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Les unités de l’ « Armée syrienne libre » en action dans la province de HOMS

28 juin 20120
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Publié le : 27 juin 2012

Source : silviacattori.net

 

Les vidéos filmées par les milices armées elles-mêmes, sont glaçantes. Elles nous permettent de comprendre comment procèdent ces miliciens -présentés chez nous comme des « libérateurs »- et comment ils s’attaquent à des villageois.
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On peut suivre sur cette vidéo la façon dont s’est déroulée l’attaque que les milices ont lancée contre le village de Dmeyneh, proche de Homs, le 29 mai 2012, et dont les médias traditionnels n’ont bien sûr pas parlé. Le commentaire dit en résumé que les milices font la prière du matin avant d’aller conduire une opération spéciale avec leur brigade Al-Farouk, et que le photographe qui a filmé cette attaque a été tué.

Le 29 mai, après cette attaque contre le village de Dmeyneh, voici ce qu’un témoin nous avait raconté : « À 5 heures du matin, environ 500 hommes sont entrés par divers côtés dans notre village qui dormait. On a été réveillés par les tirs et les hurlements « Allah Akbar ». Ils ont occupé plusieurs maisons, tiré sur l’église, tué un soldat, et en ont blessé un autre. Au bout de deux heures de combat avec les forces de l’ordre, les hommes armés, dont 20 ont été tués, ont battu en retraite. Nous avons eu la vie sauve grâce aux renforts arrivés rapidement en soutien aux forces de sécurité. Nous étions terrorisés et sommes restés enfermés. Nous avons peur qu’ils reviennent… ».

Les habitants de Dmeyneh pensent avoir échappé, ce matin là, à un genre de carnage tel que perpétré à Houla quatre jours avant [1], grâce au fait que les forces de sécurité étaient présentes en nombre quand les quelques 500 hommes armés ont envahi leur village.

Dmeyneh est un village chrétien de 3’000 âmes. Il est situé à 12 kilomètres de Qusseir, une ville de 150’000 habitants à majorité musulmane qui est utilisée comme base arrière et logistique par les milices de l’ASL qui campent depuis l’été passé dans la ville de Homs. C’est à Qusseir que les hommes de la brigade Al-Farouk et d’autres groupes liés à l’ASL campent. Ce sont ces milices qui sont, selon nos témoins, les auteurs des massacres dans la province de Homs. Les groupes qui commettent des actes de barbarie – ils kidnappent des gens, les égorgent, coupent les corps en morceaux – agissent de manière séparée, mais font tous partie de l’ASL et pratiquent la même politique de la terreur.

Dmenyeh avait déjà subi une première attaque de la part des rebelles le 18 mai où 3 personnes ont été tuées par leurs tirs. Voir la vidéo :

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Dmeyneh a encore été attaqué le 22 juin sur le même mode par les combattants de l’ASL et autre groupes de barbus dont l’objectif est de plonger le pays dans une guerre civile confessionnelle, de faire fuir par la terreur les minorités alaouite et druze, et de faire monter la pression sur le gouvernement en attribuant les atrocités qu’ils commettent aux forces armées régulières. Les habitants d’un village sunnite situé aux alentours ne sont pas davantage en sécurité ; plusieurs familles sont venues chercher protection auprès de leurs voisins chrétiens de Dmeyneh.

Or, il n’y a jamais eu de problèmes entre les diverses religions. Voici ce que nous disait, en mai, un chrétien qui habite dans la province de Homs : « S’il n’y avait pas eu ces bandes, étrangères à la Syrie, qui agissent en-dehors de la loi, nous vivrions ici comme avant, en paix. Nous avons toujours vécu ensemble comme des frères. Nous ne savions pas si celui-ci était chrétien, celui-là alaouite ou sunnite. » [2].

Les miliciens de l’ASL peuvent tuer tout Syrien qui soutient son gouvernement. Ils peuvent tuer des innocents, massacrer sur une grande échelle. Mais à Genève, aussi ahurissant que cela puisse paraître, le Conseil des droits de l’Homme continue d’accuser les forces du gouvernement Assad d’être les auteurs des massacres. Ce qui a conduit aujourd’hui, 27 juin, le délégué de la Syrie auprès du bureau de l’ONU à Genève, Fayçal al-Hamwi, à se retirer de la séance du Conseil des droits de l’Homme consacrée à l’examen du rapport sur le massacre de Houla. « La délégation de mon pays ne participera à cette séance en protestation contre la partialité et la politisation flagrante qui visent à porter atteinte à la Syrie, à son peuple, et au sang des martyrs » , a-t-il précisé.

Il n’y a plus de droit international. À l’ONU, la politisation « des droits Humains » est flagrante et scandaleuse. Les représentants des États occidentaux se servent des « droits de l’Homme » pour des objectifs autres.

Silvia Cattori

 


[1] Voir :
- « Journalist Marat Musin about Houla Massacre », par Marat Musin, maramus.livejournal.com, 30 mai 2012.
http://www.silviacattori.net/article3284.html
- « Le massacre de Houla était planifié et a été instrumentalisé », 3 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3283.html
- « Le massacre de Houla perpétré par la rébellion syrienne », par Rainer Hermann, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 7 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3310.html
- « Syrie : Les rebelles sont responsables du massacre de Houla », par John Rosenthal, National Review Online (USA), 9 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3303.html
- « “L’extermination” par les rebelles sunnites », par Rainer Hermann, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 13 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3340.html
- « Massacre of al-Houla : In Syria, there is more than just one truth », par Alfred Hackensberger, Berliner Morgenpost, 23 juin 2012.
http://www.silviacattori.net/article3379.html

[2] Voir : « Des atrocités sont perpétrées par l’“armée syrienne libre” », par Silvia Cattori, propos recueillis le 11 mai 2012.
http://www.silviacattori.net/article3224.html

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