Politique France

Grèce : François Hollande se veut aveugle, et fier de l’être !

24 mai 20120
Grèce : François Hollande se veut aveugle, et fier de l’être ! 4.80/5 10 votes

« Gouverner, c’est prévoir » … Cette sage maxime d’Emile de Girardin n’est certes pas souvent appliquée par le personnel politique français en général. Mais c’est encore plus ennuyeux, et pour ne pas dire dramatique dans les circonstances actuelles, lorsqu’elle est ignorée avec un tel aplomb par le chef de l’état lui-même.

Notre Président « normal », s’exprimant à l’issue d’un déjeuner de travail avec le président du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, vient en effet de déclarer ceci :

« Je ferai tout ce que je peux faire, dans la position qui est la mienne, pour convaincre les Grecs de choisir de rester dans la zone euro en respectant les engagements qui ont été pris et pour convaincre les Européens qui pourraient en douter de la nécessité de garder la Grèce dans la zone euro ».

Cet acharnement à ne pas regarder les réalités en face, c’est-à-dire l’impossibilité de fait pour la Grèce ne fut-ce qu’à moyen terme de demeurer dans la zone Euro sans en provoquer la chute, est très inquiétant pour notre avenir tant européen que national.

Mais il faut bien reconnaître que Hollande ne fait sur ce sujet qu’emboîter très exactement le pas de son prédécesseur Sarkozy, lui aussi adepte forcené de la méthode Coué et champion du déni de réalité pour tout ce qui concernait la crise et la « déconstruction européenne ». La France de François, comme celle de Nicolas, se refuse donc à envisager une sortie de la Grèce de l’Euro…

C’est pourtant aujourd’hui une forte éventualité que l’Eurogroupe -enfin!- commence à préparer ! Un de ses comités vient en effet de demander aux gouvernements de la zone Euro de mettre au point un plan d’urgence en cas d’abandon de la monnaie unique par la Grèce. Cette initiative a d’ailleurs été approuvée le lundi 21 mai 2012, lors d’une téléconférence du groupe de travail qui prépare les réunions mensuelles des ministres des Finances de la zone euro, et une note détaillant le coût potentiel pour chaque pays de cette sortie de la Grèce de l’Euro a été rédigée. On peut notamment lire dans ce document qu’alors un « divorce à l’amiable » devrait être recherché, assorti d’un soutien de l’Union européenne et du Fonds Monétaire International (FMI) pour accompagner Athènes dans son processus de sortie de l’Euro.

Prié par les journalistes de s’exprimer sur cette fameuse note, François Hollande a purement et simplement répondu :

« Je n’ai aucune information et d’ailleurs je n’en sollicite pas parce que ça laisserait penser que je me préparerais à cette issue. Je m’y refuse ».

Que le Président de la République Française ose dire sans même se rendre compte de l’énormité de la chose qu’il n’a aucune information sur les recommandations de l’Eurogroupe est déjà sidérant en soi. Mais qu’il affirme avec force qu’il refuse d’envisager ce qui aujourd’hui, et de l’aveu même de presque tous les économistes sérieux, semble devoir être l’avenir presque immédiat (sinon l’issue car il ne s’agira que du premier épisode de l’effondrement européen) et absolument inéluctable de la crise systémique qui plombe l’Europe et le monde tout entier ne laisse pas d’inquiéter.

Il n’est de pire aveugle que celui qui ne veut pas voir… Et quand par malheur il gouverne la France…

ML – La Plume à Gratter

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