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Les coups de pied de l’âne démocrate… Par Christian Vanneste

16 janvier 20170
Les coups de pied de l’âne démocrate… Par Christian Vanneste 5.00/5 3 votes

Publié le : 16 janvier 2017

Source : bvoltaire.fr

On avait enfin trouvé l’explication du tropisme poutinien de Donald Trump. Le FSB, en bon héritier du KGB, tenait Trump par les c…, en détenant une vidéo à caractère sexuel sur les ébats du futur président dans un grand hôtel de Moscou. Son allégeance moscovite sentait le sexe et le fric. « Pas étonnant, chez ce personnage », ont exulté toutes les têtes bien-pensantes qui nous désinforment au quotidien.

La sortie tardive de cette « bombe » est étrange. La lancer sans certitude contre le président élu ne peut avoir que des conséquences néfastes pour le pays lui-même. La capacité d’agir de la Maison-Blanche ne peut qu’être handicapée par une perte de légitimité, et davantage encore en cas de procédure d’impeachment. Un homme incapable de contrôler une sexualité salace ou perverse n’est guère fréquentable et ne peut représenter dignement un pays. Mais si ce comportement fait de cet homme l’agent d’une puissance rivale, la cause est entendue : il ne peut pas être président.

Alors, pourquoi maintenant ? De la calomnie, il reste toujours quelque chose. Dans ce cas, il s’agit d’affaiblir le président qui prêtera serment le 20 janvier. C’est le but d’un groupe de pression et d’un parti.

Le premier comprend d’éminents élus républicains comme John McCain. Il appartient à ce clan qui continue à percevoir la Russie comme l’ennemi principal, veut l’accabler de sanctions et considère l’utilisation des islamistes contre elle et ses alliés comme bénéfique. L’aveuglement et la paralysie intellectuels le conduisent à penser, malgré le désastre irakien, que la croisade morale pour la démocratie doit s’opposer radicalement au réalisme politique de Vladimir Poutine, et qu’il est logique de poursuivre des alliances avec des régimes ou des groupes salafistes qui ont été si utiles contre les soviétiques en Afghanistan.

La contradiction entre les deux postures et l’ouverture vers la paix par une entente avec Moscou semblent échapper totalement au sénateur de l’Arizona.Pour les démocrates, les intentions sont plus claires. Il faut que, constamment, les Américains regrettent l’icône Obama et rejettent leur président illégitime. Dans deux ans, ils reprennent la majorité au Congrès, et dans quatre la Maison-Blanche. La publication du « rapport » entre soirée d’adieux d’Obama et conférence de presse de Trump était idéale. Le premier, qui aura pendant huit ans illusionné une bonne partie de l’Amérique et du monde, en faisant passer ses talents d’homme de spectacle pour ceux d’un homme politique, fait sa tournée d’adieux comme les stars du show-biz. La profession du spectacle est venue dire tout le bien qu’elle pensait du confrère. Quant au président élu, qui intervenait le lendemain, il dut remplacer ses annonces par des dénégations à propos du sujet scabreux et embarrassant. Entre les deux images, le contraste était saisissant. Obama fera encore une conférence de presse. Jusqu’au dernier moment, il aura savonné les planches de son successeur, sans le moindre souci pour l’intérêt national.

En politique internationale, le maintien des sanctions injustifiées contre la Russie, l’expulsion de diplomates russes sur fond d’intrusion de Moscou dans l’élection de Trump, l’abandon du soutien à Israël au Conseil de sécurité ont pour but de gêner les premiers pas de l’administration républicaine sur la scène mondiale. Les mesures décidées in extremis pour « défendre l’environnement », comme la sanctuarisation de certaines zones et l’interdiction de forages, auront surtout pour effet de perturber la nouvelle politique économique très favorable à l’industrie.

Ce combat d’arrière-garde et sans merci est une nouveauté. C’est, certes, le coup de pied de l’âne démocrate, dépité d’avoir perdu une élection qu’il était sûr de gagner, mais c’est aussi, aux États-Unis comme en France, la tendance du microcosme anti-populiste à révéler sa profonde hostilité à la démocratie. Il croit posséder la vérité, ne supporte pas l’opinion contraire et considère une défaite électorale comme une anomalie dénuée de légitimité.

Christian Vanneste

 

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