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France Ô, la chaîne à 0 téléspectateur – Par Michel Revol

8 novembre 20140
France Ô, la chaîne à 0 téléspectateur – Par Michel Revol 5.00/5 2 votes

Publié le : 30 octobre 2014

Source : lepoint.fr

 

La chaîne de la « multi-culturalité » est dotée d’un budget de 30 millions d’euros et récolte certains soirs 4 000 téléspectateurs ! Vous avez dit gâchis ?

France Ô est une chaîne de France Télévisions qui mérite d’être connue. D’abord parce presque personne ne la connaît. Ce n’est pas, contrairement à ce qu’un réflexe naturel pourrait inciter à penser, la chaîne de l’outre-mer, mais celle de la « multi-culturalité », concept fumeux qui ne semble pas avoir marqué les esprits. Ensuite, parce que personne, ou presque, ne regarde France Ô. Et ce n’est pas qu’une expression. Dimanche dernier, entre 18 h 30 et 20 heures, les programmes de France Ô ont remporté… 0 % de parts de marché ! En clair, pour inclure la marge d’erreur : entre 0 et 4 000 téléspectateurs se sont assis devant leur télé branchée sur la chaîne de la « multiculturalité ». Pour sa meilleure audience historique, France Ô avait décroché un bien modeste résultat de 0, 6 % de parts de marché… Coût de la plaisanterie : 30 millions d’euros par an, montant de son budget, payé pour l’essentiel par la redevance.

Désoeuvrement

La chaîne de l’outre-mer, c’est le réseau Outre-mer 1re. Pour répondre aux exigences du service public, France Télévisions dépense chaque année 200 millions d’euros pour alimenter une dizaine de chaînes basées en Martinique, Guadeloupe, Wallis-et-Futuna (15 000 habitants) ou Saint-Pierre-et-Miquelon (6 000). En Martinique, de nombreux journalistes comblent leur désoeuvrement en travaillant, l’après-midi, pour des boîtes de production privées. « Doit-on, en période de restrictions budgétaires, continuer à payer 70 personnes à Wallis-et-Futuna pour fabriquer un seul journal le soir ? » s’interroge un haut dirigeant de France Télévisions. Plus cocasse encore : lorsqu’une réunion à Paris nécessite la présence des représentants syndicaux, il faut payer l’avion et des nuits d’hôtel au délégué de Guadeloupe 1re, de Wallis-et-Futuna 1re, sans oublier leur collègue de Saint-Pierre-et-Miquelon 1re… La redevance a parfois de singuliers usages.

Michel Revol

 

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