Il y a de cela quelques jours, Libération faisait un sacré buzz médiatique « grâce » à sa une choc et d’une finesse qui n’aura échappé à personne (voir ci-contre).
Cette une de très bon goût faisait évidemment suite à l’information de la veille annonçant que Bernard Arnault envisageait de demander la nationalité belge.
Quoi que l’on puisse penser du gaillard et de ses motivations réelles pour envisager d’acquérir la nationalité d’outre-Quiévrain au plus fort de la crise, et juste après l’élection du Président « qui n’aime pas les riches » (sic), on pouvait demeurer pour le moins circonspect devant la violence assez incroyable du procédé. Le dit Bernard Arnault n’a évidemment pas goûté l’attaque et a immédiatement porté plainte pour insulte. L’avenir nous dira ce que la justice décidera à ce sujet. Mais un journal réellement digne de ce nom a-t-il le droit d’insulter ainsi, à la une, un citoyen quel qu’il soit ? Ne s’agit-il pas là en fait de méthodes que n’aurait sans doute pas reniées le Je Suis Partout de la pire époque ?
deux cons, deux mesures ?
En dehors de son élégance évidente, ce qui le plus drôle dans cette assez minable petite histoire, c’est que le propre patron de Libé avait, il y a deux ans, enclenché et mené à terme, lui, une procédure rigoureusement identique !
En effet, le baron Edouard de Rotschild, actionnaire principal de Libération depuis 2006, nommé en mars 2009 président du conseil de surveillance du journal et détenant à lui seul 38,8 % du capital… Avait demandé et obtenu en août 2010… La nationalité israélienne ! Cette démarche ayant à l’époque suscité également quelque émoi, et pour les mêmes allusions fiscales qu’aujourd’hui, le drôle avait alors affirmé que cette demande avait des motivations… sportives ! Cavalier à ses heures, il estimait plus aisé de décrocher une place dans l’équipe israélienne que dans l’équipe de France d’équitation. On est prié de ne pas rire trop fort, merci. Bien entendu, on attend aujourd’hui encore de voir enfin ce cher Baron concourir sur l’un de ses bourrins et sous bannière israélienne !
Notre intraitable journal de « gôche » s’était alors bien entendu abstenu de critiquer son patron, ou même de seulement évoquer l’anecdote ! Peut-être que le pauvre Edouard n’était tout simplement pas assez riche ? Après tout, sa fortune n’était évaluée à l’époque qu’à un peu plus de 300 millions d’euros, selon le magazine Challenges.
Alors bon, charité bien ordonnée commençant normalement par soi-même, et soucieuse d’aider un confrère dans l’embarras, La Plume à Gratter se dévoue donc pour réparer ce très regrettable oubli d’il y a deux ans, et vous présente aujourd’hui et ci-dessous -en exclusivité!- la une oubliée d’août 2010.
A con, con et demi !
ML – La Plume à Gratter
Bravo! Encore une fais, vous nous montrez votre perspicacité de journaliste non aligné. Merci pour cet excellent numéro spécial avec sa une à faire pâlir de jalousie les médiocres de Charlie hebdo. Il faut dire qu’ils ne jouent pas dans la même cour…
Bravo, c’est tout a fait judicieux. Et puis il est louable de réparer ainsi les injustices.
Amitiés.
Excellent! Excellent!