Politique France

Remaniement du gouvernement : des petits verts pour la déroute finale ?

12 février 20169
Remaniement du gouvernement : des petits verts pour la déroute finale ? 4.78/5 51 votes

La montagne médiatique du « remaniement ministériel », qui a monopolisé les ondes et les écrans depuis près de deux semaines, a donc finalement accouché d’une souris ! Qui donc, un peu attentif à la vie au cirque politique national, pourrait cependant en être réellement surpris ?

Mise à part la démission initiale de Christiane Taubira (que pépère a d’ailleurs en réalité essayé de retenir au gouvernement, en lui proposant le maroquin de la culture), le départ de Laurent Fabius, le pire Ministre des affaires étrangères que la France ait sans doute jamais connu (pour seule cause de santé défaillante, même si officiellement il n’en est pas fait état) pour un confortable pantouflage à la présidence du Conseil Constitutionnel, ou la mise au rancard gouvernemental de la catastrophique Fleur Pellerin, le « remaniement » censé rebattre les cartes politiques de la fin du quinquennat hollandais a fait un gigantesque flop !, tous les médias, pourtant peu virulents envers le pouvoir, en sont d’ailleurs eux-mêmes convenus.

On avait un instant annoncé (et espéré !) le seul départ qui eût été en effet significatif, celui de Manuel Valls ? On a vu le résultat ! Flambi terminera donc son catastrophique mandat en binôme avec le petit caudillo écarlate qu’il nous impose depuis mars 2014 (oui je sais, à moi aussi, cela a paru incommensurablement plus long !).

Najat Vallaud-Belkacem a fait « encore pire » (comme aurait dit le regretté Coluche) que Vincent Peillon, réussissant à se mettre à dos la grande majorité du personnel enseignant de l’Education Nationale ( véritable exploit pour une socialiste, les profs ayant été de tous temps les bataillons de militants les plus zélés du parti à la rose) ? La Najat reste aux manettes de son ministère !

Sa nomination surprise au Ministère du Travail, suite à la désertion « municipale » de François Rebsamen avait, dès sa première prise de parole, tourné à la farce grotesque et à la gigantesque erreur de casting ? Myriam « El Connerie » reste en place !

Les pathétiques Marisol Touraine, Michel Sapin, Laurence Rossignol, Thierry Mandon gardent leurs précieux maroquins. L’inutile Stephane Le Foll, le  liberticide Bernard Cazeneuve aussi ! Et je pourrais continuer ainsi jusque au plus obscur des secrétaires d’Etat…

Quelques poires pour la soif médiatique

Circulez, braves gens pommes, il n’y avait rien à voir ? Enfin si : en parlant de pommes, ce remaniement porte tout de même quelques fruits, pour étancher la soif médiatique, et ce sont des poires, comme il se doit ! Plutôt blettes d’ailleurs, mais « quand on aime, on ne compte pas », n’est-ce pas ?

C’est donc le « grand retour » des écologistes au gouvernement ! Si ! Dans le sillage du « grand moment du quinquennat » (sic) que fut la COP 21, c’est donc le retour en grâces ministérielles pour les ex (ou futurs ex) membres du parti écolo. Alors qu’ils ne pèsent plus rien sur l’échiquier politique, que ce qui reste de leur électorat pourrait être casé très confortablement dans deux cabines téléphoniques, les « pastèques » (verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur) d’EELV débarquent en force farce dans les ministères : ils ne sont en effet pas moins de trois à entrer dans le « nouveau » gouvernement Valls !

Principale « prise de guerre » hollandienne, le pathétique clône de Cécile Duflot (je sais, je frise le pléonasme !) : Emmanuelle Cosse. Celle qui n’avait eu de cesse de fustiger le gouvernement depuis des mois, à grand renfort de tweets assassins, a spectaculairement remisé ses rancoeurs, ses griefs et ses moqueries pour un bon petit picotin d’avoine ministérielle. C’est une constante du parti vert : les « convictions » s’effacent toujours avec une célérité remarquable devant les perspectives de carrière sous les ors ripoublicains !

Les deux autres nouveaux ministres « écolos », Barbara Pompili et Jean-Vincent Placé avaient déjà viré casaque depuis quelque temps (et avait été pour cela assassinés en place publique par… Emmanuelle Cosse !), et fait maintes fois offres de services au pouvoir hollandien. Notamment Jean-Vincent Placé, dont l’arrivisme de concours et les hautes qualités morales avaient déjà été raillés sur La Plume dans un article de janvier 2014 intitulé  « Ecologie politique »… 30 ans après, les verts sont dans le fruit !. Je ne résiste pas au plaisir (un brin narcissique, j’en conviens) de citer ici le passage qui y évoquait notre nouveau « secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé de la Réforme de l’État et de la Simplification » :

Jean-Vincent… déjà Placé, déjà gagnant !

Jean-Vincent Placé, justement… cet apparatchik de la pire espèce, cette caricature d’arrivisme politique (ce qui pour un vert confine au pléonasme), lui aussi parti pantoufler très rapidement et plus que confortablement au sénat, au terme de négociations de boutiquier avec un PS qui décidément, concernant ses rapports avec les cadres du parti écologiste, a tout de la mère maquerelle plaçant complaisamment ses filles de fort petite vertu dans tous les palais de la république.

Jean-Vincent, et son « oubli » du détournement de 75 000 euros d’argent public effectué par son parti via l’un de ses satellites, le CEDIS (qu’il dirigeait à l’époque) oubli révélé en octobre 2013 par Elise Lucet lors d’un Cash Investigation intitulé « Formation professionnelle, le grand détournement » (4). Révélation obligeant le parti écolo, perpétuel donneur de leçons citoyennes, à rembourser illico cette somme indue, et amenant notre gugusse de concours à lâcher, en forme de point final, un somptueux : « c’est peut-être des sommes importantes pour vous, mais bon voilà » qui en dit bien plus qu’un long discours sur la qualité et le culot du bonhomme…

Jean-Vincent, qui, comme il le dit délicieusement lui-même, n’est décidément « pas un homme de chiffres » et « pas à l’aise avec les papiers », puisque suivra dès le mois de décembre de la même année la révélation de ces 18 000 euros de PV non-payés facturés à la région Ile-de-France, pour une centaine d’infractions routières datant parfois d’avant 2010 (heureusement que les Verts n’aiment pas la voiture !).  Un jeu de cache-cache fiscal qui durera, avec la complicité des instances régionales dirigées par Jean-Paul Huchon, jusqu’à ce que Le  Canard Enchaîné décide d’évoquer l’ardoise du gaillard (5). Alors, subitement touché par la grâce, Placé retrouvera la mémoire et payera ses dettes rubis sur l’ongle (18 000 euros, rappelons-le, cash… ce qui en dit long sur les revenus plus que confortables dont bénéficient nos -très- chers élus), non sans regretter amèrement la publicité faite à cette affaire, concluant, une fois de plus royal : « je n’ai jamais cherché à fuir mes responsabilités, je ne demande aucun passe-droit, j’assume et je paie, je ne veux pas que quiconque doute de mon honnêteté ». On en pleurerait presque…. de rire ou de colère, c’est à vous de voir.

La bonne nouvelle, tant espérée par le gaillard, est enfin arrivée : Jean-Vincent s’est enfin… placé dans un ministère, lui qui ne pensait depuis des mois, depuis des années qu’à cela, en « nous rasant tous les matins » (et tout le reste de la sainte journée aussi, d’ailleurs !), comme il l’avait revendiqué lui-même et avec un aplomb extravagant, en intitulant son autobiographie parue en 2015… Pourquoi pas moi ! (éditions Plon).

La mauvaise nouvelle étant qu’il faudra donc bientôt changer tous les parquets des palais de la République, rayés qu’ils vont être, et façon « Dresde après les bombardements de 1945 », par les dents du bonhomme ! Encore des dépenses publiques superflues (et somptuaires) en perspective !

C’est la flûte finale ?

Avouez que pour ce qui est d’insuffler un nouvel élan à l’action gouvernementale, d’enclencher une dynamique à même de porter Flambi dans des conditions favorables vers la Présidentielle de 2017, on pouvait imaginer un peu plus spectaculaire, et beaucoup plus convaincant. On pourrait même dire, en faisant un très mauvais jeu de mot (on ne se refait pas), que ce remaniement c’est du pipeau, ou plutôt la flûte finale ! Mais le seul et unique but de ce jeu de chaises ministérielles, si l’on met de côté le fait d’amuser la gallerie médiatique, n’était-il pas en vérité de rendre impossible une candidature écologiste au premier tour des élections présidentielles, et ainsi d’essayer de rendre possible – et même pas certaine – la présence de notre « Président normal » au second ? L’espoir fait survivre, en Hollandie !

Alors… des poires pour la soif médiatique, ou des petits verts pour la déroute… elle aussi finale ?

Ah oui, j’allais oublier une autre « bonne nouvelle » de ce remaniement ministériel… la confirmation du retour de Harlem Désir, tellement nul que même Bruxelles n’en veut plus, dans le gouvernement français, au poste de « Secrétaire d’État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes ». Puisqu’on vous dit que tout va bien dans le meilleur d’immonde !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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9 Responses to Remaniement du gouvernement : des petits verts pour la déroute finale ?

  1. Catherine B le 14 février 2016 à 18 h 26 min

    Moi, j’ai envie de les frapper ces c……!

    • marc le 14 février 2016 à 19 h 34 min

      C’est peut-être une bonne idée : après tout, si mettre le pied dans la m… porte bonheur, pourquoi mettre son poing dans la tronche d’un EELV (ou ex-EELV) n’aurait-il pas le même effet ? :-)

      Bises

  2. Soyeux jean jacques le 13 février 2016 à 18 h 09 min

    Ils sont capable de tout sans aucune honte,a ce point là on a jamais vu cela.Bon courage Marc car il en faut dans ce contexte.Des gauchistes deguisès ou repeints en vert.amités

    • Soyeux jean jacques le 13 février 2016 à 18 h 13 min

      PS les pastèques c est marrant!!!!

    • marc le 14 février 2016 à 19 h 37 min

      OUi, des fois, il faut s’accrocher, mais il faut faire le job ! Si je peux à mon modeste niveau aider à nettoyer un jour prochain les écuries d’Augias, ça vaut la peine ! Merci de votre fidèle soutien, Jean-Jacques !

      Amitiés

  3. Carine le 13 février 2016 à 15 h 19 min

    Bof… Des arrivistes nullards insignifiants, mais très coûteux.
    Au moins, on sait où passent nos impôts.
    J’ironise, à défaut de pouvoir tous les virer.
    Bises.

    • marc le 14 février 2016 à 19 h 27 min

      Ils ne sont pas verts-ticaux, mais verts-de terre : prêts à ramper pour avoir des places !

      Bises

      • Jeekes le 18 février 2016 à 13 h 49 min

        Ramper, ramper, c’est vite dit.

        On peut très bien lécher des culs à genoux !

        • marc le 28 février 2016 à 17 h 21 min

          C’est vrai, incontestablement… C’est pourquoi la Plume, reprenant la maxime de La Boétie, refuse d’être à genoux ! :-)

          Amitiés

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