Depuis le début de la guerre de Syrie, initiée, attisée puis carrément financée et armée par des puissances occidentales désireuses de liquider un Président Bachar El-Assad pas assez docile à leur goût et au seul bénéfice de ces mêmes hordes islamistes, de Daech ou du Front Al-Nosra, qui ont depuis deux ans semé ou fait semer la mort dans notre propre pays, nous avons eu droit de la part de la presse nationale à peu près à tout en matière de propagande, de manichéisme hémiplégique, d’omissions volontaires, de manipulations grossières, de mensonge d’état, de silence sur les massacres de chrétiens ou d’autres minorités syriennes dans les territoires « libérés », d’occultation continuelle des exactions de ces « rebelles » faisant, comme l’avait affirmé Laurent Fabius, malgré tout « du bon boulot ».
Mais tout cela n’était, on ne peut que le constater avec effarement, que d’aimables hors-d’œuvre, comparé au traitement médiatique qui nous a été et qui nous est encore servi jusqu’à la nausée à l’occasion de la bataille d’Alep. Petit florilège des seuls derniers jours :
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On notera au passage que quand un gouvernement légitime reprend le contrôle d’une ville passée depuis deux ans sous domination islamiste terroriste, elle n’est pas « reprise », et encore moins « libérée »… non : « elle tombe sous les bombes de Bachar Al-Assad » ! Singulière lecture des évènements, on en conviendra.
Au moment où la bataille touche donc à sa fin, il est temps d’essayer de faire un premier, simplissime et en réalité limpide constat sur la bataille d’Alep, ou plus exactement sur son traitement médiatique :
Selon le dernier bilan de l’OSDH, cette fameuse et fumeuse Organisation Syrienne des Droits de l’Homme qui est la source d’« information » presque exclusive – bien que très sujette à caution – de tous nos médias ( qui reprennent comme un seul homme et sans aucun conditionnel la moindre de ses assertions), l’offensive des forces légalistes syriennes et de leurs alliés (russes, iraniens ou libanais) a coûté en quatre semaines la vie à 463 civils dans Alep-Est, tandis que 130 autres civils étaient eux tués par des tirs « rebelles » sur Alep-Ouest.
463 morts civils en quatre semaines dans Alep-est, nous dit donc l’OSDH… 463 morts tués par les bombardements russes, les forces syriennes et ses supplétifs iraniens ou libanais, mais aussi apparemment (et les témoignages en ce sens se multiplient parmi ceux qui ont réussi à fuir les combats) et pour une part non négligeable d’entre eux, par les « rebelles » eux-mêmes, qui ont systématiquement massacré ceux qui cherchaient ces dernières semaines à fuir les quartiers encore sous leur contrôle.
463 morts en quatre semaines, c’est-à-dire… 16,5 morts par jour. Qu’on me pardonne cette comptabilité macabre, mais comment s’abstenir de la faire, si l’on veut analyser objectivement la couverture médiatique de la bataille d’Alep ? 16,5 morts par jour dans une ville en guerre, voilà pour le « massacre », le « génocide », l’« abomination », le « désastre humanitaire sans précédent », la « barbarie sans nom », le « crime de guerre » que nous ont vendu nos merdias. 16,5 morts par jour, c’est presque le bilan quotidien moyen des bombardements ukrainiens sur le Donbass, et cela depuis bien plus de quatre semaines, bombardements qui tuent eux aussi presque exclusivement des civils, mais cette fois dans un silence médiatique de cathédrale. C’est aussi bien moins que les victimes tombées quotidiennement sous les bombes de nos « amis » saoudiens au Yémen, là encore sans provoquer le moindre émoi ou presque dans les rédactions hexagonales.
463 morts en quatre semaines, 16,5 par jour, pour un « crime contre l’humanité » sans équivalent, comme a osé l’affirmer cette raclure de bidet de John Kerry, incarnation jusqu’à l’ultime obscénité de cet hôpital impérial américain qui se fout de la charité guerrière, lui qui a semé partout la misère et la mort par centaines de milliers depuis plus de deux décennies, de l’Afghanistan à la Serbie, de l’Irak à la Libye, ou a grandement aidé à le faire, de l’Ukraine à la Syrie.
463 morts en quatre semaines, 16,5 par jour, à rapprocher par exemple des 20 000 morts civils français au moins, victimes des bombardements alliés de 1944 pour préparer le débarquement de Normandie (soit le tiers de tous les civils tués durant la seconde guerre mondiale), et plus encore du bilan en 1945 du bombardement de Dresde, atteint lui en seulement trois jours : de 200 000 à 300 000 morts (tous civils également) selon le Comité international de la Croix-Rouge, chiffre « miraculeusement » ramené en 2010 (et pourquoi se gêner, l’histoire est toujours réécrite par les vainqueurs) à « seulement »… 25 000 victimes par les anciens alliés et leurs caniches allemands ! Il n’y a pas que les cons qui osent, tout : les salopards aussi ! Soit – en réalité – 100 000 morts par jour. A rapprocher également des 220 000 victimes initiales des bombardements nucléaires (sur des populations exclusivement civiles elles aussi) d’Hiroshima et de Nagasaki , soit 110 000 morts par jour. Ah, ils ont l’air fin avec leurs 16,5 morts par jour en pleine guerre, les bouchers Bachar et Vladimir !
Qu’on me comprenne bien, il n’est pas question ici de mépriser le moins du monde ces 463 morts tombés à Alep-est (et les 130 autres tombés à l’ouest, merci de ne pas les oublier, fumiers de journaleux !) : un mort innocent est bien évidemment toujours un mort de trop. Mais nos médias, au dessous de tout, semblent découvrir subitement un fait qui a toujours fait tâche de sang : la guerre tue ! Et la guerre urbaine, plus que toute autre, tue des civils… incroyable découverte, sidérante révélation ! Oui, quand une bombe tombe sur des combattants qui, dans une bataille urbaine, utilisent des civils comme boucliers humains, elle tue aussi bien ces civils que ses cibles véritables. Oups, pardonnez-moi ! Je viens de commettre un blasphème médiatique : les « rebelles » d’Alep, même quand ils les empêchent de quitter les zones de combats, n’utilisent pas les civils comme boucliers humains. Car les islamistes d’Alep sont des « gentils islamistes », des « bons travailleurs » du terrorisme (n’est-ce pas monsieur Fabius ?). Ce sont les islamistes de Mossoul, en Irak, de « méchants islamistes » eux, qui utilisent les civils comme boucliers humains, obligeant du même coup – les salauds ! – mieux même, autorisant de ce fait la coalition occidentale à causer de malheureuses, mais cette fois inévitables victimes civiles collatérales. CQFD !
A noter pour finir ce billet aussi révolté que dégoûté, que nos chers merdias, jamais en mal d’une grotesque, d’une obscène contradiction, n’hésitent pas à nous dire à longueur d’articles ou de « reportages » que les civils d’Alep-est fuient la répression sanglante et barbare du « régime de Bachar el Assad »… en se réfugiant, pour l’immense majorité d’entre eux, dans les quartiers sous contrôle dudit régime ! Ils sont donc masochistes, en plus ? On le sait hélas depuis toujours, le ridicule ne tue pas, mais si la crapulerie de la « journaloperie » hexagonale pouvait le faire, cela nous ferait de sacrées vacances !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Bonjour,
Je rebondis sur les captures de pages car elles me renvoient sur ce lien de 2015 :
- https://www.youtube.com/watch?v=GvO3F74xCWw
NON ils n’ont pas changé
Ils sont toujours là pour vous tromper
etc. ….
Mon cher Marc,
Bravo pour ce démontage de la propagande médiatique,on voit l’importance d’une vraie culture historique pour dégonfler les baudruches,à savoir pour passer de la vision idéologique au réel.Il est vrai que ces médias sont assez stupides (ou convaincus de la stupidité du public)pour simultanément user d’un vocabulaire apocalyptique et donner les chiffres presque dérisoires fournis par l’OSDH (contrôlé par le MI6) qui aurait pu quand même parler de milliers de cadavres, cela aurait fait plus sérieux,ah!que voulez-vous,tout fout le camp dans ce foutoir surréaliste! »Au-dessus c’est le soleil » comme aime à le faire remarquer un comique « qui ne fait plus rire personne »,mais qui remplit les salles de masochistes qui paieraient apparemment pour demeurer aussi impassibles que Buster Keaton.
On gagnerait beaucoup à remplacer tous ces titres par un seul,la « Pravda »:un seul journal à lire et des économies pour le contribuable qui subventionne généreusement une presse qu’il lit de moins en moins.Mais contrairement aux défuntes démocraties populaires, les démocraties libérales s’honorent du droit sacré à la pluralité de l’information,tout le monde vous le dira et nous ne sommes que d’horribles médisants victimes d’une cécité qui nous empêche de voir cette pluralité!
Et puisque,nous le répète-t-on ad nauseam,nous revivons les années trente,la « chute d’Alep » n’est qu’un remake de la « chute de Madrid » en mars 39,les vaillants Républicains (un tout petit peu staliniens) sont remplacés par les vaillants rebelles assoiffés de démocratie (un tout petit peu djihadistes) terrassés par le déluge de feu des affreux « fâââchistes »,les troupes franquistes réincarnées dans l’armée arabe syrienne du « boucher Assad »,c’est beau comme l’Antique!Amitiés
Comme toujours mon cher Pequod, je ne peux que plussoyer votre commentaire, précieux complément à mon propre billet. Hélas…
Sincèrement vôtre
Bonnjour « les gars » …
Ah si les médias français avaient pu faire un tel fromage et nous gonfler à ce point avec le Cambodge « génocidé », le Rwanda « Tutsisé », la Serbie martyrisée, le Viet Nam Nord « défolié », le Sud Soudan « mahométisé ».
Pour parodier Lenine on pourrait écrire que : l’Occident – stupide à en pleurer -, comme les « capitalistes, achète en ce moment même la corde avec laquelle il va être pendu »
Oui mon cher PR CALGUES… L’Occident, mondialisé, boboïsé, lobotomisé, achète la corde pour… NOUS pendre !
Amitiés
bon, C 4 mois ou 4 semaines? faut vous relire les gars…
Cher PoL,
merci de votre salutaire remarque que vous êtes le seul à avoir faite : je suis absolument confus de ma méprise… c’est la première fois qu’une telle chose m’arrive, grâce vous, elle est maintenant corrigée. Il s’agit de 4 semaines, et le coût en vies humaines est donc de 16,5 morts par jour, et non 3,83. Quatre fois plus, ce qui n’est évidemment pas négligeable. Honte à moi pour cette inconséquence coupable. Même si, j’espère que vous me l’accorderez, ce chiffre réévalué ne change en vérité rien au constat déroulé dans ce billet : celui de l’exagération abjecte de la presse française dans les articles traitant de la bataille d’Alep.
Encore merci et pardon.