La Plume parcourt le Net

Mariage : c’est qu’ils tueraient père et mère… Par Dominique Jamet

19 novembre 20120
Mariage : c’est qu’ils tueraient père et mère… Par Dominique Jamet 5.00/5 1 votes

Publié le : 19 novembre 2012

Source : bvoltaire.fr

Un homme, un homme seul, n’est pas une famille. Une femme, une femme seule, n’est pas une famille.

Un homme et une femme, ou un homme et un autre homme, ou une femme et une autre femme peuvent former un couple.
Pour autant, ils ne forment pas une famille.

L’union d’un homme et d’une femme et les enfants qui en sont issus sont les constituants de cette cellule de base qu’est la famille.

Le mariage — et je ne parle ici que du mariage civil — est l’institution qui consacre la reconnaissance par la société de cette réalité fondée sur des bases naturelles. Par toutes les sociétés ? Pas tout à fait. Un éminent ethnologue nous révélait l’autre jour qu’il n’en est pas ainsi chez les Baruyas ou les Bororos (j’avoue ne pas avoir retenu le nom de cette estimable tribu mélanésienne) qui seraient des adeptes fervents du mariage pour tous, mais la trace qu’ont laissée jusqu’à présent les Bororos ou les Baruyas dans l’histoire de l’humanité et leur représentativité de l’espèce sont infinitésimales.

L’amour entre deux personnes du même sexe peut être égal en intensité et en durée à l’amour entre deux personnes de sexe opposé (qu’a si joliment chanté Guy Béart). Il ne lui est en aucune manière inférieur en dignité et il n’y a aucune raison valable de refuser à un couple ainsi composé, dès l’instant qu’il est uni et stable, les mêmes droits civils qu’à un autre couple. Ce à quoi a répondu, il y a plus de dix ans, le PACS, aujourd’hui installé dans les mœurs, plus répandu chez les hétérosexuels que chez les homosexuels, et dont il est tout à fait envisageable de consolider, voire d’étendre les dispositions de façon à en faire une véritable union civile.

Cela dit, il n’en reste pas moins qu’il existe une différence indépassable entre le couple homosexuel et le couple hétérosexuel. L’amour homosexuel est stérile par nature. C’est un choix qui n’est fondateur de rien. Aussi bien ne saurait-on comparer des parents qui adoptent ou qui recourent à la procréation assistée parce qu’ils ne peuvent avoir des enfants à des parents qui prétendraient avoir droit à des enfants alors qu’ils ont refusé d’en avoir par des voies naturelles. La reconnaissance par la société, en l’espèce par les sociétés occidentales, du droit à la différence, est un progrès de civilisation. Il ne s’ensuit pas que l’on puisse être à la fois différent et identique.

Du progrès à la décadence, il n’y a qu’un pas que certains franchissent allègrement, qui vont colportant de tribune en tribune, de micro en micro, que la famille traditionnelle, celle dont ils sont issus, est un modèle périmé, que les choses n’en iront que mieux pour les enfants qui grandiront dans des foyers sans père, mais pourvus de deux mères, ou sans mère, mais riches de deux pères. Au nom de quelles rancunes, de quelles rêveries, de quels fantasmes veulent-ils tuer père (familièrement : papa) et mère (familièrement : maman) ?

On ne peut se défendre, en entendant certains propos, en découvrant certains arguments, de l’impression qu’il est plus important et plus urgent de détruire une des dernières structures sur quoi repose la société que de construire un modèle viable et crédible. On nous parle d’amour avec parfois les accents de la haine (1)

Après nous avoir vanté la famille recomposée (c’est-à-dire éclatée et plus ou moins heureusement reconstituée), on essaie de nous vendre des ersatz de famille, des familles par défaut, des familles de substitution, des familles artificielles.

Hier encore les enfants, les adolescents qui découvraient leur penchant pour le même sexe le vivaient dans la honte, la culpabilité et souvent dans le rejet. Verra-t-on demain des enfants, des adolescents trembler à l’idée d’avouer à leurs éducateurs qu’ils aiment, garçon une fille, ou fille un garçon ? Ce n’est pas la colère des Capulet ou des Montaigu mais l’œil irrité de Parent 1 et de Parent 2 qu’auront à redouter les Roméo et les Juliette de demain.

Dominique Jamet

(1) La même observation vaut naturellement pour les militants « chrétiens » de Civitas qui, jouant à bon compte les gros bras contre des femmes, se sont comportés comme les pires adversaires de leur propre cause.

EmailPrintFriendlyBookmark/FavoritesFacebookShare

Mots clés : , , ,

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


*