Politique France

Sors d’ici, François Hollande, avec ton fumiste cortège…

27 mai 20152
Sors d’ici, François Hollande, avec ton fumiste cortège… 4.97/5 39 votes

Tous les médias encore à la botte de notre pouvoir au petit pied (pied glissé par la grâce du suffrage universel mais surtout par celle du rejet radical, viscéral qu’a inspiré à nos compatriotes le détestable quinquennat sarkozien dans des sabots de plomb bien trop grands pour lui), oui, tous les médias nous l’ont dit et répété ces derniers jours : à l’occasion de la cérémonie d’entrée au Panthéon de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay, la part de flan qui nous tient lieu de Président de la République, le capitaine de pédalo, le grand méchant mou François Hollande devrait prononcer l’« un des discours les plus importants de son mandat » élyséen. Attention donc, petit peuple de France, tu vas vivre aujourd’hui des heures historiques ! C’est l’Elysée, l’AFP et toute la médiacratie qui te le disent !

On pourrait certes gloser sur le fait que ce « discours marquant du quinquennat », décrété par les journaleux du système comme capital avant même d’avoir été seulement prononcé, aura pour cadre, pour sujet non pas, et au hasard : la situation internationale plus qu’inquiétante, voire carrément dramatique, notamment en Afrique ou au Moyen-Orient ; la crise économique et le chômage de masse qui n’en finissent plus de frapper la France, détruisant son outil industriel et entrepreneurial, précipitant des millions de compatriotes dans l’assistanat ou la précarité ; la dilution, le délitement de la Nation et de la démocratie française dans la dictature oligarchique et technocratique qu’est devenue cette Union Européenne broyeuse des peuples et des souverainetés ; la libanisation de plus en plus dramatique de notre pays, sa communautarisation exponentielle et cette crispation dans le radicalisme religieux qui s’empare chaque jour un peu plus de toute une partie de la population, immigrée ou française de papiers, issue de ce « Grand Remplacement » dénoncé par Renaud Camus, hier sous les ricanements des séides du système, mais dont la réalité saute pourtant aujourd’hui aux yeux de tous et ne fait presque plus sourire personne, ou de ses conséquences dramatiques dans telle rédaction de journal satirique bienpensant ou tel hypermaché tout aussi communautaire que les fous furieux qui l’ont pris d’assaut, mais… l’entrée au Panthéon de quatre « figures de la Résistance », ayant donc principalement marqué de leur empreinte plus ou moins remarquable le roman national il y a… plus de soixante-dix ans ! Ou comment faire, en matière d’histoire, mais surtout, bien entendu, en matière de récupération politique, du neuf avec du (très) vieux !

On pourrait aussi ricaner discrètement (la police de la pensée qui se met en place sous la botte du petit caudillo catalan qui nous tient lieu de Premier Sinistre a maintenant, grâce à la loi liberticide qu’il vient de faire voter par une assemblée une fois de plus scélérate, les coudées franches) sur cette parité grotesque qui a amené, « politiquement correct oblige », notre culbuto présidentiel à sélectionner pour cette « panthéonisation » deux femmes et deux hommes : la parité, cela s’impose jusque dans les cimetières ! Dieu merci, le ridicule ne tue pas, car sinon… quelle hécatombe ce serait dans la France d’aujourd’hui en général et dans ce gouvernement et le parti qui le soutient encore, en particulier !

On pourrait enfin tiquer quelque peu à cette sanctification nationale de l’un des quatre honorés du jour, à savoir Jean Zay, fugace ministre de l’Education Nationale du Front Populaire, franc-maçon et laïcard, en réalité pas plus résistant durant l’occupation que ne le fut le célébrissime Guy Mocquet. On pourrait même sérieusement trouver à redire à cette entrée au Panthéon, vivement contestée d’ailleurs depuis des mois par une bonne quarantaine d’associations d’anciens combattants et de militaires, principalement parce que Jean Zay fut aussi l’auteur, il est vrai dans sa prime jeunesse, du poème que voici :

Le drapeau

 Ils sont quinze cent mille qui sont morts pour cette saloperie-là… 

Quinze cent mille dans mon pays ; quinze millions dans tous les pays 

Quinze cent mille hommes morts, mon Dieu !… 

Quinze cent mille hommes pour cette saloperie tricolore… 

Quinze cent mille hommes morts, dont chacun avait une mère, une maîtresse, des enfants, une maison, une vie, un espoir, un cœur… 

Qu’est-ce que c’est que cette loque pour laquelle ils sont morts ? 

Quinze cent mille morts, mon Dieu ! quinze cent mille morts pour cette saloperie, quinze cent mille éventrés, déchiquetés, anéantis dans le fumier d’un champ de bataille ; quinze cent mille que nous n’entendrons plus jamais, que leurs amours ne reverront plus jamais. 

Quinze cent mille pourris dans quelque cimetière, sans planches et sans prières… 

Est-ce que vous ne voyez pas comme ils étaient beaux, résolus, heureux de vivre, comme leurs regards brillaient, comme leurs femmes les aimaient ? Ils ne sont plus que de la pourriture… 

Pour cette immonde petite guenille. 

Terrible morceau de drap cloué à ta hampe, je te hais férocement ; oui, je te hais dans l’âme, je te hais pour toute la misère que tu représentes, pour le sang frais, le sang humain aux odeurs âpres qui gicla sous tes plis, je te hais au nom des squelettes… 

Ils étaient quinze cent mille… 

Je te hais pour tous ceux qui te saluent, je le hais à cause des peigne-culs, des cons et des putains qui traînent dans la boue leur chapeau devant ton ombre ; je hais en toi toute la vieille oppression séculaire, le dieu bestial, le défi aux hommes que nous ne savons pas être ; je hais tes sales couleurs, le rouge de leur sang, le bleu que tu volas au ciel, le blanc livide de tes remords… 

Laisse-moi, ignoble symbole, pleurer tout seul, pleurer à grands coups, les quinze cent mille jeunes hommes qui sont morts et n’oublie pas, malgré tes généraux, ton fer doré et tes victoires, que tu es pour moi de la race vile des torche-culs.

Avouons que comme modèle de dévouement à la Nation et que comme preuve de respect de ses symboles, on a déjà vu plus évident. Et on imagine l’incongruité de la scène si, tout à l’heure, le cercueil de Jean Zay entrait au Panthéon au son de la Marseillaise, drapé dans ce drapeau tricolore, « torche-cul », cette « saloperie tricolore », cette « immonde petite guenille », cette « loque » conchiés par notre poète et héros du jour, comme tous les «  peigne-culs », les « cons » et les « putains » qui l’honorent…

Mais après tout, cette incongruité, ce ridicule-là… s’ajoutant à celui pas piqué des hannetons non plus qui consiste à faire en réalité entrer dans notre mémorial des grands hommes… deux cercueils vides sur quatre (ceux de Germaine Tillon et de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, dont les familles ont refusé les exhumations), ne constituent-ils  pas la marque absolue, immédiatement reconnaissable de François Hollande, sans doute le plus dérisoire, le plus pathétique Président de toute l’histoire de la Cinquième République ? Alors oui, quand donc le peuple de France entendra enfin un nouveau Malraux se dresser et clamer, de sa voix à nulle autre pareille : « sors d’ici, François Hollande, avec ton fumiste cortège… Avec ceux qui sont morts d’ennui dans les palais de la République sans avoir gouverné, comme toi, et même, ce qui est peut-être plus atroce (pour nous), en ayant gouverné …» ?

Ben quoi, on peut bien encore rêver un peu en Hollandie, non ? Plus pour très longtemps, sans doute, je vous l’accorde…

Marc LEROY – La Plume à Gratter

 

 

 

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2 Responses to Sors d’ici, François Hollande, avec ton fumiste cortège…

  1. lors le 27 mai 2015 à 14 h 51 min

    la legion d honneur ne vaut plus rien , c est maintenant au tour du pantheon .Quellle panthelonade

    • marc le 28 mai 2015 à 18 h 01 min

      Oui, on a les présidents, les héros et le Panthéon qu’on mérite, sans doute… d’ici à ce qu’on y mette un jour Djamel Debbouze et Gad Elmaleh et Harlem Désir, il n’y a qu’un pas ! Au point où on en est…

      Amitiés

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