Politique France

Campagne présidentielle : putain, encore plus d’un mois !

1 avril 20124
Campagne présidentielle : putain, encore plus d’un mois ! 4.67/5 9 votes

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais je n’en peux plus de cette campagne électorale. Ou plutôt, de cette non-campagne, tant les deux candidats pré-vendus comme étant finalistes obligés par les médias font tout pour en fait ne pas nous proposer d’alternative, de choix politique réel.

Et pour cause : tous deux sont les faces faussement irréconciliables d’une même et seule médaille : celle de l’européisme béat qu’on nous impose depuis des décennies, à l’UMP comme au PS, en passant par le Modem, avec l’appui sans faille de la quasi-totalité des médias aux ordres du grand patronat, vendus au libéralisme financiarisé et désespérément agrippés à l’idéologie dominante comme des morpions au cul d’une vieille péripatéticienne sur le retour.

Adversaires, Sarkozy et Hollande ? Ben voyons ! Coluche l’avait bien résumé en son temps, ils nous font un numéro de cirque : « il y en a un qui épluche les oignons, l’autre qui pleure ». Ne pouvant s’opposer sur rien de ce qui est essentiel, c’est-à-dire notamment sur l’Europe -et pour cause, ils ont toujours tout voté ensemble !- nos deux compères font donc mine de s’opposer sur l’accessoire, pour ne pas dire le dérisoire : la suppression du mot race de la constitution, le mariage homo, l’adoption itou, l’euthanasie « légalisée » ou pas et autres billevesées…

Sur les vrais sujets qui déterminent notre avenir en tant que Nation comme en tant que citoyens, c’est le silence presque total, ou pire, la démagogie à tous les étages! L’échec cuisant donc de la construction européenne ? La chute qui s’annonce de l’Espagne après celle de la Grèce ? Silence radio ! La fin désormais inévitable de l’Euro, et donc les décisions immédiates qui s’imposeraient dès lors à tout homme d’état responsable pour éviter le chaos à venir ? R.A.S. ! La politique étrangère désastreuse et même criminelle voulue par un Président petit télégraphiste de BHL, le cul-de-sac politique et diplomatique afghan, le désastre libyen ou la politique irresponsable et jusqu’au-boutiste vis-à-vis de l’Iran ou de la Syrie? Circulez, il n’y a rien à voir ! Le toujours plus indécent et scandaleux enrichissement de nos grands patrons et autres oligarques, en pleine crise, et alors que le peuple doit toujours plus se serrer la ceinture, même si dans ce domaine, braves, gens, soyez-en sûrs, nous n’en sommes encore guère qu’aux hors d’œuvres, élections obligent ? Chut ! Il sera bien assez vite temps de revenir sur terre… Après la campagne des législatives !

Bien-sûr, appliquant avec un cynisme écœurant le principe politicard qui veut que « les promesses n’engagent que ceux qui les croient », notre pathétique monarque élyséen nous ressort les promesses jamais tenues de sa campagne de 2007 : limitation drastique de l’immigration, lutte contre l’insécurité, tout le catalogue y (re)passe… Gouvernement à l’écoute du peuple, référendums, justice sociale… Avec un aplomb qui laisse sans voix, et après cinq années de Ministère de l’Intérieur suivies de cinq autres de Présidence, Sarko nous joue le coup de la presque totale virginité politique. Une absence revendiquée de la moindre responsabilité malgré 10 années de pouvoir, il fallait oser : et bien, il ose ! Et les médias aussitôt de louer, invraisemblablement amnésiques eux aussi, une campagne efficace qui porterait ses fruits !

En face, affichant le charisme d’une huître et la prestance d’une part de flan, le remplaçant au pied levé de DSK (et quand je dis pied…) nous joue les pépères tranquilles, tel un petit  Balladur de « gôche ». François II, qui se prend sur les podiums de meeting pour François 1er en mimant pathétiquement tous les tics gestuels du fantôme de Latche, fait surtout attention de ne pas trop bouger les oreilles, trop affolé à l’idée de proposer une seule idée qui puisse froisser telle ou telle fraction de son supposé électorat, celui-ci étant censé réunir pour atteindre au succès et en un mélange improbable la gauche-gauche, la gogôche et le centre droit, avec pour seul réel dénominateur commun l’envie d’obtenir enfin l’éjection définitive -il est vrai ô combien méritée !- du Pinocchio élyséen.

Une Marine Le Pen qui, que l’on soit ou non d’accord avec elle, est sans aucun doute sincère, elle, et qui présente un vrai programme, étayé et chiffré, certes contestable  idéologiquement -c’est tout l’intérêt de la politique- mais néanmoins cohérent. Un projet qui propose au pays une vraie alternative politique, dépassant très largement et dans un sens dont tout le monde devrait se féliciter les anciens « fondamentaux » du Front national. Mais une Marine le Pen toujours traitée de façon scandaleusement partisane, comme une lépreuse au Moyen-Age, par la médiacratie omniprésente des Duhamel, Pujadas, Apathie et autres tristes sires, pour la simple et bonne raison qu’elle menace cette fois réellement l’édifice oligarchique bâti patiemment depuis plus de trente ans par nos fausses élites économiques, politiques, culturelles et journalistiques françaises. La dédiabolisation est bien à l’évidence -médiatiquement parlant- et quoiqu’elle puisse faire désormais, un combat perdu d’avance.

A la soi-disant gauche de la gauche, et grâce à la vacuité du « message » hollandien, un vieux rogaton politicard de retour, ayant usé jusqu’à la corde ses fonds de culotte sur tous les strapontins complaisamment fournis pendant plus de trente années par le parti Socialiste… Un ancien sénateur, ex-ministre, franc-maçon de toujours -combien de gens du peuple et d’ouvriers au Grand Orient ?- nous fait lui aussi le coup de l’homme nouveau amnésique, comme un vrai petit Sarkozy de gauche, et joue les révolutionnaires sous les vivats unanimes d’une presse béate d’admiration pour la seule mais très bonne raison qu’il a choisi de ne pas dire trois mots de suite sans insulter une Marine Le Pen responsable apparemment à ses yeux de tous les maux de la France sans avoir jamais exercé le pouvoir et dont il fait, en vrai grand démocrate qu’il est, systématiquement perturber tous les déplacements et meetings par ses sbires trotskistes…On a les héros que l’on mérite. Et on serait prié de le prendre au sérieux ? Mais le bonhomme mérite à lui seul tout un article, et on y reviendra par ailleurs…

Ajoutons à cela un Bayrou qui risque chaque jour le claquage idéologique et clientéliste, faisant des grands écarts bien périlleux entre l’Europe fédérale et le « produisons Français », et qui s’est de plus honteusement disqualifié dans une glauque tentative de récupération politicienne de bas étage après les terribles drames de Toulouse et Montauban… Une Eva Joly si pathétique qu’on ne peut aujourd’hui plus rien en dire si ce n’est à tirer sur un corbillard… Une Artaud et un Poutou dont la présence n’est qu’anecdotique et qui pourraient entrer de leur vivant au Musée Grévin… Un Cheminade aussi visiblement à sa place dans cette campagne qu’une poule devant un clavier d’ordinateur et qui prouve par sa seule présence que le parrainage des 500 signatures censé éviter les candidatures loufoques est bien une sombre fumisterie… Un Dupont-Aignan enfin, somme toute plutôt sympathique et loin de ne dire que des conneries, mais qui veut tellement être calife à la place du calife qu’il n’ose pas simplement reconnaître que son projet souverainiste est très semblable sur l’essentiel au programme de celle qui le dépasse très largement en charisme et plus encore dans les intentions de vote des français. Au lieu de diviser ainsi les suffrages, le vrai courage politique ne serait-il pas de l’admettre, et à l’égal d’un Paul-Marie Couteaux courageux et conséquent, lui, de briser enfin ce lamentable « cordon sanitaire » mortifère pour tous les souverainistes de France, cette barrière mise en place par un François Mitterrand  Machiavel en diable sous un fallacieux prétexte de sauvetage de la démocratie, prétexte déjà dénoncé en son temps comme une véritable escroquerie politicienne par Lionel Jospin lui-même? Une barrière qui empêche avec une terrible efficacité de fait et depuis trop d’années le rassemblement des patriotes de tous bords, et toute évolution politique permettant un retour de la souveraineté nationale et donc de la véritable démocratie en France?

Alors, oui, vivement l’après élection, et l’intronisation d’un des frères ennemis européistes, n’importe lequel d’ailleurs, Sarkollande ou Hollkozy, pour que le masque tombe enfin pour de bon, que l’Europe de Bruxelles s’effondre, que la réalité réapparaisse douloureusement au grand jour, et qu’on puisse -enfin- reparler politique dans ce pays !

  ML – La Plume à Gratter

 

 

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4 Responses to Campagne présidentielle : putain, encore plus d’un mois !

  1. supermamoune le 12 avril 2012 à 17 h 43 min

    et quand les masques tomberont, il nous faudra de bons casques
    En attendant, l’analyse est claire et sympathique

  2. Bluebair le 1 avril 2012 à 22 h 33 min

    Enfin une analyse realiste-et tres drole par moment. La vraie question est: est-ce que la France est en train de tomber au fond du trou, oui ou non? Tout le monde le dit, les Francais sont toujours les premiers a se plaindre du monde-ou-il-va, et maintenant qu’ils on leur mot a dire (ce n’est pas si souvent) on est en train de les convaincre que cela ne sert a rien de voter, et qu’il vaut mieux rever au lendemain qui chantent en regardant comme des badaux decerebres nos zomm’politiques du systeme faire leur show comme des comediens qu’ils sont.Et de repeter a l’envi « ca va peter »,

    • Bluebair le 1 avril 2012 à 22 h 40 min

      (je n’ai pas fini)
      …tout en disant q’ils n’iront pas voter. C’est sur, si les gens qui pensent et aime encore leur pays restent a bouder dans leur coin ou vont a la peche parce qu’ils ont PEUR d’etre etiquetes « fascistes », un jour, il y aura vraiment une explosion, il sera bien tard pour avoir peur et ceux qui gagneront seront -encore- les veritables dictateurs: ceux qui ont deja le pouvoir et sont prets a tout pour ne jamais le lacher, tout en nous faisant croire que nous sommes en democratie…

      • Bluebair le 1 avril 2012 à 22 h 44 min

        Comme j’ai appuye par erreur sur le bouton, je n’ai pas relu mon premier jet et il y a plein de fautes d’orthographe, zut. On ne peut pas corriger?
        Toutes mes excuses, la Plume et ses lecteurs…

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