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« Le principal bénéficiaire de la désintégration de l’Irak et de la Syrie et de l’émergence d’ISIS a été Israël » – Entretien avec Jeffrey Blankfort

4 juin 20150
« Le principal bénéficiaire de la désintégration de l’Irak et de la Syrie et de l’émergence d’ISIS a été Israël » – Entretien avec Jeffrey Blankfort 5.00/5 3 votes

Publié le : 1er juin 2015

Source : mohsenabdelmoumen.wordpress.com

Mohsen Abdelmoumen : Quel est le poids réel des organisations sionistes, telles que l’AIPAC (American Israel Public Affairs Committee) et l’ADL (Anti-Defamation League) dans la vie politique américaine ?

Jeffrey Blankfort : Il est à la fois considérable et incommensurable et leur influence se fait sentir, sinon voir, dans chaque secteur critique de la société américaine. L’AIPAC et l’ADL sont seulement les plus connus au sein d’un réseau d’organisations politiques puissantes qui fonctionnent pour le compte d’Israël et définissent efficacement les paramètres de la politique américaine au Moyen-Orient, bien que pendant la majorité de ses soixante ans et plus, l’AIPAC a préféré limiter son profil public à la classe politique et à ceux qui la financent. Il n’y a pas un groupe de lobbying ou une combinaison de groupes aux États-Unis ou ailleurs qui puissent être comparés avec le réseau sioniste en termes de pouvoir politique pur à tous les niveaux de gouvernement, y compris les tribunaux.

Ce à quoi je fais allusion est, essentiellement, l’establishment politique juif, religieux aussi bien que laïc, plus un certain nombre de « think tanks » et des fondations qui ne sont pas tous officiellement identifiés comme juifs ou pro-Israël, même s’ils le sont. Ils comprennent l’American Jewish Committee, branche de la politique étrangère de l’establishment; le Jewish Council for Public Affairs (JCPA); le Jewish Community Relations Councils, branche nationale des Conseils juifs pour les relations communautaires à travers le pays; le Washington Institute for Near East Policy (TWI), qui a été fondé par l’AIPAC en 1985 pour assumer un rôle plus direct afin d’influencer le Congrès et l’élaboration de la politique; le Jewish Institute for National Security Affairs  (JINSA), un bastion néo-conservateur que l’ancien secrétaire d’État Colin Powell a plus tard blâmé pour la guerre en Irak; Foreign Policy Initiative (FPI) et la Foundation for Defense of Democracies (FDD), les organisations qui ont succédé au Project for a New American Century (PNAC) et le Saban Forum of the Brookings Institution, initié et financé par l’israélo-américain Haim Saban, le plus gros contributeur des deux Clinton, et The Israel Project (TIP) qui organise la propagande des médias et comporte 25 membres du Congrès américain à son conseil consultatif (12 sénateurs et 13 parlementaires), pour ne citer que les plus importants.

La plupart d’entre eux sont basés à Washington alors que l’ADL a son bureau principal à New York City, en face de l’Organisation des Nations Unies. Tous, cependant, tirent leur force de la « base », les organisations juives qui existent dans les villes où les Juifs peuvent être trouvés en grand nombre, surtout les Conseils des Relations communautaires juives susmentionnées, et des hommes d’affaires et des femmes juifs fortunés, où qu’ils vivent, et qui fonctionnent comme ambassadeurs ou agents d’Israël au sein de leurs Etats respectifs et des communautés locales.

Alors qu’ils constituent une minorité de six millions de Juifs en Amérique, soit 20 à 30 % au maximum, leurs capacités organisationnelles, leur dévouement à la cause sioniste et leur empressement à utiliser leur richesse considérable pour promouvoir ce qu’ils perçoivent comme les intérêts d’Israël, compensent plus qu’il n’en faut n’importe quelle infériorité numérique dans une nation de 300 millions d’individus.

Le rôle de l’AIPAC est de rédiger une législation favorisant les politiques israéliennes et s’assurer qu’il a le soutien à la fois des Démocrates et des Républicains. En retour, l’AIPAC guide des Juifs individuels et une série de communautés d’action politique axées sur Israël ou PACs vers les membres du Congrès ayant le plus besoin de leurs contributions au moment des élections, avec un accent particulier sur ceux qui siègent dans les comités impliqués soit dans l’établissement des niveaux de l’aide étrangère ou dans le conseil sur la politique étrangère à la Maison Blanche.

Chaque année, la conférence nationale de l’AIPAC à Washington DC est le plus grand événement de la saison politique. Entre la moitié et les deux tiers des membres du Congrès y assistent habituellement et leurs noms sont mentionnés comme s’ils étaient sur un tableau d’honneur afin d’attirer l’attention des bailleurs de fonds potentiels. En outre, les branches de l’AIPAC dans les grandes villes organisent des déjeuners et des dîners huppés pour les politiciens locaux, tels que des maires, des superviseurs, des membres du conseil municipal, des chefs de police, des responsables de l’école, etc., où un grand orateur prend la parole, généralement un gouverneur ou un sénateur d’un autre Etat, ce dont la presse n’est ni avisée ou invitée.

Au cours des mois suivants, les JCRCs locales ou d’autres organisations juives vont envoyer en voyage de groupe, tous frais payés, certains de ces responsables locaux en Israël où ils rencontreront le Premier ministre, le Président, le chef d’Etat-major, où ils visiteront le Musée de l’Holocauste Yad Vashem, et feront un tour des colonies, accompagnés de riches hommes d’affaires juifs dont ils peuvent attendre plus tard de l’ »aide » dans la poursuite de leurs carrières politiques.

Les voyages en Israël par les membres du Congrès sont payés par la Fondation American Israel Education (AIEF), une organisation exonérée d’impôt gérée par l’AIPAC qui prétend être un organisme de bienfaisance, mais est simplement une organisation de façade conçue pour contourner les lois anti-lobbying qui empêcheraient directement l’AIPAC de payer ces voyages.

Il n’y a aucun contrepoids réel à l’AIPAC ou aux scores des organisations judéo-américaines pro-israéliennes dans la communauté arabo-américaine ou parmi ses partisans. Mais plus important encore, le mouvement de solidarité avec la Palestine, dans sa majorité, se comporte comme si ce Léviathan sioniste n’existait pas.

Cet état de choses est dû en grande partie au fait que les porte-parole importants pour la cause palestinienne, notamment Noam Chomsky, continuent à minimiser le rôle joué par l’AIPAC et d’autres organisations sionistes pour influencer la politique américaine au Moyen-Orient. Plus récemment, le jour avant l’apparition de Netanyahu devant le Congrès américain, dont il a sous-estimé l’importance, Chomsky a insisté sur le fait qu’Israël demeure une « base militaire américaine off shore ». Malheureusement, il ne veut pas débattre du sujet. Le rôle de l’ADL a été d’incriminer les critiques effectives et potentielles d’Israël en les étiquetant « antisémites » ou « non intentionnelles » provoquant « l’antisémitisme ». Cela a été exceptionnellement rapide d’utiliser les deux termes dans l’attaque des critiques afro-américaines à l’encontre d’Israël, tout en gardant des politiciens noirs et des dirigeants communautaires dépendants des contributions des donateurs juifs.

Depuis les années 1930, on a entretenu des fichiers, d’abord sur les personnes qu’on considérait « subversives » (procommunistes, etc.), puis, après 1948, on a commencé à espionner activement ceux qui critiquaient Israël, labellisé « nouvel antisémitisme », dont moi-même. En 1993, une descente dans son bureau de San Francisco a révélé que l’ADL a exécuté une opération d’espionnage à l’échelle nationale de son siège de New York et qui a probablement été inégalée par tout autre organisme privé.

L’opération d’espionnage impliquait et exigeait des liens étroits avec le FBI et les services de police à travers le pays, liens qui ont été renforcés, ironiquement, depuis le scandale d’espionnage. Avec peu de publicité à l’extérieur de la presse communautaire juive, les chefs de police et les shérifs de villes américaines font régulièrement des voyages en Israël pour la formation au « contre-terrorisme ».

L’ADL est également actif dans notre système scolaire public, façonnant la manière dont les manuels décrivent la création d’Israël et assurant que les nazis ont commis un génocide des Juifs d’Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale, reçoit plus d’attention dans les classes américaines que le génocide beaucoup plus dévastateur des Amérindiens, en termes d’effets sinon en nombres, et les quatre siècles d’esclavage américain et les décennies de racisme légalisé contre les Afro-Américains qui a suivi et continue à ce jour.

Quelqu’un peut-il sérieusement faire valoir que la connaissance de ce qui est arrivé aux Juifs en Europe, quelles que soient ses horreurs, est plus important pour les jeunes Américains que d’apprendre ce que leurs ancêtres ont fait aux peuples dont nous avons volé les terres, dont les populations ont été décimées et leurs cultures détruites ? Ou de l’esclavage et son héritage mortel qui est en cours chaque jour dans les villes de l’Amérique?

Vous êtes un intellectuel engagé pour la cause du peuple palestinien. Est-ce facile pour un intellectuel américain aujourd’hui d’être un opposant à la politique israélienne aux USA ?

Ce n’est pas facile si l’on souhaite avoir l’acceptation dans le milieu universitaire et il est conseillé pour tout professeur qui parle de manière critique d’Israël ou en soutien des Palestiniens d’être titulaire avant de le faire. Sinon, il ou elle peut perdre son poste, ce qui est arrivé à plusieurs reprises. Dans les médias nationaux où le récit israélien est dominant, la porte est effectivement fermée aux opinions dissidentes.

Personnellement, me mesurer à l’AIPAC et au Léviathan sioniste a été plus problématique, puisque mes premières expériences à être censurés ne sont pas venues de l’establishment sioniste, ironiquement, mais de l’intérieur du mouvement de solidarité avec les Palestiniens dans lequel j’ai été longtemps actif.

Cela s’est produit au milieu des années 80, quand j’ai commencé à parler du lobby d’Israël, un sujet tabou comme je l’ai bientôt appris. Les juifs qui étaient influents au niveau de la direction du mouvement de solidarité ont été clairement dérangés par ce que j’avais à dire et 30 ans plus tard ils le sont toujours.

Ils préfèrent souligner les cruautés commises par Israël contre les Palestiniens, faire des voyages fréquents en Cisjordanie et à Gaza pour prouver leurs références en matière de solidarité tout en ignorant la responsabilité des institutions juives américaines, comme l’AIPAC et l’ADL – sans jamais mentionner celles que j’ai mentionnées plus haut – pour maintenir le soutien américain à Israël et permettre de tels malheurs.

La crainte « de la provocation de l’antisémitisme » s’est avérée être plus une préoccupation pour eux que d’affronter les ennemis intérieurs puissants des Palestiniens parmi leurs pairs juifs. Je voudrais dire qu’il y a eu une amélioration significative de cette situation au cours du dernier quart de siècle mais cela s’avère à peine perceptible.

La plupart des Juifs qui prétendent être antisionistes aujourd’hui, comme alors, veulent définir les limites dans lesquelles à la fois Israël et l’establishment juif peuvent être critiqués et Israël ciblé avec les sanctions, etc. D’autre part, la plupart des Américano-Palestiniens semblent si heureux d’avoir le soutien juif qu’ils les laissent écrire le script.

Pensez-vous que le mouvement des BDS est en train de gagner du terrain à travers le monde ou y a-t-il encore beaucoup de chemin à faire ?

Il est réconfortant de voir le degré auquel les BDS se répandent autour du globe mais, malheureusement, aux États-Unis, en dépit de diverses résolutions soutenant les BDS adoptées sur les campus universitaires et par une grande église, il n’y a eu qu’un succès substantiel à montrer. Puisque Washington fournit  le plus important soutien politique et militaire à l’Israël, la situation ici requiert l’activité des militants pro-palestiniens sur une plus large variété de fronts que partout ailleurs et avec quelques exceptions bienvenues comme des panneaux d’affichage et des signes sur les bus dans plusieurs villes demandant la fin du financement U.S. pour l’Israël, cela ne s’est pas encore produit.

Un problème est que trop de partisans des BDS aux USA agissent comme si le soutien aux BDS était tout ce qui doit être fait au nom des Palestiniens. Ainsi, la campagne américaine pour le BDS est en passe de devenir aussi contre-productive que l’ont été ces demandes vagues « fin de l’occupation ! » et « deux Etats pour deux peuples ! » , qui ont fourni une excuse pour des groupes à travers le spectre pour éviter de saisir les membres pro-israéliens du Congrès au niveau local et les visages publics de l’establishment sioniste dans leurs communautés respectives.

Un signe que ce résultat n’est pas impossible est que, depuis 2010, apparemment en raison de la pression des Juifs au sein du mouvement, les demandes des BDS aux États-Unis ne ciblent plus Israël comme dans l’appel d’origine, mais sont limités aux marchandises produites en Cisjordanie et les entreprises qui y opèrent.

Quelle est votre analyse au sujet de la situation au Moyen Orient avec, par exemple, la montée phénoménale d’ISIS ou le statu quo qui prévaut dans le règlement de la question palestinienne ?

Il y a eu beaucoup de spéculations quant à qui est derrière la montée d’ISIS, qui a gagné des points ces derniers jours, avec la sortie de documents autrefois classifiés du Service de renseignements de la Défense en 2012 qui parlent de l’apparition d’ISIS comme d’une organisation « établissant une principauté salafiste déclarée ou non déclarée en Syrie Orientale et c’est ce que les pouvoirs de soutien à l’opposition veulent pour Isoler le régime syrien. » Les pouvoirs de soutien nommés dans le document sont les pays du Golfe et la Turquie, dont le rôle dans le soutien d’ISIS apparaît, à distance, avoir été essentiel pour ses succès jusqu’à présent.

Je tiens à souligner, cependant, que le principal bénéficiaire de la désintégration de l’Irak et de la Syrie et de l’émergence d’ISIS a été Israël, qui, depuis ses débuts, a dépendu de l’existence d’ennemis, réels, potentiels ou imaginaires, pour maintenir le soutien critiquable des États-Unis et occidental et le justifier en restant la Sparte de la région.

La même chose peut être dite pour l’establishment américano-sioniste qui pourrait perdre son pouvoir politique, le voir « s’évaporer », comme un critique israélo-américain l’a dit, si Israël était en paix avec ses voisins, indépendamment de la façon dont le conflit palestinien a été résolu.

Voilà pourquoi l’AIPAC et les autres organisations sionistes ont longtemps opposé, dans la pratique, toute résolution de la question palestinienne, y compris l’illusion de deux Etats, ainsi qu’un traité de paix englobant tous les Etats arabes. Ils sont aussi ravis de l’existence d’ISIS et de l’effondrement de l’Irak et la Syrie que l’est le Likoud et, je pense, la plupart des Israéliens.

Ce qui se passe au Moyen-Orient semble suivre un plan défini par Oded Yinon, un journaliste Israélien rattaché au ministère des Affaires étrangères, dans un article qu’il a écrit en 1982 intitulé « Une stratégie pour Israël dans les années quatre-vingt dix-neuf » : ‘A Strategy for Israel in the Nineteen Eighties’. Yinon a suggéré que l’objectif d’Israël devrait être de briser les Etats arabes à travers leurs factions religieuses, l’un tourné contre l’autre. Comment pourrait-on mieux décrire la situation en Irak et en Syrie aujourd’hui ?

Vous êtes animateur de radio, quelles sont les thématiques que vous traitez ?

Mon programme bimensuel, Takes on the World, a été diffusé sur la station de radio publique où je suis établi depuis Janvier 2001 et qui a survécu à une petite opposition de m’avoir à l’antenne. Les longues heures de programme sont divisées en deux parties, un commentaire d’introduction d’environ 20 minutes, suivi d’une entrevue avec un invité bien informé sur un sujet international dans lequel les Etats-Unis sont fortement impliqués ou dont je crois que mes auditeurs devraient être concernés.

Depuis quelques mois, ils ont porté en grande partie sur l’évolution des négociations avec l’Iran, sur le Moyen-Orient et l’Ukraine. Alors que mes commentaires ont tendance à traiter des activités du lobby d’Israël et de son influence sur le Congrès qui, pour la plupart, ne sont entendus nulle part ailleurs, ils sont rarement l’objet de mes entretiens bien que le sujet se pose dans beaucoup d’entre eux, tels que lors de l’examen de la poussée pour plus de sanctions contre l’Iran.

La raison pour laquelle je consacre beaucoup de mes commentaires sur le lobby israélien, ainsi que je le dis à mes auditeurs, c’est parce que le sujet est tabou, non seulement de la part des radiodiffuseurs traditionnels, mais aussi des alternatifs. Ce qu’ils entendent de moi, ils ne l’entendront sur aucune autre station de radio. Cela représente moins une vantardise qu’un commentaire sur la façon dont les sionistes contrôlent les médias US. Faire une telle accusation, bien sûr, s’attire des condamnations  » d’antisémitisme ». Si c’est le cas, alors la vérité est « antisémite ».

Quand je suis parfois questionné par des auditeurs sur la façon dont je peux m’en tirer avec mes propos au sujet d’Israël et du lobby, je leur dis que c’est parce que j’ai poursuivi l’ADL en justice et que j’ai obtenu des dommages et intérêts suite à son espionnage à mon égard, et que je n’ai pas signé l’accord de confidentialité standard destiné à recevoir ces dommages et intérêts.

Cela me permet de parler de ce que nous avons appris dans le cas, par exemple, de l’homme qui m’a espionné ainsi que beaucoup d’autres et qui a également été payé par un agent des services de renseignement sud-africains pour espionner le mouvement anti-apartheid et les noirs sud-africains exilés aux États-Unis. En outre, dans ses dossiers, la police de San Francisco a trouvé un plan d’étage et la clé au bureau d’Alex Odeh, le chef du bureau du Comité américano-arabe anti-discrimination de Californie du Sud qui a été tué par une bombe terroriste placée dans ce bureau en 1985. Aussi, je dis à mes auditeurs que le comté où je vis en Californie du Nord n’est pas un territoire occupé israélien, contrairement à presque toutes les autres villes et les comtés dans le pays.

Quel rôle peuvent avoir les médias alternatifs face à la domination des médias de masse aux mains des lobbies de la finance et du complexe militaro-industriel ?

À l’heure actuelle, l’Internet offre les seules possibilités pour atteindre de larges couches de la population de ce qui se passe réellement, non seulement au Moyen ou Proche-Orient, mais dans le monde en général. Il faut lire tout sur le net, en gardant cependant un œil critique. Si une histoire semble « trop belle pour être vraie », elle est souvent fausse, soit par une fabrication délibérée ou, plus souvent qu’autrement, par un journalisme bâclé. Voilà pourquoi il est important de différencier les sources fiables et non fiables, même si vous pouvez partager la vision du monde de ces derniers.

Le média, par lui-même, a ses limites. Son plus grand potentiel est aussi un outil d’organisation, pour atteindre les gens en colère et transformer cette colère en action concrète.

Entrevue réalisée par Mohsen Abdelmoumen

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Jeffrey Blankfort est un journaliste américain, animateur de radio et ancien photographe documentaire. Témoin privilégié des grands mouvements sociaux des années 60-70 aux Etats-Unis, il a côtoyé les figures emblématiques des mouvements anti-guerre (dont Ron Kovic, Tom Hayden, David Harris), des droits civiques (dont Martin Luther King, Angela Davis, Bobby Seale, Muhammad Ali et Kathleen Cleaver des Black Panthers), de nombreuses personnalités du monde politique (Ronald Reagan, Richard Nixon, Robert Kennedy, etc.), artistique (Marlon Brando, Joan Baez,  Pete Seeger, Jim Morrison, etc.), intellectuel (Eduardo Galeano, James Baldwin, Carlos Fuentes, Nawal el Saadawi, etc.). Il a visité de nombreux pays dont l’Irlande du Nord, le Mexique, l’Italie et la Palestine ainsi que les camps de réfugiés palestiniens au Liban et en Jordanie. Ses nombreuses photos sont publiées sur son site :http://www.jeffblankfortphotography.com/index.html

Ses articles ont paru dans CounterPunch, Dissident Voice, Mondoweiss, Pulse Media, Left Curve, Ramparts, Lies of Our Times, MERIP, The Washington Report on Middle East Affairs et dans l’Encyclopedia of the Israeli-Palestinian Conflict.C’est son premier voyage au Liban et en Jordanie en 1970 pour prendre des photos pour un livre sur la lutte palestinienne qui l’a conduit à s’impliquer intensément dans leur cause (Palestine: the Arab-Israeli Conflict; Ramparts Press, 1972).

Jeffrey Blankfort est devenu un membre fondateur de la Coalition du 29th Novembre sur la Palestine (November 29th Coalition) dans les années 80 et, en 1987, co-fondateur du Labor Committee sur le Moyen-Orient et a été rédacteur en chef de sa publication, The Middle East Labor Bulletin (1988-1995).

Ces deux dernières années, la plus récente le 10 Avril, il a été conférencier à des conférences all-day au National Press Club à Washington, consacrées à l’impact du lobby israélien sur la politique américaine.

Il anime actuellement un programme deux fois par mois sur les affaires internationales pour KZYX, la station de radio publique de Mendocino County en Californie du Nord où il vit actuellement. Ses commentaires et des entrevues peuvent être trouvés ici : http://www.radio4all.net/index.php/contributor/1752

Article original: https://mohsenabdelmoumen.wordpress.com/2015/05/30/jeffrey-blankfort-the-main-beneficiary-from-the-disintegration-of-iraq-and-syria-and-the-emergence-of-isis-has-been-israel/

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