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La Grèce, Tsipras et son « cirquetaki » : si tu avances pendant que je recule…

1 juillet 20155
La Grèce, Tsipras et son « cirquetaki » : si tu avances pendant que je recule… 4.90/5 41 votes

… comment veux-tu…

Le scénario de la crise grecque que nous imposent depuis des mois et même des années l’oligarchie européenne et ses serviles porte-flingues des merdias français a depuis bien longtemps déjà atteint, dans la nullité et le pathétique, un niveau qui touche à l’extravagance. Il vire désormais très nettement au burlesque improbable, pour ne pas dire à la guignolade de grand gala. Et chaque heure qui passe semble devoir apporter à présent son nouveau vrai-faux « rebondissement », ramenant sans cesse, dans un jeu de ping pong devenu complètement schizophrène, le bébé européiste à son point de départ initial : le serpent « Monnetaire », ou plutôt la couleuvre européiste initiée en son temps par le « père fondateur » (bien plus encore en réalité l’agent américain) Jean Monnet, n’en finit plus de se mordre la queue, dans le même temps où il continue, sempiternellement, de « nous les briser menu » (1)

On ne comptait plus, et depuis un bon moment déjà, les « réunions de la dernière chance » qui se sont d’abord succédé avec une régularité de métronome puis à un rythme de plus en plus intensif, dès l’origine de la grande crise de 2009. Il nous arrive à présent, en ce début d’été 2015, d’en subir médiatiquement jusqu’à deux et parfois même quatre par semaine, sans que tous les gugusses (politiques ou médiatiques, européens ou nationaux) qui nous les vendent, tous les Cassandre qui nous les annoncent avec les possibles cataclysmes européens qui sont bien sûr censés (en cas d’échec) les accompagner, ne s’écroulent de honte et de ridicule sous le poids de plus en plus aveuglant de leur duplicité, de leur volonté d’effrayer, de terroriser plus encore les masses, afin de les forcer à oublier leurs réticences récentes ou initiales, et les amener à capituler (une fois de plus) sans conditions sur le chemin imposé à la schlague bienpensante et de plus en plus ouvertement totalitaire par l’oligarchie bruxelloise…

Stop ET encore !

Hier encore (j’avais vain temps, etc.), le Premier ministre grec  « stupéfiait » le monde en osant annoncer, comme avait aussi un bref instant prétendu le faire en 2011 son prédécesseur socialiste Georges Papandréou, la tenue d’un référendum le 06 juillet pour demander au peuple de refuser clairement et démocratiquement les propositions de serrage supplémentaire de ceinture budgétaire imposées par la Commission, la BCE et le FMI pour poursuivre son « plan d’aide à la Grèce » (lisez plutôt « aux banques grecques »). En 2011, Papandréou avait piteusement fait marche arrière quelques heures à peine après sa folle initiative, le référendum était mort bien avant d’avoir vécu, l’Union Européenne avait renvoyé le peuple grec à ce qui ne le regardait désormais plus, et le pauvre (riche) Papandréou y avait perdu son fauteuil ministériel. Comme bien souvent, avec certes quelques nuances sur la forme bien plus que sur le fond, l’histoire semble donc vouloir nous resservir le même plat, qui a tout du brouet : après avoir hier encore joué les matamores helléniques lors de l’annonce maintes fois reportée du défaut grec envers le FMI, Tsipras semble à nouveau, une énième fois, s’aplatir devant la technostructure ploutocratique de Bruxelles, en annonçant à présent… qu’il est désormais finalement prêt à accepter de mettre en œuvre les dernières mesures d’austérité exigées par ses créanciers… moyennant un nouveau plan d’aide sur deux ans d’environ 30 milliards d’euros !

Saisi à la vue de ce nouveau rebondissement, de ce nouveau virage à 180 degrés, d’un vertige abyssal qui présente des symptômes ressemblant de plus en plus à ceux de la maladie de la bravache folle, le Ministre des finances allemand Wolfgang Schäuble, comme bon nombre de nos irresponsables européens qui n’y comprennent définitivement plus rien, a immédiatement appelé Athènes à « clarifier ses positions » avant d’éventuelles nouvelles négociations sur un renflouement du pays. On peut le comprendre, le malheureux ! La journée n’est pas finie, et tout me laisse supposer que ce petit billet sera définitivement périmé dans les heures, peut-être dans les minutes qui viennent… le moyen de faire un papier qui dure avec une telle bande de zigotos ! Ah, là, là ! Quel métier, je vous jure !

Que ce soit donc Alexis Tsipras et son ministre des finances d’un côté, ou la ploutocratie européenne, le FMI de Christine Lagarde, les politiciens « nationaux » et notamment français de l’autre, tous ou presque nous serinent au fond à présent la même surréaliste et pathétique chanson, nous effectuent la même danse d’absence de ventre, avec les mêmes volte-face faites de compromissions bien plus que de compromis. Pour cette « contre danse » sans cesse renouvelée, pour ce « cirquetaki » de la « dernière chance », La Plume peut pour terminer ce vilain petit billet europhobe, et fort aisément, vous proposer des paroles toutes de circonstances : Alexis, Jean-Claude, Angela ou Christinesi tu avances pendant que je recule, comment veux-tu que… et vous connaissez bien-sûr la suite !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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1) Michel Audiard, dans Les Tontons flingueurs.

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5 Responses to La Grèce, Tsipras et son « cirquetaki » : si tu avances pendant que je recule…

  1. JJB le 2 juillet 2015 à 11 h 50 min

    L’Europe lance un concours de blagues grecques

    Premier prix au Premier ministre belge
    Charles Michel, le fils de son père Louis, lui-même ancien commissaire européen (en Belgique aussi, la politique se transmet de père en fils), a marqué son arrivé au sommet UE-CELAC (Communauté des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes) de mercredi par une déclaration tonitruante:

    « Pour la Grèce, « la fin de la récréation a sonné » »

    Cette étrange image scolaire lui a valu une volée de bois vert au Parlement belge de la part d’un député communiste (Raoul Hedebouw):

    « La récréation dont parle le Premier ministre est un pays où il y a deux suicides par jour. La récréation dont parle le Premier ministre est un pays où les pensions ont baissé de presque 50%. La récréation dont parle le Premier ministre est un pays où les salaires ont baissé de 40%… »

    Même les grecs participent :
    « An American is talking with a Greek…  »In USA we have Barack Obama, Steve Wonder, Bob Hope and Johnny Cash ».
    So the Greek replies:  »In Greece we have Alexis Tsipras, No Wonder, No Hope and No Cash »

    • JJB le 2 juillet 2015 à 11 h 59 min

      Précision, première partie : extrait du blog « jusqu’ici tout va bien »…!

  2. bluebair le 1 juillet 2015 à 19 h 51 min

    Je vois avec plaisir que la Plume reprend du… poil de la bête (immonde, cela va sans dire). Bravo et haut les coeurs!!!

    • marc le 2 juillet 2015 à 0 h 35 min

      Merci Blubair ! Même si le mot « immonde » ne me porte vraiment pas bonheur, ces derniers temps :-) ! Mais le coeur est aussi haut en ce moment que l’Europe est « à raz la moquette » : ceci expliquant un peu cela, sans doute ?

      Merci de votre fidélité et de votre soutien sans faille !

      Marc LEROY – La Plume à Gratter

      • Catherine B le 2 juillet 2015 à 10 h 10 min

        Petit clin d’oeil malicieux Marc, permettez-le moi svp. Etre fidèle et soutenant c’est vous lire d’abord et exprimer son désaccord s’il existe, c’est cela pour moi le vrai soutien, car l’amitié soutient et dépasse les désaccords qui réclament d’être dits pour être possiblement dépassés. ça ne veut pas dire être en désaccord pour le désaccord ce qui n’aurait aucun sens bien sûr. Merci en tout cas pour ce que vous faites.
        Catherine

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