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Ce qu’aura vraiment coûté l’écotaxe, et son abandon – Par Christian Vanneste

13 octobre 20140
Ce qu’aura vraiment coûté l’écotaxe, et son abandon – Par Christian Vanneste 5.00/5 6 votes

Publié le : 13 octobre 2014

Source : bvoltaire.fr

Ce dossier fait penser à un slalom où le skieur maladroit se « paierait » tous les portiques. Le slalom, c’est l’écotaxe, ou plus exactement l’éco-redevance poids lourds. Le skieur, c’est l’État. Quant aux portiques, chacun les connaît…

À l’origine, il y a le Grenelle de l’Environnement, […] un pachyderme qui accouchera au fil des années d’un certain nombre de petites souris plus ou moins vicieuses. La palme revient à celle qu’on appelle écotaxe, l’éco-redevance poids lourds. L’idée, en phase avec les directives européennes et des mesures diverses prises à l’étranger, n’est pas absurde. 600.000 camions parmi lesquels un tiers d’étrangers parcourent des routes gratuitement, polluent et usent le revêtement. Plutôt que de faire payer tous les Français, on va appliquer le principe du « pollueur-payeur ». Les recettes serviront à l’entretien du réseau et à financer la transition énergétique au travers des infrastructures et des moyens de transport éco-compatibles mis en œuvre par l’État et les collectivités territoriales. L’Agence de financement des infrastructures de transport de France s’attend à percevoir 1,2 milliard d’euros.

Début 2013, devant les difficultés techniques de mise en œuvre et les résistances qui s’annoncent, Frédéric Cuvillier annonce le report de l’application de juillet à octobre, puis au 1er janvier 2014. Pendant ce temps, le changement de climat s’est, pour le coup, produit. L’environnement est devenu secondaire par rapport à l’emploi, et l’avalanche fiscale commencée sous Sarkozy et augmentée par Hollande devient insupportable.

Les Bretons sonnent la révolte. Des foules se rassemblent, des portiques de contrôle sont détruits. L’écotaxe est suspendue. Le gouvernement recule.

Le 22 juin 2014, le gouvernement tente un repli. C’est le péage de transit poids lourds qui rentrera en fonction en 2015 et évitera soigneusement la Bretagne qui vote si bien d’habitude, mais a mauvais caractère. 4.000 km au lieu de 15.000. Évidemment, des rentrées réduites à 600 millions. La contestation ne désarme pas. Ségolène Royal préfère jeter l’éponge. Le 9 octobre, elle fait part à la France du décès de l’écotaxe, que la langue de bois appelle « report sine die« . On prévoit de faire payer les riches concessionnaires des autoroutes, c’est-à-dire tous les usagers, bien sûr, pour compenser la perte de recettes de l’État. Les camions seront donc invités à continuer de polluer gratuitement ailleurs.

Il restera à l’État à trouver dans une passe difficile des solutions, d’abord pour indemniser Écomouv’, soit 1 milliard d’euros d’après le contrat, ensuite pour reclasser les 200 employés de l’entreprise victimes de son impéritie, enfin pour financer les infrastructures qui avaient besoin des 500 millions de travaux publics prévus, générant 4.000 emplois.

Cette bérézina annoncée est d’une gravité que les chiffres ne mesurent pas. Elle révèle aux derniers distraits la nullité absolue de ceux qui prétendent nous diriger.

Christian Vanneste

 

 

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