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Lettre ouverte à MM. Copé, Fillon, et autres dignitaires de l’UMP – Par Paul-Marie Coûteaux

17 mai 20130
Lettre ouverte à MM. Copé, Fillon, et autres dignitaires de l’UMP – Par Paul-Marie Coûteaux 5.00/5 1 votes

Publié le : 10 mai 2013

http: siel-souverainete.fr

Messieurs les Présidents,

Le marasme politique, financier, économique, social, dans lequel est plongé notre pays, l’inquiétude et souvent le désarroi d’un nombre croissant de Français sont tels que s’impose peu à peu aux esprits l’idée de substituer aux clivages et aux rigidités politiques une union nationale large propre à soutenir un gouvernement de salut public. Certains songent à rapprocher la droite et la gauche parlementaires, formule à mon sens irréaliste. Aujourd’hui même M. Dupont Aignan en appelle à une union plus large encore, incluant aussi bien le Front national que le Front de Gauche – formule non moins irréaliste, attendu que des personnalités de gauche, outre qu’elles nous paraissent de toutes façons disqualifiées par leur sectarisme, sont paralysées par des pesanteurs idéologiques d’un autre âge ; l’objet de cette lettre est d’explorer avec vous la seule voie qui puisse conduire à un authentique Gouvernement de salut public, qui est à notre avis l’union des droites.

Créé voici un an pour réunir des gaullistes égarés, des souverainistes dispersés et des partisans d’un authentique rassemblement pour la République, le parti que je préside, le SIEL (Souveraineté, Indépendance et Libertés), entend mettre en œuvre un large regroupement de l’opposition. Dès sa création, le SIEL a appelé à une union trans-partisane, estimant déraisonnable d’en exclure les partisans de Marine le Pen depuis que celle-ci a entrepris de rénover le Front National ; il en a soutenu la candidature au premier tour de l’élection présidentielle et a ouvert, au second tour, l’hypothèse d’un vote en faveur de M. Sarkozy, au nom d’un « Tout sauf Hollande» qui nous parait plus actuel que jamais.

Il semble désormais qu’une telle démarche se trouve comprise et partagée par un nombre croissant de Français, notamment ce qu’il est convenu d’appeler « l’électorat de droite », singulièrement dans sa composante qui cultive depuis toujours les valeurs du patriotisme et de l’indépendance de la Nation. Déjà, plusieurs anciens membres du RPR (dont je suis moi-même), de DLR, du MPF, mais aussi des militants ou responsables de l’UMP nous ont rejoints, soucieux de faire valoir, dans la perspective des prochaines municipales, une large alliance des droites. Nous estimons que, si l’actuelle opposition a perdu la majorité dans la plupart des instances publiques, nationales ou locales, c’est que, face à des gauches dispersées mais capables de s’allier, c’est d’abord parce qu’elle s’obstine à perpétuer des divisions que les circonstances devraient dépasser.

Il est notable que les manifestations publiques qu’a organisées le SIEL au cours des derniers mois (un colloque à l’Assemblée nationale sur le thème des Libertés, suivi d’un forum de deux journées organisé à Dourdan sur le thème de « l’Union des Droites ») a permis la rencontre, dans une atmosphère générale d’entente et de concorde, de plusieurs membres des différents partis cités ci-dessus, du Front National et de l’UMP – dont plusieurs élus issus de votre parti, notamment en région parisienne. Il n’est pas moins notable que nous nous côtoyions depuis plusieurs mois lors des différentes « manifs pour tous », et nous avons défilé en tête des cortèges aux côtés de députés ou sénateurs UMP avec lesquels la conversation a toujours été aisée.

Il est également notable que, dans la perspective des prochaines municipales, des contacts locaux se multiplient et que l’on peut même envisager, ici et là, dans plusieurs villes, grandes, moyennes ou petites sur lesquelles notre attention est souvent appelée, des « listes d’union des droites » présentées dès le premier tour -ceci sans parler des fusions probables en vue d’assurer la victoire au second tour.

Notable, enfin, la multiplication de sondages montrant qu’une proportion croissante d’électeurs de nos différentes formations souhaitent des alliances de second tour, les uns et les autres observant que, face à une gauche hégémonique dans les médias ou les institutions culturelles autant qu’elle l’est dans les instances élues, plusieurs points de convergence existent entre nos partis : sur la question de l’immigration en particulier (lutte contre l’immigration clandestine et les droits qu’elle confère, protection des frontières, abolition des privilèges communautaristes), mais aussi sur la nécessité de réduire les déficits publics par la baisse des dépenses, la réforme administrative et territoriale, le redressement de l’Ecole, la défense de la famille, celle de la liberté d’expression dans les médias, universités et institutions culturelles… les convergences potentielles sont nombreuses et mériteraient d’être approfondies, en gardant toujours à l’esprit cette ardente obligation qui, selon nous, s’impose à tous les responsables politiques français : recouvrer notre souveraineté. En un mot, quoi que l’on pense des analyses récentes d’Emmanuel Todd tendant à montrer qu’en bien des points une certaine partie dite « droitière » de l’UMP », et le FN se retrouvent sur des « positionnements » communs (le FN étant même selon lui moins « droitier » que plusieurs éléments du parti que vous dirigez), nul ne peut contester la porosité croissante qui s’est installée entre des formations qui n’ont été séparées que par des artifices et opérations de propagande de la gauche, pour le plus grand profit de cette dernière, mais au détriment de notre pays et des intérêts de son peuple. Cet état de choses, il nous incombe de le prendre en compte collectivement.

Je vous demande solennellement de ne pas faire obstacle au mouvement unitaire qui s’esquisse dans le pays, et de ne pas écarter ceux des vôtres qui, d’ores et déjà, et non sans courage et lucidité, explorent ces voies nécessaires. S’il n’est pas question pour quiconque de renoncer à sa tradition politique ou à ses attachements partisans, ni de nier les divergences qui persistent entre nous sur tel ou tel point (elles nous paraissent de toutes façons moindres que celles de la « gauche plurielle »…), l’heure me semble venue de placer parmi nos hypothèses de travail la mise à l’étude d’un programme de gouvernement de salut public qu’il sera tôt ou tard urgent de proposer au pays face à la gravité des périls qui menacent son existence même, comme Etat, Nation et Civilisation.

Peut-être les dirigeants d’un grand parti jugent-ils superflue quelque alliance que ce soit, espérant que l’actuelle décrépitude de l’image du Chef de l’Etat dans l’opinion leur assurera un jour une majorité. Mais il me semble qu’aucune majorité faible ou relative, reposant sur un seul parti, ne permettra de mener quelque politique d’envergure que ce soit, le redressement national nécessitant désormais une légitimité populaire large et trempée – une majorité absolue est nécessaire, et si possible une majorité des deux tiers, à quoi l’actuelle opposition nationale peut parvenir si elle sait s’allier…

Comptant sur la fidélité aux idéaux du Rassemblement national qui anime notre tradition gaulliste, et sûr que notre pays ne se rétablit jamais que par ce que le général de Gaulle nommait « le Rassemblement des Français sur la France », je souhaite que vous n’entraviez pas l’avenir et que, par la hauteur de vue qu’imposent les circonstances, nous sachions ensemble lui donner toutes ses chances. Je vous prie de croire en l’expression de mes meilleures salutations.

Paul-Marie Coûteaux
Président fondateur de Souveraineté, Indépendance Et Libertés
(SIEL)

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