Politique Monde

Il n’y a pas que l’Egypte : la Tunisie elle aussi est au bord du chaos

12 décembre 20120
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On nous parle beaucoup de l’Egypte ces derniers jours dans les médias français, mais fort peu de la Tunisie. Pourtant, depuis le renversement du président-dictateur Ben Ali (membre de l’Internationale Socialiste, tout comme le PS de notre François Hollande de Président, rappelons-le tout de même au passage !), la Tunisie s’enfonce dans la régression sociale et dans la crise économique. En à peine un an, depuis cette fameuse révolution démocratique encensée à l’époque par tous les journalistes français, le chômage a presque doublé, atteignant 20% de la population active. Les investissements étrangers dans le pays se sont effondrés. La misère se généralise. Les grèves sauvages se multiplient. Le pays tout entier plonge dans la précarité et on ne voit pas trop ce qui pourrait l’en sortir : le tourisme était en effet jusqu’à présent, et comme pour l’Egypte, la principale source de revenus de la Tunisie. L’arrivée au pouvoir des islamistes a évidemment eu des conséquences dramatiques dans ce domaine et elles ne risquent pas de disparaître du jour au lendemain (vous iriez passer vos vacances dans un pays islamiste, vous ?).

Le gouvernement islamiste du parti Ennahda s’avère bien évidemment totalement incapable de redresser la situation. Son principal souci est il est vrai ailleurs : instaurer une nouvelle constitution, directement inspirée de la charia, d’ores et déjà instituée seule et unique source de Droit dans le pays. On débat aussi dans les cabinets gouvernementaux d’autres progrès démocratiques évidents, comme le rétablissement de la polygamie ou l’autorisation de l’excision pour les petites filles. Bref, comme on nous l’avait vendu sur tous les médias de France et de Navarre à l’époque du printemps arabe, aujourd’hui en Tunisie, c’est démocratie et Droits de l’Homme à tous les étages !

Vous croyez qu’on pourrait entendre quelques mea culpa un tantinet gênés de nos chers éditorialistes vedettes à la télévision ou à la radio, lire quelques articles de contrition dans les colonnes de Libération, des Inrocks ou du Figaro ? Non mais ça va pas la tête ? Si lorsque l’on était journaliste en France on commençait à devoir s’excuser d’avoir dit ou écrit des conneries… Jusqu’où faudrait-il donc aller ? Bonne question en effet… Loin, très loin, sans aucun doute. En tout cas bien plus loin que la Tunisie !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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