Politique France

Je dois dire que, dans l’agitation permanente de la campagne électorale, je ne l’avais pas vu passer celle-là… Alors, et même si c’est avec un peu de retard, je fais aujourd’hui amende honorable et j’essaie de me rattraper… Parce qu’en réalité, cet apparemment non-évènement est vraiment tout ce que l’on veut, mais certainement pas anecdotique.

Regardons donc ensemble et d’un peu plus près la campagne citoyenne TOUS LA FRANCE !

Ainsi donc, un collectif « pluricitoyen » (sic… Ce néologisme oxymorique d’une connerie himalayenne mériterait à lui seul tout un article)  et « apolitique »  initié par l’historien archi-communautaire François Durpaire (il n’est que de voir sa fiche Wikipedia pour s’en rendre compte, tous ses travaux allant dans le même sens) décide de mobiliser « tous les citoyens » pour les élections. A priori, on devrait pouvoir se féliciter sans hésitation d’une initiative démocratique aussi louable. Sauf que… Si l’on se renseigne donc un minimum sur l’initiateur du bidule, si l’on regarde de plus près la vidéo et que l’on écoute ce qui y est effectivement vraiment dit, le but recherché, le message véritable et qui apparaît alors très clairement n’est plus, mais alors plus du tout, celui pourtant initialement revendiqué !

Mais commençons par le début, et visionnons le clip de la « chanson » : attention, asseyez-vous d’abord, car une fois de plus avec nos people citoyens, c’est du très lourd !

…Oui, j’en conviens, il faut tout de même un peu de temps pour s’en remettre… Je ne suis pas sans cœur, nous reprendrons donc dans quelques  minutes, quand vous aurez récupéré!

…

Ca va mieux? Bon, alors, on y va!

On passera bien sûr rapidement sur la platitude de réalisation abyssale du clip, la force de conviction vraiment réjouissante des différents intervenants, les gestuelles à pisser de rire de certains d’entre eux (mention spéciale à Clémentine Célarié, hors concours), les remarquables qualités de chanteurs de nombre d’autres, même supposés « pros » (franchement, Alain Chamfort, il faudrait vraiment, vraiment penser à se recycler ! Le tricot, le macramé ou la poterie, peut-être ?)

On ne s’attardera pas non plus sur la nullité crasse de la chanson elle-même : « musique » affligeante, paroles généralement consternantes de niaiserie : après tout, il n’y a rien là que de très normal par les temps qui courent…

Mais tout de même…Concernant les paroles, justement, que l’on doit apparemment à la plume « apolitique » du sieur Durpaire… Il y a tout de même des choses à en dire. Car dès les premiers mots, le ton est très clairement donné par un rappeur noir à casquette :
 « Nous ne sommes pas ce que les autres pensent de nous, ce que les autres disent de nous… »

L’essentiel est d’ores et déjà dit, et on pourrait presque s’arrêter là… Les autres ? C’est qui dans cette affaire, les « autres » ? Ne vous posez pas la question, pauvres naïfs ! C’est vous les français « de souche », ou plutôt les souchiens comme aime à vous qualifier si élégamment Houria Bouteldja. Les autres, ce sont tous ces petits français blancs, encore -pour combien de temps- très largement majoritaires, mais étriqués, égoïstes, xénophobes, qui font de la vie des non-blancs de France un enfer de tous les instants.
 « Nous ne sommes pas leurs critiques, leur mépris, leur indifférence… »

Salauds de racistes, on vous dit ! La France moisie chère à BHL quoi ! Vous savez, cette France étouffante, invivable pour les minorités visibles, tellement étouffante, tellement invivable qu’elle attire pourtant sur son territoire des flux d’immigration noire ou maghrébine sans aucun équivalent dans tous les pays qui nous entourent. Masochisme inexplicable des migrants africains sans doute…
« Nous sommes notre avenir… »

Oui, bon enfin, là, il faut décoder pour ceux qui n’auraient pas encore tout à fait bien compris : nous sommes VOTRE avenir !
 « Plus qu’une somme d’individus, une addition de communautés… »

Encore une fois, les choses sont claires!  Notez le bien, vous qui avez écouté d’une oreille distraite : nous ne sommes pas UNE COMMUNAUTE,  la communauté française, mais une « addition de communautés ». Tout est dit sur l’amour, la compréhension et le respect du modèle historiquement assimilationniste français. On revendique ouvertement l’avènement d’un communautarisme à l’anglo-saxonne. Et quelques rimes plus tôt, un de ces imbéciles nous citait pourtant 1789 !
« musulmans, juifs, chrétiens, athées »…

Notez bien dans cette faussement anodine petite phrase l’ordre d’apparition à l’écran, les enfants, car c’est évidemment très loin d’être anecdotique !
 « Nous sommes l’amour… Nous ne sommes pas la diversité, nous sommes l’unité… »

Ben voyons… Sauf que tous les couplets précédents disaient donc pourtant exactement le contraire ! L’unité, une « addition de communautés » ? Bonjour la schizophrénie !
 « Nous ne sommes pas des couleurs et des races, mais des hommes et des femmes… »

Que c’est mignon ! Comme c’est profond ! « Nous ne sommes pas des couleurs et des races, mais des hommes et des femmes… » Comme si l’un empêchait l’autre! Il n’y a donc pas de noirs, d’arabes, d’asiatiques ou de caucasiens : que des hommes et des femmes. C’est vraiment trop chou ! Tiens, cela me fait penser à l’extrait d’un sketch de Bigard, que je ne résiste pas à vous soumettre ci-dessous :

CQFD…

Mais reprenons !
 « Fiers de nos origines… »

Certes, certes, aucun mal à cela en effet. Pas de problème, vraiment, et c’est même tout à fait légitime. Sauf que… Quel hasard étonnant, ce n’est pas un des « souchiens » alibi qui nous la dit celle-là… Etrange non ? Si, si, imaginez un instant, dans ce clip, que cela ait été un blanc qui se dise « fier de ses origines… ». Hein ? Non, non, coupez, elle est pas bonne, on va la refaire ! Un blanc fier de ses origines ? C’est un raciste, un fasciste ! Bref, un sous-souchien ! Et puis au fait :« Fiers de nos origines… », qu’est-ce que cela peut bien avoir à foutre dans un appel apolitique à aller voter ?

Non, le but réel de cette campagne, malgré ces pauvres petits blancs, plus ou moins « de souche » posés là comme des alibis pour faire tout de même un peu couleur locale, instrumentalisés sans même qu’ils s’en rendent compte ces imbéciles, n’est pas de nous délivrer un message généreux, fraternel et égalitaire, mais bien de lancer un signal subliminal très nettement politique et totalement communautaire…

Noirs et métis de France, éventuellement arabes et autres quantités négligeables (pour François Durpaire, cela peut aussi bien être une pauvre asiatique qu’un handicapé, disposés par ci par là comme des attrape-couillons assez obscènes dans son brouet communautaire), votez, mais votez surtout dans l’intérêt de VOTRE communauté, contre ces méchants blancs, contre « leurs critiques, leur mépris, leur indifférence… »

A noter aussi au passage que selon François Durpaire, et au vu de son clip, la France est très largement aussi noire que blanche (ah oui, j’avais oublié, les couleurs, les races, ça n’existe pas !), beaucoup plus noire qu’arabe, et que quand elle est blanche -il faut bien tout de même noyer un peu le poisson- elle est presque exclusivement de confession juive. Il est vrai que lorsque l’on représente 0,80 % de la population… Oui, oui, je sais, je suis un conspirationniste obsessionnel qui vois le mal partout…

Pour que les choses soient encore plus claires, voici en prime quelques uns des clips « citoyens » qui ont accompagné la chanson… J’avoue ne pas en présenter ici l’intégralité, le visionnage exhaustif de ces moments d’anthologie de sirop bienpensant mais à contenus encore une fois très largement communautaristes étant très nettement au dessus de mes forces :

On notera au passage que son civisme totalement désintéressé n’empêche nullement François Durpaire de se mettre au passage très fortement en avant, en vedette, dans cette campagne : tous les clips se terminent inévitablement sur sa bobine en plein milieu de l’écran! Il n’y a pas de mal à se faire un peu de pub, n’est-ce pas ?

Mais comme une manipulation n’est jamais assez glauque, regardons pour finir un dernier clip où ce cuistre communautaire n’hésite pas, en cerise sur le gâteau, à aller jusqu’à instrumentaliser des gosses qui n’ont évidemment aucune idée du message qu’ils transmettent :

N’en jetons plus, la coupe est pleine, et comme aurait dit le regretté Pierre Desproges, éloignons nous pour aller vomir plus loin…

ML – La Plume à Gratter

Mots clés : communautarisme, François Durpaire