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La pseudo mère porteuse est une grosse mytho ! Par Marie Delarue

14 mars 20130
La pseudo mère porteuse est une grosse mytho ! Par Marie Delarue 5.00/5 1 votes

Publié le : 14 mars 2013

Source : bvoltaire.fr

C’était il y a dix ans ou presque, la « mode » était aux agressions antisémites bidon et aux crimes « homophobes ». On se souvient notamment de la dénommée Marie L., prétendument agressée dans le RER D par une horde de sauvages nazillons qui lui avaient coupé les cheveux, lacéré ses vêtements et dessiné des croix gammées sur le ventre – ils étaient évidemment noirs et arabes. En moins de temps qu’il n’en faut pour se plaindre, elle déclencha le feu nucléaire jusqu’en haut de l’État. On vit même le Premier ministre Raffarin faire porter un message personnel par motard au domicile de l’agressée. Pendant trois jours, le pays fut en émoi devant cet assaut de barbarie… Puis le soufflé retomba. Larguée par son chéri (on le comprend), l’agressée voulait qu’on s’occupe d’elle.

Plus beau encore, on nous a baratiné pendant des années avec Misha Defonseca ou « l’incroyable histoire vraie d’une rescapée de la Shoah ». Soit l’aventure tragique d’une petite fille juive de 8 ans qui, en 1941, fait 3 000 km à pied à travers les forêts d’Europe pour retrouver ses parents arrêtés par la Gestapo. Le merveilleux guettant toujours les héros au coin du bois, elle va être recueillie par une meute de loups. Qu’elle dit. Elle l’écrit même : un récit mirifique traduit en dix-huit langues, vendu à des millions d’exemplaires, devenu en 2010 un film : Survivre avec les loups. Et puis, la vérité : « C’est l’une des plus grosses manipulations de l’histoire », s’insurgent enfin les historiens. La dame est Belge, pas juive, pas rescapée, pas élevée par les loups. Mais dans le merveilleux contemporain, le statut de rescapé de la Shoah est alors pour les esprits faibles le sort le plus enviable.

On a vu dans ces mêmes années des crimes homophobes bouleverser la France, comme ce garçon prétendument brûlé par ses voisins et dont l’enquête prouvera que, mal dans sa tête, il s’était automutilé.

Les bidonnages suivent les engouements de la société. La victimologie et l’héroïsme se déplacent. Aujourd’hui, les projecteurs sont braqués sur les nouveaux couples, les nouvelles familles, les nouveaux enfants et leurs nouveaux géniteurs. La France s’émeut pour les couples homosexuels et leur irrépressible désir d’enfant. C’est ce qui nous vaut la dernière farce médiatique : une grosse abrutie de 24 ans en mal de notoriété et qui se fait passer pour la génitrice venue au secours d’un couple en plein désarroi. Elle est « la première à sortir de la clandestinité ». Elle se confie au Parisien, débite sa grosse salade sur les plateaux télé. Elle est parfaite, connaît son rôle sur le bout des doigts, raconte exactement ce qu’il faut comme il le faut. Elle n’a pas demandé grand chose, juste 5 000 euros pour payer ses frais, dit-elle. Et bien sûr, la générosité de son cœur adipeux la pousse à chercher d’autres malheureux à qui prêter son ventre.

La pseudo mère porteuse est une grosse mytho. Encore une. Elle a deux enfants bien à elle mais qu’on lui a retirés. Elle est sans doute à plaindre. Ce qui est plus grave dans cette histoire, c’est une fois encore l’emballement des médias disposés à croire n’importe quelle salade dès lors qu’elle s’inscrit dans la dernière veine tragique à la mode et prétend servir la cause d’une « avancée sociale » : fausses victimes de crimes antisémites, fausses victimes de crimes homophobes, maintenant fausse mère porteuse. Et après quoi ? Quel sera le prochain terrain de jeu dans la surenchère victimaire ?

Marie Delarue

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