Politique France

Vous avez aimé Jean Sarkozy à l’EPAD, vous adorerez…

20 juin 20100
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… Pierre Bachelot à l’INPES!

Il ne faut jamais désespérer de l’indécence  et du culot de notre personnel politique ! Après le pathétique épisode de la -presque- nomination de Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD , voici que l’on nous en remet une couche, certes plus discrètement évoquée dans les médias dominants, mais tout aussi symptomatique de l’état de déliquescence morale qui caractérise nos « élites ». Et cette fois, ça passe comme une lettre à la poste!

Pierre Bachelot, 41 ans, le fils à maman Roselyne, vient donc d’être nommé, avec en poche son seul diplôme de l’Institut supérieur des Arts de Paris (sic), à la Direction générale de l’INPES (Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). Un organisme qui dépend directement… De sa Ministre de mère !  D’ailleurs -merci maman !- et dès son commencement, le parcours professionnel du petit Pierre à toujours dépendu exclusivement du bon vouloir ou du carnet d’adresses de celle-ci.

Jugez-en plutôt :
- Assistant parlementaire entre 1992 et 2002 de… Roselyne Bachelot.
- Conseiller parlementaire de 2002 à 2004 au Ministère de l’’Écologie. Nom de la Ministre : Roselyne B.
- Entre 2004 et 2007, « Responsable des relations institutionnelles » d’un groupe industriel spécialisé  dans… L’environnement (un pur hasard sans doute !).
- De nouveau conseiller parlementaire au Ministère de la Santé cette fois, à partir de 2007. Nom de la Ministre : R. Bachelot.

A présent donc, cap sur la Direction Générale de l’INPES, où il sera,  je cite : « Chargé de mission stratégie d’influence et lobbying » et « Responsable de plaidoyer de la Santé dans les politiques publiques »… Ca ne s’invente pas ! Un poste semble-t-il crée tout spécialement pour lui et dont l’intérêt sautera immédiatement aux yeux du lecteur… Poste très grassement rémunéré naturellement  (+ de 50 000 € nets hors primes et frais), en pleine période d’économies budgétaires. Cela ne s’invente pas !

L’INPES, ça sert à quoi, au fait?

Voici la définition qu’on en  donne au Ministère de la Santé :
« L’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé est un établissement public administratif créé par la loi du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé. L’Institut est un acteur de santé publique plus particulièrement chargé de mettre en œuvre les politiques de prévention et d’éducation pour la santé dans le cadre plus général des orientations de la politique de santé publique fixées par le gouvernement (…) ».

On suppose que ce comité Théodule -un de plus !- (140 personnes, quatre directions techniques, une direction administrative, un service comptable et financier, ayant géré un budget 2010 de 114,720 millions d’euros, financé par l’Etat et l’Assurance Maladie) a joué un rôle majeur dans la rocambolesque et ruineuse gestion de la vraie fausse crise sanitaire de la grippe H1N1.
A noter pour la cerise sur le gâteau, que Pierre Bachelot a occupé un appartement de la ville de Paris dans le 15ème  arrondissement d’une surface de 80 m2 pour un loyer dérisoire de 800 € (Source Le Canard Enchaîné). Peut-être d’ailleurs l’occupe-t-il encore depuis la révélation du Canard?
Comme quoi le carnet d’adresses marche aussi très bien avec Delanoé et le PS parisien !

Cette histoire serait dérisoire si elle n’était -évidemment!- financée par des fonds publics, c’est-à-dire avec l’argent des Français, qui n’en savent pour l’immense majorité d’entre eux rien, et n’ont naturellement pas voix au chapitre.

Un emploi de complaisance dans un organisme superflu : on pense atteindre des sommets ? Que nenni! Car ne vous y trompez pas ! Nous sommes bien là dans la norme pour le petit microcosme médiatico-politique. Ce népotisme indécent n’est certes pas un modèle déposé « Bachelot »! Il suffit pour s’en convaincre de relire Les Chambres du Pouvoir de Géraldine Woessner et Valentine Lopez (Editions Du Moment, 2008) dont voici quelques courts extraits, suffisamment éloquents : « (…) En juin 2007, Xavier Darcos, le ministre de l’Education, avait nommé sa jeune épouse Laure directrice adjointe de son cabinet. Comme le député UMP de Seine-Saint-Denis Eric Raoult, qui a embauché sa femme (…) la fille de Gérard Longuet, engagée par le secrétaire d’Etat Hervé Novelli (…) Ludivine Olive, employée par sa tante, Michèle Alliot-Marie, et Olivier Marleix, fils du secrétaire d’Etat aux collectivités territoriales Alain Marleix, qui émarge au pôle social de l’Elysée (…) François Guéant, rejeton du secrétaire général de l’Elysée, a intégré le cabinet de Rachida Dati avant de rejoindre celui d’Alain Marleix (…) La demi-sœur de Carla Bruni-Sarkozy, la jeune Consuelo Remmert a été recrutée en juin 2008 à la cellule diplomatique de l’Elysée (…) »

Une liste déjà à l’époque loin d’être exhaustive, et qui s’est sans doute considérablement allongée depuis. La nuit du 04 août 1789, l’Assemblée Constituante abolissait les privilèges… Plus de deux siècles plus tard, rien n’a pourtant  changé. En 2007, notre futur monarque républicain, Nicolas Sarkozy, promettait pendant sa campagne : « une République irréprochable » et lançait, tel un parangon de vertu : «  Je vous propose une République fondée sur le mérite et où chacun aura sa chance ! »…

Comme quoi « les promesses n’engagent … etc. »

ML – La Plume à Gratter

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