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Et si on refilait Dutroux aux Femen ? Par Gabrielle Cluzel

1 décembre 20120
Et si on refilait Dutroux aux Femen ? Par Gabrielle Cluzel 5.00/5 1 votes

Publié le : 30 novembre 2012

Source : bvoltaire.fr

Je l’ai lu dans le journal : Marc Dutroux espère être libre dans quelques mois. Il a demandé sa liberté conditionnelle au Tribunal de l’application des peines.

Donc ce tueur en séries, violeur d’enfants condamné en 2004 à la perpétuité pourrait, en tout cas en théorie (à la discrétion du TAP, du directeur de sa prison et de son psychiatre), se retrouver dans la rue en avril 2013.
Dutroux ayant été incarcéré en 1996, cela s’appelle donc de la perpétuité pour 17 ans. Il n’y a pas un souci, là ? Les Belges et moi ne devons pas avoir le même dictionnaire.

On nous explique très sérieusement que la loi belge autorise en effet tout détenu à engager cette procédure, « dès lors qu’il a effectué un tiers de sa peine ».
Je me gratte la tête : c’est quoi, au juste, le tiers de la perpétuité ? Ils sont forts les Belges pour arriver à calculer ça à l’avance. Parce que selon que l’on est Jeanne Calment ou pas, le résultat change un peu, non ?
En un sens, ça me rassure : La justice française n’est pas la seule à être complètement dingue.

Le problème est que, pour paraphraser un aphorisme de Chesterton qui a fait fortune, nos systèmes judiciaires sont pétris d’idées chrétiennes devenues folles.
Nous autres, Occidentaux, sommes de grands seigneurs magnanimes. Nous savons ce que le mot pardon veut dire.
Mais n’est pas le Bon Dieu qui veut. Et le bon larron lui-même a purgé sa peine jusqu’au bout. Quand la justice étend son grand manteau miséricordieux sur les multirécidivistes (attention, seuls ceux qui ont une conduite irréprochable, hein !), on voit ce qu’ils font de cette nouvelle chance : quatre mois après sa libération, Pierre Bodein assassinait Jeanne-Marie Kegelin, Julie Scharsch et Hedwige Vallée.

On me dit que tout cela est terriblement compliqué et qu’il n’y a pas de solution.
Mon petit cerveau simpliste en envisage bien quelques-unes : la première, assez radicale, permettrait de dégager quelques places en prison.
La deuxième, je la dois aux Femen et à une de leurs affiches assez imagée. Puisqu’elles rêvent d’émasculer tout ce qui porte caleçon, moi je dis banco : Envoyons donc ce commando, qui se propose gentiment, se faire la main dans quelques quartiers carcéraux.

Car il y a là une vraie cause féministe. Les premières victimes de notre système judiciaire laxiste sont, bien sûr, les femmes. Dans le sinistre inventaire des crimes de Fourniret, Bodein, Dutroux et autres Emile Denis, la parité n’est pas vraiment respectée. Une discrimination sexuelle autrement plus grave que celle des catalogues de jouets, non ? Mais vous pouvez toujours chercher une Badinter, une Roudy ou une Fourest dans les manifs pour le rétablissement de la peine de mort.

Curieux féminisme qui traîne pour harcèlement sexuel devant les tribunaux de pauvres hères en costume cravate ayant complimenté une collaboratrice sur son nouveau tailleur et détourne les yeux des jeunes filles assassinées dans le RER D…

En France, la demande de libération conditionnelle de Dutroux n’intéresse pas grand monde. On s’imagine peut-être qu’il sera comme le nuage de Tchernobyl et s’arrêtera à la frontière. On se dit in petto que, statistiquement, c’est un peu comme le loto, la probabilité qu’il croise l’une de nos filles est quand même assez infime. Comme au loto, en effet. Où 100 % des gagnants ont tenté leur chance.
En tentant le diable, 100% de chances qu’une autre petite fille soit assassinée. Sans doute pas la vôtre ni la mienne. Quoique.

Gabrielle Cluzel

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