Politique France

Jouanno-Dati : crépage de chignon chez les courtisanes politiques !

18 janvier 20120
Jouanno-Dati : crépage de chignon chez les courtisanes politiques ! 4.20/5 10 votes

Rachida Dati vs Chantal JouannoCes derniers jours, rien ne va plus entre Chantal Jouanno et Rachida Dati.

C’est bien la môme Chantal qui a enclenché les hostilités, évidemment en raison de son allégeance nouvelle, aussi frénétique qu’intéressée, envers François Fillon.
Jouanno a donc ouvert le feu en commentant la volonté de Dati de ne pas céder la place à son mentor pour les législatives parisiennes de 2012 en ces termes : « Rachida est maire du VIIe et députée européenne. C’est déjà très bien »,  ajoutant « une élection à Paris, ce n’est pas du casting et il ne faut pas considérer qu’on est là pour faire des coups ».

Elle en a remis ensuite, et malgré les appels au calme de l’UMP parisien, une sacrée couche dans son interview au JDD : « C’est totalement surréaliste. Cela ressemble vraiment à une enfant gâtée qui ferait un caprice et qui se roulerait par terre parce qu’elle n’a pas eu son carambar. Comme moi, elle a été extrêmement gâtée. Elle n’était rien il y a 3 ou 4 ans et, grâce à l’appui du président de la République, elle a été ministre, maire du 7e arrondissement de Paris et elle est aujourd’hui députée européenne».

Dati habillée pour l’hiver, et par une collègue tout autant et injustement favorisée qu’elle, comme la Chantal en convient en plus elle-même ! Bref, une nouvelle version, une fois de plus dans le monde politique français, de l’hôpital qui se fout de la charité. « Je suis surprise de cette agression », a eu beau jeu de commenter une Rachida qui avait -elle- en son temps affiché une solidarité sans faille avec  la Jouanno, lors de l’épisode mouvementé des désignations pour les sénatoriales. Souvenez-vous, quand Jouanno avait prit en pleine poire cette saillie assassine de Pierre Charon, sacrifié pour les beaux yeux de la  belle : « Elle sera forcément élue, elle est tête de liste. En restant au lit, elle est tête de liste… Qu’elle soit sur les tatamis ou au lit, elle est tête de liste. Elle sera donc élue ! Moi c’est un peu différent (…) Il y a des élus et des nommés ».  Et Ippon pour Jacques Charon !

Mais ce n’est pas à une Sarkozette historique que l’on va apprendre à jouer les chipies. Et Rachida de renvoyer l’ascenseur en passant ensuite à l’artillerie lourde : « Sans doute, Mme Jouanno, qui n’a ni bilan ni idées souhaite se faire une notoriété en m’agressant! Le président de la République n’a pas apprécié et l’a fait recadrer ».

L’ambition démesurée et même carrément ridicule que les deux donzelles nourrissent pour les municipales parisiennes de 2014 n’est bien sûr pas étrangère à cette altercation, qui fait irrésistiblement penser aux heures les plus consternantes de la télé-réalité (et j’ai conscience qu’il s’agit là d’un pléonasme). Vous savez, quand deux pouffiasses au QI d’amibes s’engueulaient pour se faire remarquer de la « ménagère de plus de cinquante ans ». Se profile en effet derrière ces bisbilles entre ex-favorites délaissées de notre De Gaulle de bac à sable une bataille entre François Fillon et Jean-François Copé, beaucoup plus sérieuse celle-ci. Tous deux sont en effet obnubilés par la guerre de succession qu’ils voient venir à l’UMP après le naufrage prévisible de la Présidentielle. Une Bérézina qui, chacun des deux l’espère, le verra au final couronné calife à la place du calife, et futur champion UMP pour des présidentielles 2017 de la grande reconquête… Tout le monde a le droit de rêver !

Car si Chantal Jouanno est depuis sa disgrâce présidentielle passée dans le clan Fillon, déclarant notamment qu’elle est «prête à faire un ticket» avec François Fillon en vue du scrutin municipal de 2014 ( prière de ne pas rigoler!), Dati, elle, a été récupérée par un Copé qui se sent des yeux de Chimène pour tout membre de l’UMP qui ose d’une façon ou d’une autre s’opposer à la volonté du Président de la République.
Mais cette guéguerre ridicule que se livrent aujourd’hui Rachida Dati et Chantal Jouanno pour les raisons évoquées, et si pathétique qu’elle soit, n’en est pas moins également très révélatrice de ce qui constitue aujourd’hui -notamment à l’UMP- une part non négligeable du personnel politique féminin français.

Rama Yade

Toutes deux affichent en effet à peu près les mêmes « qualités » : physique plus qu’avenant, sourire charmant, rire communicatif, et surtout forte proximité d’un instant plus qu’affichée avec l’actuel locataire de l’Elysée. Même si, pour l’une comme pour l’autre, la faveur a aujourd’hui très sérieusement décliné… Et puis, malheureusement, c’est à peu près tout. Ce qui ne manqua d’ailleurs pas, durant leurs heures de gloire éphémère d’alimenter toutes les rumeurs, leurs CV professionnels et politiques et leurs compétences reconnues ne pouvant justifier les faveurs  exorbitantes dont elles furent un temps abreuvées. Les ascensions fulgurantes puis les dégringolades aussi subites que violentes d’une Rama Yade (même causes, mêmes effets) et -sans doute pour de toutes autres raisons- d’une Fadela Amara n’incitent pas à tempérer cette très désagréable impression.

Il est certes déjà navrant de constater que rares sont les femmes à occuper en 2012 des fonctions importantes dans la République Française. Mais il est bien plus rageant encore de constater que beaucoup de celles qui occupent les dites fonctions sont là pour des raisons qui sont à tout le moins obscures. Et si Roselyne Bachelot ou Nadine Morano ne doivent sans doute pas leurs places dans la galaxie sarkozienne aux mêmes « vertus » que les précédentes, l’amitié que leur porte le chef de l’Etat venant de plus loin, force est de constater que leurs mérites politiques et leurs compétences sont à peu près aussi nuls que ceux des Sarkozettes en question. Trouver la moindre compétence, le plus quelconque talent à une Nadine Morano relève purement et simplement de la quadrature du cercle. Quant aux aptitudes et compétences politiques de Roselyne Bachelot… Elles ont en de multiples occasions été mises -ô combien !- en lumière, notamment lors de son arbitrage pathétique du tragi-comique feuilleton de la Coupe du Monde de Football, ou beaucoup plus sérieusement et à quel prix pour les deniers publics lors de sa gestion calamiteuse de la vraie-fausse crise de la grippe H1N1. Nathalie Kosciusko-Morizet et Valérie Pécresse, quoique l’on puisse penser de leurs déclarations politiques respectives toujours empreintes d’une allégeance dégoulinante d’ambition envers le monarque aux petits pieds de l’Elysée, font sans doute, de par leurs compétences respectives réelles cette fois, figures d’exceptions qui confirment la règle.  Mais devant le physique -là encore- plutôt avantageux des deux jeunes femmes le doute persiste, hélas ! « Chat échaudé craint l’eau froide » !

Najat Belkacem - Aurélie FilippettiDu côté de la gauche, on n’est d’ailleurs pas beaucoup mieux loti : là aussi, les jolis minois, les femmes au look très avenant mais aux compétences souvent floues et aux ascensions étonnamment rapides abondent : Najat Belkacem, Aurélie Filippetti, Muriel Mateya, ou en leur temps  Anne Hidalgo ou  Elisabeth Guigou… Il y a concours ! Le choix même de Ségolène Royal pour la présidentielle 2007 relevait plus du casting de mode que d’un choix politique rationnel, et nécessiterait à lui seul un long article. Et tout le monde se souvient encore de l’épisode scandaleux qui vit en 1991 une Edith Cresson pourtant totalement incompétente nommée -on sait hélas pourquoi- au poste de Premier Ministre par un François Mitterrand se prenant en cette occasion sans doute un peu plus encore qu’à l’ordinaire pour Louis XIV. Le gag fit d’ailleurs long feu : le mandat de la favorite fut le plus court de toute l’histoire de la Vème République!

On peut ne pas être féministe pour un sou et pourtant se lamenter de voir ainsi la carrière politique vampirisée de façon aussi aveuglante par les courtisanes des princes successifs qui nous gouvernent ou nous ont gouvernés. L’image de ceux-ci, comme celle plus généralement de la politique, en sont profondément altérées. Ils sont punis par où ils ont pêché… Ma foi, tant pis pour eux! Mais les femmes de France méritent certainement mieux que « ça » ! Simone Veil ou Marie-France Garaud -chacune dans leur genre et quoique l’on pense de leurs opinions politiques respectives- n’étaient peut-être pas des premiers prix de beauté, mais cela avait tout de même une autre gueule !

ML – La Plume à Gratter

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