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L’heure du Choix : confrontation entre deux perceptions du monde – Par Luc Brunet

11 novembre 20140
L’heure du Choix : confrontation entre deux perceptions du monde – Par Luc Brunet 5.00/5 5 votes

Publié le : 10 novembre 2014

Source : vineyardsaker.fr

Un des livres les plus marquants sur la crise économique et géopolitique que nous traversons est à mon avis Crise mondiale, en route pour le monde d’après, publié en 2010 par le très regretté Franck Biancheri, que j’ai été heureux et honoré de rencontrer plusieurs fois. Dans son ouvrage, Franck décortique les tendances actuelles et leurs causes, que l’on peut résumer par la fin progressive du système qui régit le monde depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, et un déplacement régulier des centres de pouvoir économique de l’Ouest vers l’Est.

Ce livre, et en général le travail de Franck et de son équipe dans le cadre de LEAP 2020 fut cependant loin d’être accueilli avec chaleur par les « économistes » à la mode, et même souvent ignoré. Les prédictions de la crise de 2008 par le LEAP ne furent pas reprises par les medias traditionnels. Ce refus de prendre en compte les alertes ne fut pas limité à Franck et au LEAP. Les groupes ou individus faisant de telles prédictions ont en général été considérés comme des originaux pessimistes (rappelez-vous le surnom de Dr Doom donné à Nuriel Roubini a New York), voire comme des idiots incompétents.

En fait la situation économique fin 2014 n’a pas changé radicalement, malgré les déclarations des politiques et des médias officiels comme quoi la croissance sera bientôt au rendez-vous. Mais du côté géopolitique, les choses ont bien changé, et plus vite que beaucoup ne le pensaient. Alors que Franck misait encore dans son livre sur une évolution organisée et planifiée du monde d’avant établi en 1945 vers le monde d’après, cet espoir s’envole jour après jour. Au contraire, on peut constater un regain de tension et une attitude de plus en plus agressive entre les principaux acteurs. La crainte de voir la transition se faire dans un mode chaotique est très forte aujourd’hui.

Comme dans toute situation de grand changement inéluctable, on peut classifier les individus selon leur réaction au changement. Les théories du changement sont nombreuses mais toutes convergent vers une classification plus ou moins identique. Certains individus considèrent le changement comme une chose positive et s’y lancent avec enthousiasme, d’autres s’y opposent de toutes leurs forces, d’autres passent d’une phase d’acceptation a une phase de refus et inversement, et enfin une grande proportion des individus ne sont simplement pas au courant de ce qui se passe, ou ne se sentent absolument pas concernés.

Étant en contact avec beaucoup de gens d’horizons et de pays différents, j’ai été parfois très surpris par les réactions de certains d’entre eux et cela m’a incité à analyser plus en détail ou se situe la frontière entre les partisans du monde d’après et les partisans du statuquo.

La fin de l’Histoire ?

Mais retournons un instant au livre de Franck Biancheri. Un autre ouvrage peut en fait lui être opposé presque diamétralement, celui-ci publié en 1992 par Francis Fukuyama : La fin de l’histoire et le dernier homme.

Il est assez clair maintenant que la fin du système d’équilibre international établi en 1945 a débuté par la fin de l’URSS, la dissolution du Pacte de Varsovie, et avec comme point culminant à cette époque, la réunification de l’Allemagne. Pour Fukuyama et certains penseurs des années 90, cette « victoire » contre le Communisme devait marquer la fin de l’Histoire (dans le sens d’une suite de conflits entre blocs opposés), et être le point de départ d’une période nouvelle, ou le bloc Occidental ultra-libéral sous la conduite des États-Unis devait dominer le monde sans partage ni obstruction, économiquement, politiquement et militairement.

Dans les faits, cette théorie fut d’ailleurs initialement confirmée par le manque flagrant de réactions aux actions unilatérales des États-Unis en Yougoslavie, puis en Afghanistan et plus tard en Irak. Même si quelques politiciens comme Jacques Chirac ont fait part de leur désaccord sur l’Irak, cela n’a pas été suivi d’actions significatives.

À cette époque, la Chine était encore loin d’être le géant économique d’aujourd’hui, et par tradition se tenait à l’écart des affaires du monde. La Russie nageait dans la vodka et la corruption a l’image de Boris Eltsine et la route était donc libre pour le nouvel ordre mondial et la fin de l’Histoire! Les difficultés de toutes sortes pouvaient être résolues si besoin avec un arrosage de dollars, le Pentagone pouvait dépenser sans compter et le Capitalisme industriel qui avait permis le miracle Américain pouvait être cassé et remplacé par un capitalisme financier bien plus profitable. Des millions d’emplois furent délocalisés dans les pays dits « émergents ». Les nouveaux chômeurs ou employés à temps partiel américains étaient maintenus dans une euphorie aveugle, avec un cocktail de crédits à la consommation plus que généreux, et de plus de sport et de reality shows à la télévision.

Le premier choc, sur l’économie : 2008

Le rêve des ultra-libéraux commença à mal tourner en 2007 et 2008 avec la crise financière et l’explosion des bulles de crédit trop généreux, à l’image des célèbres subprimes. Une nouvelle fois, bien qu’étant passé très près de la catastrophe, le système se sauva a coup de dollars et d’euros. Mais l’euphorie avait disparu, remplacée par une angoisse des élites. Tous les efforts faits par la Chine et la Russie pour sortir de la crise de manière organisée et résoudre les problèmes de manière objective furent ignorés, notamment pendant les G20 de 2009 et 2010. Le déni de réalité était complet du coté occidental, ce qui eut pour effet de renforcer le camp du changement, vite identifié comme les pays du groupe des BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) et un certain nombre d’autre pays se rapprochant des BRICs.

Ce groupe de pays du « monde d’après » est désormais assez large et compte en son sein la majorité de la population mondiale, du territoire, des ressources naturelles, et est la partie du monde d’où vient presque toute la croissance. Appelons ce groupe de pays les BRIC+.

L’équation apparaît maintenant bien plus simple, avec d’un côté les pays d’Europe de l’Ouest et les États-Unis, tous en lent déclin et essayant de maintenir leur position et leurs avantages aussi longtemps que possible, et de l’autre côté les BRIC+, souhaitant reformer ou changer le système et acquérir un niveau d’influence sur les affaires du monde correspondant à leur poids réel.

Le camp du « monde d’avant », souvent appelé le camp pro-système, est clairement sur la défensive depuis 2008, qui fut une date charnière, également pour d’autres raisons décrites plus loin. La confrontation aurait pu être résolue par les négociations et la diplomatie en 2009/2010, si seulement les pro-systèmes avaient fait preuve d’un plus grand sens des réalités. Mais l’histoire a rarement vu un empire ou un système être remplacé sans avoir combattu !

Les trois forces principales soutenant le monde d’avant

Un point très important est lié à la rhétorique des deux camps, semblant impliquer que les deux mouvances sont homogènes et cohérentes. En fait on est loin de cette situation et la fracture n’est pas seulement géographique, mais existe à l’intérieur même des pays du bloc pro-système et de ceux des BRIC+

Mais avant de continuer sur cette piste, explorons ensemble les principales forces soutenant le monde d’avant, pro-système.

Ces forces sont de plusieurs types. La première est surtout active aux US et est l’énorme complexe militaro-industriel, affichant des revenues et des profits colossaux, et pesant un poids non moins colossal dans les statistiques de l’emploi aux US. Toute crise ou tension dans l’arène internationale est une bénédiction pour ce complexe, lui donnant des raisons supplémentaires pour demander plus de dépenses et plus de production d’armes. Au contraire, une évolution négociée des crises se traduirait par une diminution des budgets et de l’influence du complexe, une situation inacceptable pour celui-ci et ses lobbyistes.

Une autres des forces puissantes soutenant le système est bien sur le monde de la Finance, cette fois ci non seulement aux US, mais dans tous les centres financiers du monde, même dans les BRIC+, avec des leaders du domaine prive tels que Goldman Sachs ou des acteurs du domaine semi public comme le FMI. Maintenir le statu quo aussi longtemps que possible et cacher les erreurs faites volontairement ou non au cours des années passées leur permet de prolonger l’état de grâce et de continuer à recevoir de copieux bonus. Pour ce monde-là, trop de tensions internationales, en particulier militaires, sont par contre dangereuses et peuvent amener in crash financier très redouté. Mais ils ont peu de chances de survivre très longtemps, ceci étant sans doute à l’origine des dépressions nombreuses, voire de suicides dans certaines banques US.

Mais dans ce monde financier, il est important de faire la distinction entre l’élite très active des patrons financiers et les millions d’épargnants qui souhaitent préserver au mieux leur épargne ou leur retraites. Pour eux aussi tout changement apporte un risque de perdre beaucoup et est donc très redouté.

La défense du monde financier et économique d’avant repose en général sur la théorie de l’ultralibéralisme, devenu en fait une réelle idéologie non moins rigide que ne l’était le communisme, et selon laquelle l’intérêt des marchés est primordial et doit décider du devenir de la vie économique et sociale.

Un autre pilier du monde d’avant est au travail dans les médias traditionnels et est cautionné par un certain nombre de figures intellectuelles et politiques, surtout en Europe. Ceux-là défendent le monde d’avant car ils clament qu’il est le seul à garantir les libertés individuelles, en particulier les libertés de parole, sexuelle, religieuse. Bien que ces libertés aient été bien érodées au cours des dix dernières années (sauf les libertés religieuse et surtout sexuelles, qui notons-le au passage ne constituent aucun danger pour les élites), un grand nombre de personnes croient en toute honnêteté que le monde d’avant est l’ultime rempart contre les régimes autoritaires qu’ils perçoivent dans la plupart des BRIC+.

En conclusion je pense que ces trois principales forces œuvrent à une préservation du monde d’avant : le complexe militaro-industriel aux US, le double nuage financier avec d’un côté les élites financières profitant du système et de l’autre les millions d’épargnants, et enfin la foule très variée, surtout en Europe, mettant les libertés morales individuelles au-dessus des priorités géopolitiques.

L’ultralibéralisme économique et moral est devenu une sorte d’idéologie, proche d’un dogme religieux et tout manquement même minime à ces principes rendent tout interlocuteur ou pays coupable d’un crime impardonnable. D’une manière assez ironique, le monde d’avant devient comparable à l’URSS qui survit longtemps avec ses deux piliers fondamentaux, le complexe militaire et l’idéologie.

Le deuxième choc, cette fois géopolitique : à nouveau 2008

Les trois forces principales du monde d’avant ont été très actives durant ces dernières années, alors que les pays des BRIC+ ont maintenu un profil bas dans les affaires internationales, et les rares fois où ils ont tenté d’influer le cours des choses, ils ont rapidement battu en retraite devant la puissance de feu du monde d’avant – feu pas seulement militaire, mais surtout médiatique et politique. Mais tout a changé en 2008 avec le conflit en Ossétie du Sud entre la Géorgie et la Russie. Pour la première fois depuis la fin de l’URSS, la Russie a démontré qu’elle pouvait et voulait protéger ses intérêts et l’intérêt des régions voisines. Ces événements furent une surprise pour le monde d’avant, habitué depuis des années a la Russie faible et corrompue de l’époque Eltsine.

Depuis 2008, la Russie a confirmé cette nouvelle position d’acteur influent dans les affaires internationales. Ce fut le cas pour la résolution pacifique de la crise du nucléaire Iranien, puis la Russie aida Obama à sortir élégamment d’un conflit avec son parlement au sujet de l’intervention militaire en Syrie, bien sûr irritant au passage le complexe militaro-industriel US. Enfin, la crise ukrainienne en 2014 apporta la confirmation ultime de cette nouvelle politique Russe, celle d’un pays décidé à suivre son propre agenda sur la scène internationale.

L’histoire est de retour !

Fukuyama avait tort, comme il l’a d’ailleurs reconnu lui-même depuis, et plus que tout autre pays, la Russie est la cause de ce retour de l’Histoire, une bonne raison pour les élites du monde d’avant de considérer désormais la Russie comme le mal absolu. La Russie prend au passage la tête des BRIC+ sur le plan international, une position qu’elle devrait développer et améliorer pendant les mois et années à venir.

Bien sûr, cela ne signifie pas que la Russie sera le chef des BRIC+, mais elle devra aider les autres membres a mieux utiliser leurs forces propres pour agir différemment. La Chine devra jouer un rôle plus important et ne devra pas se limiter à son rôle de géant économique. Et il en va de même, dans des contextes différents pour l’Inde ou le Brésil et d’autres pays des BRIC+, selon leur potentiel économique, militaire ou culturel. Le rôle de la Russie sera sens doute également étendu dans un accord d’assistance militaire, étant le seul pays des BRIC+ à posséder un arsenal nucléaire et une technologie d’armement de premier niveau.

Maintenant, et en particulier depuis la crise en Ukraine, que le monde d’avant a affiché publiquement sa position vis-à-vis de la Russie, cette dernière a désormais complètement réorienté sa stratégie en direction des BRIC+ et de la Chine en particulier, ce qui je pense va accélérer la chute du monde d’avant, et plus rapidement que l’on ne pouvait le penser il y a seulement un an. Les BRIC+ doivent être et seront plus forts et décidés à critiquer les agissements du monde d’avant. Ils savent depuis peu que l’enjeu est leur survie et la leçon a porté !

Avec une Russie en position de neutralité, le monde d’avant pouvait régler le problème Chinois ou Brésilien avec des dollars ou même militairement. Mais avec une Russie maintenant proche de la Chine et le renforcement probable du traité OCS (Organisation de Coopération de Shanghai), associant des pays comme l’Inde ou l’Iran, la situation ressemble de plus en plus à une guerre froide comme à l’époque de l’URSS, mais avec un rapport de force nettement a la faveur des BRIC+. Ensemble ils ont au moins la parité nucléaire, et peuvent utiliser les énormes réserves monétaires chinoises pour influer sur le sort du Dollar. La dominance militaire est perdue à cause de la Russie et le chantage financier est dans les mains de la Chine. Plus d’alternative même militaire, sauf au prix d’une destruction atomique mutuelle – une bonne revanche de l’Histoire !

La fracture entre le monde d’avant et de demain est en chacun d’entre nous

On voit clairement la confusion régnant au niveau des élites, mais cette confusion existe également dans nos sociétés, que ce soit dans le monde d’avant ou d’après. Comme dans toute période de changement radical, la confusion est aussi au niveau de chaque individu, qui se sent fidèle au monde d’avant ou souhaite sa liquidation, le tout selon les nouvelles vues a la TV.

Les jeunes en Europe sont les victimes premières de la crise économique commencée en 2008, beaucoup sont sans emploi et avec peu de chance d’en trouver. Cela les place immédiatement en opposition avec les élites du monde d’avant et leurs valeurs et priorités. Par contre, le monde d’après, souvent représenté (à tort ou à raison) dans les médias comme des pays conservateurs au niveau des mœurs et de la morale, est pour eux inacceptable et rétrograde.

D’autres groupes de la population en Europe sont au contraire excédés par l’ultra libéralisme moral, comme le mariage pour tous, et ont beaucoup d’attirance pour le strict code moral (existant) sur ce point par exemple en Russie, mais d’un autre coté ne peuvent considérer les USA que comme le sauveur de 1945 et le garant des valeurs démocratiques. Des pays eux-mêmes ne peuvent s’orienter entre deux tendances contradictoires. Israël est dépendent financièrement des US et se sent lié à eux de manière vitale, alors que ces mêmes États-Unis n’ont depuis 15 ans cessé de créer du désordre au Moyen-Orient, et que la Russie a en fait bien plus d’intérêts communs avec Israël que les USA.

Les communautés n’échappent pas à cette confusion. Certains Juifs en Ukraine flirtent sans vergogne avec des partis politiques se réclamant de valeurs racistes et signalés comme antisémites par l’organisation Wiesenthal.

Les partis politiques du monde d’avant ont perdu leurs spécificités et tous les partis « de pouvoir » servent les mêmes intérêts de la caste financière, alors que certains partis aux extrêmes tentent de profiter de l’occasion et proclament supporter les BRIC+, même si cela parfois contredit leur principes et idéaux traditionnels.

Dans les BRIC+ eux-mêmes, et même si ils sont une petite minorité, des forces jouent en faveur du monde d’avant, soit défendant l’ultra libéralisme par principe, soit à cause de leurs liens financiers avec le système. Les déclarations récentes de Khodorkovsky se disant prêt à être candidat au poste de président de la Russie en est un exemple. Mais je pense plutôt qu’il n’aidera pas plus le monde d’avant à survivre que les immigrés irakiens n’ont aidé les USA sur l’Irak en leur expliquant que les soldats US seraient accueillis à Bagdad avec des chants et des roses!

L’enjeu est encore plus grand que l’on ne pense

Il est intéressant de considérer le passé historique des deux camps. La plupart des pays du monde d’avant ont eu leur heure de gloire pendant la période coloniale (Royaume Uni, France, Espagne, Pays Bas, Portugal) ou sont associés à la dominance de la race blanche sur l’humanité comme les USA ou l’Australie. Inversement les pays BRIC+ ont souvent été des colonies eux-mêmes comme l’Inde, la Chine et ses comptoirs, l’Amérique du Sud et d’autres. Comme souvent la Russie est ici un cas à part…

Bien que beaucoup parlent en général de la fin d’une époque commencée en 1945, je pense qu’il faut être plus radical. En fait il s’agit de la fin d’une époque de l’histoire du monde commencée au 15ème siècle avec l’ère coloniale, et donc de la fin d’une longue domination du monde par les blancs judéo-chrétiens.

Les USA devront apprendre à n’être plus qu’un des acteurs du monde, l’Europe perdra l’essentiel de son influence, ayant manqué le train et ne s’étant pas rapprochée des BRIC+, comme le suggérait LEAP 2020 dès 2006. Je parle ici de l’Union Européenne, qui en fait n’a jamais pesé très lourd dans les relations internationales, mais au contraire, certains pays d’Europe ont à mon avis encore une chance de redevenir influents s’ils changent de cap dans un avenir proche.

Un effet de pendule de l’Histoire se déroule devant nos yeux ! Il est temps pour chacun de faire un choix

Les élites et les sponsors du monde d’avant sont aujourd’hui comme des animaux blessés en état de panique, dangereux et imprévisibles (bonne recette pour un désastre). Mais la grande majorité des peuples a intérêt a ce que la transition vers le monde d’après se fasse le plus rapidement possible. Les populations du monde d’avant partagent ce même intérêt, en fait encore plus que celles des BRIC+. Ce sont elles les principales victimes de la spirale des crises successives qui les entraînent vers une nouvelle pauvreté, une destruction des classes moyennes, le chômage de masse, et vers une faillite du système d’éducation et de santé publique.

Ce sont ces populations qui doivent reprendre l’initiative et radicalement changer leurs élites. Ces dernières savent bien que leur propre population est bien plus dangereuse pour eux que la Chine ou même le vilain Poutine, et le contrôle des populations va devenir de plus en plus flagrant dans ces pays, par l’espionnage et la force. Le combat entre le monde d’avant et d’après risque en fait de se passer non pas aux frontières entre armées régulières, mais bien par des luttes internes dans les pays du monde d’avant.

Le rôle d’Internet sera donc clé. Le fait que vous lisiez ce texte indique que vous vous informez en dehors des médias contrôlés par les élites, et la diffusion le plus large que possible de ce type d’information et d’analyse est de plus en plus critique pour l’avenir. Les structures politiques doivent être changées, si possible par un processus démocratique. Cependant, la manière dont les élites du monde d’avant ignorent complètement les crimes commis en leur nom dans l’Est de l’Ukraine ne sont pas un bon signe. Rien n’a été fait pour éviter ce conflit, bien au contraire, et tout un chacun devrait maintenant savoir que le même scénario peut se répéter si par exemple un pays d’Europe utilise la force contre son propre peuple. La Catalogne pourrait être un teste fondamental, à suivre donc !

Luc Brunet

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