Politique France

Il passe désormais son temps à taper sur Marine Le Pen : ce n’est plus Dupont-Aignan…

14 mai 20142
Il passe désormais son temps à taper sur Marine Le Pen : ce n’est plus Dupont-Aignan… 5.00/5 68 votes

… c’est Dupont-Navrant !

L’auteur de ces lignes a eu très longtemps une vraie estime, une réelle tendresse pour Nicolas Dupont-Aignan. Il suffira d’ailleurs au lecteur curieux de taper son nom dans l’outil de recherche de ce site pour en avoir la confirmation. Au point même de lui consacrer, dans le menu Vidéos de La Plume, une entrée spécifique, comme à Marine Le Pen, Philippe Séguin, Marie-France Garaud… et Charles De Gaulle. Il me semble que lui réserver le même privilège que ces pointures est déjà tout dire sur le respect et l’intérêt qu’il m’a longtemps inspirés.

Car oui : malgré ses airs de premier de la classe un peu trop sage, son côté un peu trop bon chic-bon genre (je sais, je frise allègrement le délit de sale gueule), malgré son charisme à peu près inexistant, j’ai très souvent été totalement en accord avec ses prises de position sur les sujets les plus importants, comme par exemple la souveraineté nationale, l’union Européenne et l’horripilante oligarchie européiste, la nécessité de reconstruire une Europe des nations, ou l’absurdité de l’Euro et son inadaptation aux réalités économiques françaises. J’ai aussi été plus d’une fois scandalisé par le traitement condescendant et irrespectueux, voire sarcastique et même méprisant que lui réservaient presque systématiquement les médias du système. Et contrairement à d’autres -je sais qu’ils sont nombreux parmi les « dissidents »- je l’ai toujours jugé sincère dans son positionnement politique, et de toute bonne foi en ce qui concerne les valeurs qu’il prétend défendre, cela malgré cette funeste erreur de jeunesse qui l’a vu passer un bref instant par les Young Leaders de l’American French Foundation, passage qui lui a été et est encore souvent violemment reproché, à mon sens très largement à tort (que celui qui n’a jamais pêché…).

Mais je dois bien avouer que depuis quelque temps, le patron de Debout la République commence très sérieusement « à me les briser menu » (1). D’abord -et peut-être pour moi surtout- il s’est comporté comme une lavette lors de l’« affaire Marion Sigaut », ce que je ne suis pas prêt de lui pardonner, même si celle-ci (et cela l’honore) semble être sur ce point beaucoup moins rancunière que moi. Quand une femme de cette qualité, de cette intégrité et de cette générosité est attaquée de façon aussi abjecte par les médias (notamment cette petite frappe de Frédéric Aziza), est traitée d’antisémite (ben voyons, alors qu’elle a passé sa jeunesse… dans un kibboutz !), de fasciste et autres noms d’oiseaux tristement habituels dans la bouche ou sous la plume des petits ayatollahs de la bienpensance, sous le seul prétexte qu’elle est l’amie d’Alain Soral et membre de son association Egalité & Réconciliation, on se comporte en homme, on la défend mordicus et on envoie sans hésiter tous ses lâches accusateurs aux fraises. C’est une simple question de principe, de colonne vertébrale, j’allais écrire de… couilles. Malheureusement, à ce niveau, le petit Nicolas semble bien être équipé comme un ouistiti, si ce n’est une musaraigne : car au lieu de prier ses lamentables accusateurs d’aller se faire voir ailleurs, il a fort piteusement tenté de se dédouaner et exigé de Marion qu’elle choisisse entre E&R et Debout La République, comme un vulgaire petit capot de la CGT ou de la CFDT qui congédie un militant syndical après dix ans de bons et loyaux services simplement parce qu’il a eu le tort de dire qu’il voterait Front National. Sur ce coup là, Dupont-Aignan a été pathétique, minable, et je reste très poli.

Mais l’agacement avait en fait  pointé depuis un bon petit moment son nez, et il m’avait même presque fait pitié quand il avait par exemple déclaré il y a quelques mois -et sans rire- qu’il ne serait jamais Premier Ministre d’une Marine Le Pen conquérant l’Elysée, mais qu’il pourrait toutefois « peut-être » envisager de la nommer premier Ministre lorsque lui-même serait élu Président de la République ! Et d’ajouter, en toute modestie, que cela « ferait toute la différence »… La Fontaine doit s’en être retourné dans sa tombe de rire, car en matière de grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf (pardon Marine pour cette comparaison fort peu flatteuse), Dupont-Aignan fera sans doute sur ce coup-là et pour longtemps figure de référence ! Quand on a des idées certes très respectables, mais tout aussi certainement (et malheureusement pour lui) un charisme de flan aux pruneaux et pour cette raison un potentiel électoral sans doute définitivement à un seul chiffre (et en étant presque optimiste), quand en matière de force de conviction, de talent de débatteur et donc de capacité d’entrainement on joue en division d’honneur, et en tout cas certainement pas en première division, on ne se prend pas pour ce qu’on n’est pas, et on doit savoir qu’on ne peut donc en aucun cas briguer la toute première place dans le juste combat pour la souveraineté de la France qui doit absolument être mené. Les premières qualités d’un politique doivent être la lucidité, la maîtrise de son ego, la pleine conscience de ses limites personnelles. Sur ces points, complètement défaillant, Dupont-Aignan, tout comme Asselineau d’ailleurs, et malgré de très réelles qualités pour les deux hommes, c’est malheureusement bonnet blanc et blanc bonnet !

Mais le patron de DLR ne s’est hélas pas arrêté là… c’est ainsi que depuis quelques jours, une nouvelle étape a été franchie : il passe désormais l’essentiel de son temps de campagne électorale pour les élections européennes à flinguer de plus en plus violemment, par médias interposés, Marine Le Pen et le Front National, dans le but visible et vraiment pas très glorieux d’essayer de lui piquer son électorat (tout comme le patron de l’UPR d’ailleurs, et depuis hélas bien plus longtemps encore) et sans doute surtout de s’attirer quelque faveur médiatique. Car vous le savez certainement aussi bien que moi : taper sur le Front -bon sang, mais c’est bien-sûr !- est une recette plus qu’éprouvée pour se faire attribuer à peu de frais un peu (voire beaucoup) de présence sur les plateaux de télévision, ou de temps d’antenne dans les studios de radio. Et tant pis si pour cela on tire en réalité contre son propre camp, celui de l’indépendance de la France et de la souveraineté nationale, de plus à un moment sans doute crucial de l’histoire de notre pays, ou tout  -peut-être ?- peut encore basculer dans le bon sens (tous les sondages semblent en tout cas devoir le démontrer).

Il y a quelques mois, Dupont-Aignan déclarait : « quand la maison brûle, on ne regarde pas l’étiquette du pompier ». Il serait grand temps d’enfin se le rappeler, Nicolas ! Marine Le Pen et surtout le Front National ne sont effectivement sans doute pas parfaits, mais il est évident que la patronne du FN, par son énergie, son charisme, sa force de conviction, son courage, sa capacité à faire face à la meute médiatique et à atomiser presque systématiquement tous ses adversaires, est la seule aujourd’hui en France à pouvoir faire vaciller le système, à pouvoir convaincre nombre de Français d’enfin mettre l’UMPS cul par dessus tête. Il faudrait donc, lorsque l’on se dit patriote et ennemi de l’oligarchie qui nous opprime, lui proposer ses services, travailler à sa dédiabolisation, essayer de l’aider à finaliser et à encore mieux présenter son combat, son projet, plutôt que de tenter avec la meute de lui mettre la tête sous l’eau. Car oui, Nicolas, quand la « maison brûle », quand la Patrie est en danger (et elle l’est sans doute plus que jamais aujourd’hui, avec ce si funeste Traité transatlantique que nous concocte en grand secret l’oligarchie atlanto-européiste), on ne fait pas les coquettes, on ne joue pas les Iznogoud qui veut « être calife à la place du calife », on ne se gonfle pas le melon tous les matins en se rasant comme un vulgaire Jean-François Copé à « droite » ou un détestable Manuel Valls « à gauche ». On oublie pour un temps ses petites ambitions personnelles, on met son orgueil dans sa poche, on discute puis on y va carrément : on rejoint au grand jour et en brûlant ses vaisseaux celui ou celle qui peut faire triompher ses idées, et cela dans l’intérêt très supérieur de la Nation. Sauf à finir malheureusement comme feu Philippe Séguin, ou encore aujourd’hui comme Jean-Pierre Chevènement (et très probablement demain hélas François Asselineau) dans les poubelles de l’histoire politique française. Un peu de courage, que diable ! Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Ou à bon entendeur, salut !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

(1) Michel Audiard, par la bouche de Lino Ventura, dans Les Tontons Flingueurs.

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2 Responses to Il passe désormais son temps à taper sur Marine Le Pen : ce n’est plus Dupont-Aignan…

  1. Djefbernier le 20 mai 2014 à 4 h 27 min

    Ca fait quand même plaisir d’entendre parler de l’UPR de temps en temps, même si ça ne va pas jusqu’au mot clé UPR… J’dis ça j’dis rien, il va avoir du mal à faire oublier sa figure de style, pour moi je garderai longtemps l’image de LaFontaine dans son cercueil. Joli coup ! La Plume qui lacère!

  2. Bluebair le 15 mai 2014 à 5 h 17 min

    Oui quelle deception… Je l’aimais bien le petit Nicolas. Mais la, il a vraiment « la tete qui devient enorme! » (La Folie des Grandeurs, film cultissime de grande actualite) Ridicule et meme pathetique, parce que meme pas drole. Direction les poubelles de l’Histoire. Il a vraiment rate le dernier train. Dommage.

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