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Quand j’entends le mot santé, je sors mon porte-monnaie ! Par Jacques Etienne

10 mars 20130
Quand j’entends le mot santé, je sors mon porte-monnaie ! Par Jacques Etienne 5.00/5 2 votes

Publié le : 07 mars 2013

Source : je280950-vudescollines.blogspot.fr

42 000 personnes innocentes victimes des particules libérées par le moteur Diesel chaque année ! 49 000 braves buveurs tués par l’alcool entre le 1er janvier et le 31 décembre ! Et la cigarette électronique (e-cigarette pour les anglicistes), est-ce qu’elle ne tuerait pas ne serait-ce qu’un petit peu, hein ? Marisol Touraine lance une enquête… On ne vous parle pas des 66 000 joyeux fumeurs rayés annuellement de la carte (de France) annuellement.

Si avec tout ça vous n’avez pas peur on se demande ce qu’il vous faut ! Si vous n’êtes pas émus aux larmes par la sollicitude que déploie le gouvernement pour tenter de vous éviter une mort prématurée, c’est que vous n’avez pas de cœur.

Même en admettant ces chiffre, il faut bien reconnaître que les trois assassins susnommés ne tuent que 155 000 personnes  sur les 540 000 qui, bon an mal an, passent l’arme à gauche.  Plus de 73% ont donc le mauvais goût de mourir d’autre chose. Mais, triple buse, me direz-vous, ce n’est pas pareil ! Il s’agit-là de morts prématurées !  C’est ça qui est grave : vous privez ainsi la sécu de la joie de vous verser une retraite pendant des années, vous frustrez vos héritiers de longues attentes, vous compromettez même vos joies de connaitre l’EHPAD (Établissement Hospitalier Pour Personnes Âgées Dépendantes) ! Pauvre inconscient !

Mouais…  Cette soudaine attention portée par le gouvernement à ma santé me laisse dubitatif. Surtout que je me demande d’où viennent  ces chiffres et quelle est leur fiabilité. Prenons un cas au hasard : le mien. Grand fumeur et buveur excessif (d’autant plus qu’on m’a annoncé qu’au dessus d’un demi verre de vin par jour je jouais à la roulette russe) depuis plus de quatre décennies si, par malheur, j’attrapais un de ces jolis cancers ou AVC qui peuvent provenir  de l’un comme de l’autre  de ces vices infâmes auquel l’attribuerait-on ? J’ai de plus vécu en ville, exposé aux particules émises par le Diesel.  Me compterait-on comme décédé des trois, d’un seul, de deux ?

Quoi qu’il en soit, le gouvernement sait très bien qu’il est impossible d’interdire Diesel, tabac ou alcool. Il n’ignore aucunement que ses campagnes de sensibilisation sont aussi utiles que de souffler dans un violon. Elles ont cependant un effet certain : culpabiliser les amateurs de tabac et d’alcool et scandaliser ceux qui s’en abstiennent. Et là, c’est utile : un buveur et un fumeur honteux éviteront de renâcler si on augmente les taxes auxquelles on soumet leur péché mignon, ils l’éviteront d’autant plus que les vertueux se réjouiront de voir punir le vice.

Voilà pourquoi, messieurs-dames, quand j’entends parler des dangers de ceci ou de cela le grand effet que j’en attends est une atteinte à mon porte monnaie. Mais il est vrai que j’ai une regrettable tendance au réalisme cynisme. De ça aussi j’ai honte, même si ce n’est pas encore taxé.

Jacques Etienne

 

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