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Ouverture de la 14ème législature : Jean-François Copé, champion de France…

28 juin 20121
Ouverture de la 14ème législature : Jean-François Copé, champion de France… 4.92/5 12 votes

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…De la muflerie.

Ce mardi 26 juin avait lieu l’ouverture de la 14ème législature de la Vème République. En cette occasion, nos 577 députés, parmi lesquels 218 nouveaux élus, étaient appelés à élire le président de l’Assemblée, par ailleurs quatrième personnage de l’Etat derrière le Président de la République, le Premier ministre et le président du Sénat.

Comme le veut le protocole, le doyen de l’Assemblée Nationale, François Scellier, 76 ans, était chargé de présider le scrutin et d’en contrôler le bon déroulement avec l’aide des secrétaires du bureau d’âge, c’est-à-dire des six plus jeunes députés élus de la nouvelle assemblée. Parmi ces six députés figurait donc bien-entendu la benjamine de l’assemblée, Marion Maréchal-Le Pen, 22 ans.

Durant le déroulement de ce scrutin, chaque député est appelé à monter à la tribune pour déposer son bulletin dans une des urnes disposées pour le vote, sous le contrôle bienveillant d’un de ses collègues députés du bureau d’âge . Lors de cette cession inaugurale de la nouvelle législature, l’esprit partisan n’est traditionnellement pas de mise : courtoisie, bonne humeur et chaleureuse convivialité sont de rigueur. Les poignées de mains sont sans arrière-pensées, et les sourires omniprésents.

Oui mais voilà : deux députés du Rassemblement Bleu Marine faisaient aussi ce jour-là leur entrée au parlement, et Marion Maréchal-Le Pen était missionnée pour s’assurer du bon déroulement du vote… On allait donc  immédiatement pouvoir jauger nos nouveaux élus pour ce qui concerne leur respect des institutions, de la bienséance parlementaire, comme de la légitimité démocratique à laquelle a droit tout élu de la République. Plus simplement encore, on allait pouvoir juger de leur civilité, de leur galanterie… En un mot de leur bonne éducation. Et on n’a souvent pas été déçu !

Car si un Henri Guaino, un Nicolas Dupont-Aignan ou un Henri Emmanuelli, par exemple, se comportèrent avec la courtoisie qui aurait dû s’imposer en la circonstance à tous, il y eu en fait souvent concours d’impolitesse, et même de goujaterie : telle députée refusant la main tendue de la jeune fille, tel autre affichant une mine d’enterrement pour répondre à son sourire… L’inévitable Nathalie Kosciusko-Morizet fit comme on pouvait s’y attendre du zèle, restant fidèle à l’image qu’elle donne d’elle-même depuis plusieurs mois : consternante de suffisance en autoproclamée arbitre des « élégances républicaines », tenant ostensiblement en main des papiers pour ne pas avoir à serrer celle de sa jeune collègue, lui lançant au passage un regard bref et ouvertement méprisant (voir photo).

Et le grand gagnant est…

Mais dans le rôle du plouc de première classe, du malotru olympique, Jean-François Copé fut, comme souvent, indépassable : passant devant la benjamine de l’Assemblée comme d’autres passent devant une merde de chien qui souille un trottoir, refusant ostensiblement de déposer son bulletin dans la première urne qui se présentait à lui parce que celle-ci était trop proche de la jeune femme (voir vidéo), le patron de l’UMP montra toute sa classe, son sens de la galanterie, et incidemment le profond respect qu’il porte aux électeurs du Var et à la démocratie en général, démocratie dont il se réclame pourtant sans cesse avec des trémolos dans la voix pour fustiger le Front National, ce parti « non républicain ». Ce jour là, à la tribune de l’assemblée, en plus de se comporter en lamentable plouc, qui a été républicain, qui a été démocrate ?

Il est vrai que la jeune Marion a tout de la bête immonde : aimable, souriante, modeste, pas agressive pour deux sous, elle n’a eu de cesse d’affirmer son humilité et sa fierté d’entrer à l’assemblée, sa conscience de l’importance et de la grandeur de sa tâche, son désir de s’y consacrer pleinement, pour représenter avec le seul Gilbert Collard les plus de 6 millions d’électeurs qui ont voté pour son courant politique et sa chef de file Marine Le Pen  lors des dernières élections présidentielles.

La classe, on vous dit !

C’est aussi le même Jean-François Copé, qui par le jeu du placement par ordre alphabétique lors de la première séance, se trouvait être assis dans l’hémicycle au côté de… Gilbert Collard. Et qui ne se priva pas de confier à un journaliste du Figaro, toujours aussi classieux comme aurait dit Serge Gainsbourg : « Je n’ai pas de chance, je gagne jamais au loto. On est 577 et je tombe à côté de lui ».

Tentant de lui disputer la palme du malotru de gala, le député UMP des Français de l’étranger Thierry Mariani s’est lui retrouvé assis à côté de Marion Maréchal-Le Pen. « Pour ma première séance en 1993, j’étais assis à côté de Georges Marchais… Dix-neuf ans plus tard, le hasard alphabétique est encore plus cruel… » a ensuite lâché le cuistre Mariani sur son compte twitter (voir photo). Il est donc plus cruel pour celui qui conduit la Droite populaire, la soi-disant droite de la droite, d’être assis à côté de Marion Maréchal-Le Pen que de George Marchais… Vous avez dit Droite populaire? Tout est dit sur la sincérité du machin !

Chacun pourra se faire sa propre idée sur ce qui restera pour les personnages politiques évoqués un bien peu glorieux épisode… Mais quoiqu’il en soit, La Plume juge plus qu’adéquat de rebaptiser d’urgence monsieur Copé : Jean-François est un prénom qui ne lui rend pas justice ! Jean-Foutre semble bien plus indiqué. Et il n’aurait même pas à changer les initiales sur ses cartes de visite !

 ML – La Plume à Gratter

 

 

 

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Une réponse pour Ouverture de la 14ème législature : Jean-François Copé, champion de France…

  1. Bluebair le 16 juillet 2012 à 2 h 35 min

    Des poses, des petites phrases, on est malpoli, on est cynique, on est insignifiant…du mouron pour les petits oiseaux, toutes ces simagrees de deputes qui representent leurs interets exclusivement… Monsieur Chouard, ou etes-vous?

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