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À qui appartient Ashya King : à ses parents ou à la médecine britannique ? Par Marie Delarue

2 septembre 20140
À qui appartient Ashya King : à ses parents ou à la médecine britannique ? Par Marie Delarue 5.00/5 4 votes

Publié le : 1er septembre 2014

Source : bvoltaire.fr

Triste week-end pour l’enfance maltraitée : un bébé assassiné par deux abrutis a été enterré comme un chien au bord d’un étang, victime « d’une punition qui a mal tourné » (sic) ! À 4 mois !

Un autre enfant, Ashya King, 5 ans, moribond, a été « enlevé » par ses parents. Soucieux de le soustraire aux traitements qui lui sont administrés par la médecine britannique afin de les remplacer par d’autres, indisponibles en Grande-Bretagne, ils ont traversé l’Europe du nord au sud avec leur enfant. Et avec un mandat d’Interpol aux fesses.

Il faut dire que les parents sont Témoins de Jéhovah. Une circonstance très aggravante. Le procureur de Cherbourg, où ils avaient débarqué par ferry, l’a assuré : « Même si on n’a pas le pouvoir de soigner les enfants contre le gré des parents, c’est une difficulté qu’on a avec les Témoins de Jéhovah notamment, on veut au moins entrer en contact avec eux et essayer de voir ce qui se passe. »

Vœu exaucé. Le contact a été établi et les parents interpellés dans un hôtel près de Malaga. Comme – ou mieux, on l’espère ? – des criminels endurcis, ils ont été transférés à Madrid pour y comparaître devant un juge. Le petit Ashya est dans un hôpital de Malaga, les autres enfants du couple à la garde de leurs aînés, majeurs.

Qui sont Brett King (51 ans) et Naghemeh King (45 ans), arrêtés par la police espagnole ? Que font-ils dans la vie ? Sont-ils de bons ou de mauvais parents ? Attentifs ou non au bien-être de leur enfant ? Peut-on, enfin, les réduire de façon caricaturale à leurs convictions religieuses – lesquelles, il faut le souligner, ne sont pas interdites ?

Le point crucial étant, assurent les médecins, la sonde gastrique par laquelle l’enfant est nourri, le père a publié une vidéo pour prouver que le petit Ashya ne manquait pas de soins. Et qu’il était de nouveau heureux, pour autant que sa tumeur au cerveau lui permette encore de l’être, au milieu des siens. « Il sourit beaucoup plus, il interagit avec nous, mais je voulais dire pourquoi nous l’avons retiré de l’hôpital », ajoute-t-il, expliquant que son épouse et lui avaient cherché à l’étranger « un traitement de radiothérapie utilisant des protons que le service public de santé britannique NHS n’offre pas pour l’instant ».

Cet enfant est mourant. Ses parents, désespérés, tentent une dernière chance, courent après une ultime thérapie. Est-ce criminel ? Et derrière cette question s’en profile évidemment une autre : à qui « appartient » cet enfant de 5 ans ? Est-il la propriété de ses parents ou celle de la médecine ? Et jusqu’où cette dernière est-elle autorisée à s’acharner sur un enfant manifestement condamné, dont l’ultime désir est sans doute de finir dans les bras de ses père et mère…

Marie Delarue

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