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Aymeric Chauprade quitte le FN et lance un appel à Philippe de Villiers : attention, danger ! Par Gabrielle Cluzel

14 novembre 20150
Aymeric Chauprade quitte le FN et lance un appel à Philippe de Villiers : attention, danger ! Par Gabrielle Cluzel 5.00/5 3 votes

Publié le : 10 novembre 2015

Source : bvoltaire.fr

Aymeric Chauprade quitte le FN en fanfare. Passons sur le ressentiment personnel, comme dans beaucoup de divorces, les torts sont sans doute partagés : Aymeric Chaparde s’est senti « lâché », on peut le comprendre, mais son léger tropisme Clint Eastwood, assez visible dans l’affaire Air Cocaïne, pour sympathique qu’il paraisse à certains, le rend sans doute peu apte à rentrer dans le moule d’un parti politique quel qu’il soit, avec la discipline que cela suppose.

Ses reproches plus larges à l’endroit de Marine Le Pen et son ralliement à la figure de Philippe de Villiers, sont plus intéressants, car ils illustrent l’ébullition qui règne actuellement au sein de ce que l’on peut appeler la France enracinée, par opposition à la France mondialisée, cette France enracinée dont les contours s’étendent des électeurs Front national à l’extrême pointe conservatrice des Républicains en passant par le parti de Nicolas Dupont-Aignan.

Cette France, mêmes ses adversaires s’accordent à le dire, progresse chaque jour sur le terrain des idées. Il n’est pas évident, pourtant, qu’elle soit victorieuse in fine sur le terrain électoral, chacune de ses composantes étant en proie à des tentations mortifères.

Tentation, pour le Front national, dénoncée par Aymeric Chauprade, de dédiabolisation, avec son corollaire, la séduction – que l’on croit – irrésistible : édulcoration du discours et mise sur la touche au moment où il y aurait enfin, non plus des coups, mais des sièges à prendre, de militants historiques ayant tracté dans le désert durant des années, pour laisser la place à quelques inconnus réputés plus « sexys » et médiatiquement corrects. Et tout cela sans ménagement, peu importe si cela gronde dans les rangs et si des portes claquent, parce qu’on se croit tout-puissant : tous les sondages le disent, on a le vent en poupe, les cheveux dans vent, on n’a besoin de personne en Harley Davidson. On se permet de snober LMPT – qui, il est vrai, n’a pas toujours été élégante avec le FN – parce qu’on la pense négligeable. Grave erreur. On a toujours besoin de plus petit que soi, disait La Fontaine. Que Philippe de Villiers, poussé par ce joli monde courroucé, se présente aux présidentielles, et il manquera les petits pour cents fatidiques permettant de franchir le deuxième tour.

Et justement Philippe de Villiers serait, dit-on, tenté. Tenté précisément peut-être par des déclarations ferventes comme celles d’Aymeric Chauprade. Tenté par ses dédicaces fiévreuses à Versailles dignes d’un concert des Beatles, où, pour ainsi dire, il guérit les écrouelles et bénit les petits enfants. Tenté par son indéniable aura vendéenne née de son immense réussite du Puy-du-Fou. Mais la France n’est pas Versailles, et à Sarcelles, où l’on lit plus volontiers Closer que la biographie de Saint-Louis en vieux françois, il laisse un peu plus froid. La France n’est pas non plus un parc d’attraction, si magnifique soit-il. Bref, Philippe de Villiers risque, par un score décevant, de n’arriver à rien, sinon à faire le jeu d’un Alain Juppé qui lui est diamétralement opposé, et faire rater la marche du second tour au seul parti, il faut le reconnaître, que la France mondialisée abhorre.

L’exemple Chauprade le montre, la France enracinée est dispersée façon puzzle. Celui qui saura la rassembler, bon gré mal gré, en épousant tous ses contours, pourra, lui seul, la faire gagner.

Gabrielle Cluzel

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