat d’un ironique second, voire troisième degré : non, on est bien dans le premier, à raz la moquette du studio radio, pour ne pas évoquer plus justement encore le sous-sol de la station. Bon c’est vrai, on a largement pris l’habitude de fréquenter de tels sommets sur nos chers merdias… Du coup, si on reste allègrement dans la guignolade médiatique de gala, on bascule aussi dans le crétinisme olympique et le politiquement correct inquisitorial de concours. Sans parler d’un exhibitionnisme familial indécent et même putassier, (in)digne des pires émissions de télé-réalité (à quand, et pendant qu’on y est, « Loana Broccoli » en train de se faire prendre en levrette dans une piscine ?).

Le fils de Walter Broccoli ne partage pas (comme un fort pourcentage d’enfants, et de toute éternité de la vie des idées politiques) les opinions de son père (qui ne sont d’ailleurs pas non plus celles d’au moins 90 % de la population française, excusez du peu) : la belle affaire, me direz-vous ? Que nenni ! Car le dit fils vote … FN ! Cela justifie donc pour Europe 1 une entrevue spéciale, et une mise au pilori du fils indigne en place médiatique ! Un « témoignage » exclusif, une « entrevue vérité », comme ceux que ce type de journalisme de caniveau récolte depuis un bon moment déjà auprès de familiers (parents, petites amies, voisins de paliers, commerçants, caniche, poisson rouge ou autres animaux de compagnie) de criminels de droit commun ou de djihadistes français partis égorger au Moyen-Orient. Faits divers-terrorisme-FN, même combat ! D’ailleurs, le Broccoli ose carrément la comparaison : le bulletin de vote de son fiston, c’est aussi grave, aussi terrible pour lui que si celui-ci était allé décapiter un chrétien ou s’était fait filmer en Syrie en train de bouffer le cœur d’un soldat de Bachar El Assad. On appréciera le sens de la nuance – à défaut de celui du ridicule ou de l’obscène – du gaillard. Comme on notera le silence incroyable, et en réalité gourmand, accompagné de hochements de tête clairement complices, du crétin médiatique qui lui fait face, lorsque notre sous-chou paternel à QI d’amibe balance – et parmi nombre d’autres – une telle énormité. Le clown blanc de notre Auguste syndical est un dénommé Maxime Switek… je ne l’avais pas encore repéré celui-là (je fuis d’ordinaire les radios du système comme la peste), mais il fait aujourd’hui dans mon panthéon journalistique personnel une entrée absolument fracassante : en manière de connerie (journalistique, même si je frôle hélas le pléonasme), il a – si j’ose dire – tout ce qu’il convient de ne pas posséder (impartialité, déontologie, honnêteté, décence, sens du ridicule) pour devenir très rapidement « une synthèse », comme aurait dit Audiard !

Et en « cerise sur le gâteux » (je sais, je l’ai déjà faite, mais j’aime bien…) « C’est l’Europe qui peut nous sauver… »… mon pauvre Walter… tu en es encore là ? Et un cabri de plus, comme aurait dit cette fois le général De Gaulle ! (1)

C’est à désespérer. Je suis philosophiquement radicalement hostile à la légalisation de l’euthanasie… mais je dois bien reconnaître qu’on pourrait au moins faire une exception pour les vieux syndicalistes FO à blaze de légume apparemment au bout du rouleau… et pour à peu près tous les « journalistes » d’Europe 1, RTL, BFM, France 2, France 3, France Inter, France Culture, Public Sénat, Arte (ne rayez pas de mention, il n’y en aucune d’inutile et il en manque même un certain nombre !), et concernant ces derniers, quel que soit leur âge. C’est une simple question d’humanité : la connerie et la malhonnêteté (les leurs) et la souffrance (la nôtre) ont tout de même des limites !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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(1) « Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe, l’Europe, l’Europe ! Mais ça n’aboutit à rien, et ça ne signifie rien ! » Charles De Gaulle, décembre 1965.

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4 Responses to Son fils vote FN, alors Walter Broccoli pédale allègrement dans la choucroute !

  1. grimait le 17 janvier 2015 à 0 h 33 min

    Bonsoir,

    Voilà, je repense au maire de Champlain qui a refusé l’inhumation d’un bébé.

    Je ne parviens pas à l’admettre.

    Qu’est-ce que cela change, qu’il(elle) soit fils(fille) de x ou de y ? De Rom ou d’Inuit ?

    Ce que je crains avec le FN, c’est que les élus se mettent à cloisonner la société de manière à retrouver dans le réel des divisions qui sont d’abord des divisions dans leur pensée.

    …Je relis cette phrase et m’aperçois que ce n’est pas là une spécificité du FN, mais de n’importe quel élu mis devant le devoir d’agir : les décisions seront toujours une certaine manière de diviser l’espace social et d’établir des relations codifiées entre les parties divisées, l’exclusion mutuelle des parties étant elle-même une certaine relation codifiée.

    Or à désigner les Roms comme tellement autres que soi qu’ils ne peuvent même pas être enterrés parmi « nous », je crois que c’est là vouloir définir (imposer comme représentation) deux types distincts, non pas seulement de cultures, mais d’humanité. Les Untermensh… Sales, pauvres, galeux, itinérants, qu’ils aillent se faire enterrer ailleurs.

    C’est, je pense, ce qui me retiendra de voter FN : cet horizon d’exclusion qui, par-ci par-là, se laisse entrevoir dans des décisions de ce type.
    Circonscrire pour exclure, par le pouvoir des mots : « Toi, le Rom ».
    Et donner aux mots la consistance, la permanence d’un mur.
    Puis construire des murs réels pour enfermer, lorsque que les mots ne sont plus suffisants.

    Pourquoi je vous dis tout ceci ? Mais parce que j’aime votre site et vos articles !

    A mon grand dam, moi qui jusqu’ici voulus me reconnaître (à peu de frais !) dans le camp du Bien, dans le camp de la gauche généreuse, le 7 janvier a sonné le tocsin de tout ça.

    Et du coup, pour la première fois, j’écoute différemment les politiciens, le FN (en fait je m’aperçois que je n’écoutais pas le FN, puisque je pensais qu’il n’y avait de toutes façons rien à entendre de lui, que je devais le considérer comme inaudible par principe), j’écoute Zemmour aussi.

    J’ai visionné une vidéo d’un débat entre Marine Le Pen et Manuel Valls, et Marine lui a complètement cloué le bec ! Cette langue de bois, ce creux du discours politique aujourd’hui, est sidérant. Valls n’avait rien à dire, il a pris l’air intelligent mais ce qu’il disait n’avait pas de sens. Il était incapable de répondre aux questions pourtant simples, claires, que son adversaire lui posait.

    J’ai toujours du mal avec Dieudonné, depuis l’affaire des quenelles : alors que son geste était maintes fois repris un peu partout, il a continué d’encourager les quenelleurs alors même que certains allaient jusqu’à insulter la mémoire des enfants assassinés par Mohammed Merah devant cette école juive de Toulouse.

    Alors oui, je crains toujours l’arrivée du FN au pouvoir, mais moins qu’auparavant. Je ne sais pas pour qui je voterai.

    Je trouve la situation atroce, à la fois Charlie Hebdo a eu le courage de reparaître encore, le courage de refuser la dictature des fondamentalistes musulmans en faisant paraître une nouvelle caricature de Mahomet, car il n’était pas question de plier sous la menace des armes (n’est-ce pas par la raison plutôt que par les armes qu’il sera possible de leur montrer le caractère inutilement blessant et systématique de ces caricatures ?), mais en même temps, devant tous ces embrasements (au sens propre et figuré, puisqu’un centre culturel, ainsi que des églises, viennent d’être incendiées), je me prends à souhaiter une trève et que Charlie Hebdo se la boucle un peu, le temps que la parole puisse revenir, à la place des insultes et des crimes.

    Bref, voilà, merci pour vos articles, ils font du bien, c’est bon d’appeler un chat un chat, même si c’est douloureux.

    Au plaisir de vous lire

    (NB : dommage qu’il ne soit pas possible d’insérer des images dans les commentaires, car j’aurais volontiers partagé une petite composition personnelle amusante à partir de la pancarte « Je suis Charlie »…)

  2. [...] Son fils vote FN, c’est le drame [...]

  3. [...] Son fils vote FN, c’est le drame [...]

  4. NOURATIN le 23 décembre 2014 à 14 h 22 min

    Sacré Broccoli, il en a dans le chou, celui-là! Et ce Switek, alors, quelle remarquable saloperie!
    Bravo d’avoir déniché ce petit joyau de la connerie bien de chez nous et de l’impartialité médiatique à géométrie variable.
    On a beau se pincer très fort on a encore du mal à y croire. Non décidément on est vraiment foutu, dans ces conditions là ça ne pourra jamais le faire!
    Amitiés.

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