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Israël construit un musée sur un cimetière palestinien en Cisjordanie – Par Al Akhbar

12 décembre 20140
Israël construit un musée sur un cimetière palestinien en Cisjordanie – Par Al Akhbar 5.00/5 4 votes

Publié le : 11 décembre 2014

Source : agenceinfolibre.fr

Israël a repris les fouilles dans un cimetière musulman à Jérusalem-Ouest dans le cadre du projet « Musée de la Tolérance », a déclaré mardi un comité local, tandis que les autorités cherchent à confisquer des terres palestiniennes dans la vallée du Jourdain et à Ramallah.

Le chef de la commission de conservation des cimetières islamiques, Mustafa Abu Zahra, a affirmé que de grosses machines versaient du béton armé dans le cimetière de Mamilla en vue de la construction du musée.

Abu Zahra a déclaré que le musée était une grave atteinte au patrimoine musulman et à l’histoire de Jérusalem celui-ci étant construit sur les « vestiges d’icônes, de martyrs, de grands-parents et de parents. »

Selon Abu Zahra, le projet a été lancé en 2001 par le Centre Simon Wiesenthal basé en Californie, en coopération avec la municipalité de Jérusalem et d’autres ministères israéliens. À l’époque, 12 dunams (12.000 m²) de terre du cimetière avaient été confisqués.

Jusqu’à présent en 2014, Israël a démoli plus de 543 structures palestiniennes et déplacé au moins 1266 personnes, selon le Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (UNOCHA).

Le Comité israélien contre les démolitions de maisons estime que les autorités israéliennes ont démoli environ 27 000 structures palestiniennes en Cisjordanie depuis 1967.

Les Palestiniens de Jérusalem sont victimes de discrimination dans tous les aspects de la vie y compris le logement, l’emploi et les services, et bien qu’ils vivent sur le territoire qu’Israël a annexé unilatéralement, ils n’ont pas droit à la citoyenneté, ils sont classés uniquement comme des «résidents» dont le permis peut être révoqué s’ils s’éloignent de la ville plus de quelques années.

Outre la démolition de biens palestiniens, les autorités israéliennes ont permis aux colons sionistes d’acquérir les maisons palestiniennes, ont confisqué des terres palestiniennes, et ont annoncé des plans pour construire des milliers de colonies strictement pour les colons israéliens.

Israël va confisquer 1000 hectares de terres dans la vallée du Jourdain et 32,13 hectares à Ramallah

Les autorités israéliennes ont déclaré mercredi une vaste zone de terres privées palestiniennes dans la vallée du nord de la Jordanie comme zone militaire fermée en prévision d’une confiscation des terres, a rapporté un officiel.

Ribhi al-Khandaqji, le gouverneur du district de Tubas, a déclaré dans un communiqué que les terres se situaient dans le quartier d’Ein al-Sakut et s’étendaient sur environ 10000 dunams (1000 hectares).

Le communiqué dit que al-Khandaqji est allé sur les abords de la zone avec des propriétaires fonciers, des fonctionnaires du Ministère de l’Agriculture, et des organisations des Droits de l’Homme, mais les autorités israéliennes ont déclaré le secteur zone militaire fermée, pour empêcher des tracteurs de labourer la terre.

« Nous avons lancé une campagne pour labourer et planter dans les terres prévues pour la confiscation », dit le gouverneur dans la déclaration.

Parallèlement, mardi, les forces israéliennes ont reçu ordre de confisquer 321,3 dounams de terres (32,13 hectares) des villages de Beit Ur At-Tahta, Ein Arek et Beituniya, à l’ouest de Ramallah.

Le chef du conseil local de Beit Ur al-Fouqa, Rami Alawi, a déclaré que les autorités israéliennes ont réclamé la confiscation de terres palestiniennes pour des «raisons de sécurité» cruciales, une excuse qu’Alawi a dénoncé comme « fausse », accusant les Israéliens de « voler » une terre qui comprend « des dizaines de milliers de plants d’oliviers ».

L’ordre de confiscation menace également de fermer une rue vitale, alternative à la route 433 qui connecte les villages de l’ouest de Ramallah avec la ville.

La route 433 a été construite par les Israéliens sur des milliers d’hectares de terres de Ramallah, et les Palestiniens furent interdits de l’utiliser après la Seconde Intifada. Cet itinéraire alternatif avait été créé pour les connecter à Ramallah.

Alawi dit que la décision « ambiguë » étend le siège sur des villages qui sont entourés par un camp militaire d’un côté et une colonie israélienne illégale de l’autre.

Les racines du conflit israélo-palestinien date de 1917, lorsque le gouvernement britannique, dans la désormais célèbre «Déclaration Balfour», a appelé à « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ».

Israël a occupé Jérusalem-Est et la Cisjordanie lors de la guerre au Moyen-Orient de 1967. Plus tard, il a annexé la ville sainte en 1980, la déclarant Capitale de l’Etat sioniste auto-proclamé – un mouvement jamais reconnu par la communauté internationale.

En Novembre 1988, les dirigeants palestiniens menés par Arafat déclaraient l’existence d’un Etat de Palestine à l’intérieur des frontières de 1967 et la croyance de l’Etat « dans le règlement des différends internationaux et régionaux par des moyens pacifiques, conformément à la Charte des résolutions des Nations Unies ».

Annoncé comme un « compromis historique », le mouvement a laissé entendre que les Palestiniens seraient d’accord pour accepter seulement 22%, estimé à 17% après les constructions massives des colonies israéliennes, de la Palestine historique, en échange de la paix avec Israël.

Au 26ème anniversaire de la signature du traité, l’OLP a déclaré le mois dernier dans un communiqué que, malgré le « compromis » de 1988, Israël avait depuis échoué a être « un partenaire pour la paix », ajoutant que l’expansion et la colonisation israélienne de la Cisjordanie et de la bande de Gaza a estompé la perspective d’une solution à deux états.

« Israël a répondu en colonisant encore plus de terres et en enracinant son contrôle sur la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, et la bande de Gaza. La possibilité d’une solution à deux états est rapidement en train de disparaître », dit le communiqué.

Selon l’OLP, entre 1989 et 2014, le nombre de colons israéliens sur le territoire palestinien est passé de 189 900 à près de 600 000. Ces colonies, en attendant, sont situées entre et autour des villes et des villages palestiniens, rendant la possibilité d’un état contigu presque impossible.

Tout au long des années 1990 et 2000, les dirigeants palestiniens ont cherché à créer les institutions d’Etat malgré l’absence d’un état réel, conduisant à l’élaboration d’un dispositif de sécurité sous tutelle américaine et d’une bureaucratie palestinienne.

Alors que les grandes villes palestiniennes ont connu un boom durant les 26 ans depuis « l’indépendance », la confiscation israélienne des terres dans les régions frontalières s’est poursuivie sans relâche.

Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière, l’Autorité Palestinienne a perdu au moins 310 millions de dollars en frais de douane et en taxes de vente en 2011 à la suite d’importations en provenance ou à travers des territoires occupés par Israël.

L’année dernière, la Banque Mondiale a estimé que le contrôle israélien sur la Zone C – 61% de la Cisjordanie sous total contrôle militaire israélien – coûte à l’économie palestinienne autour de 3,4 milliards de dollars annuellement, soit plus d’un tiers du PIB de l’Autorité Palestinienne.

La Palestine cherche une résolution de l’ONU sur le retrait israélien

La Palestine est la recherche d’une résolution de l’ONU qui fixerait un calendrier pour mettre fin à l’occupation post-1967 en fin d’année, a déclaré mardi le négociateur en chef Saeb Erakat.

Les remarques de M. Erakat sont survenues après que plusieurs parlementaires Européens aient pressé leurs gouvernements à reconnaître pleinement un Etat Palestinien et tandis que les perspectives d’une reprise de pourparlers de paix avec Israël semblaient compromises.

« Nous sommes au Conseil (de l’ONU) de Sécurité maintenant, aujourd’hui. Nous poursuivons notre consultation. Nous voulons une résolution du Conseil de sécurité qui permettra de préserver la solution à deux Etats », a déclaré M. Erakat a des journalistes étrangers rassemblés près de la ville Cisjordanienne de Bethléem.

« Nous voulons un calendrier précis pour mettre fin à l’occupation »

« Nous avons été beaucoup aidés au Conseil de Sécurité par de nombreux pays » a-t-il ajouté, se référant aux récents votes de députés britanniques, français et espagnols en faveur de la reconnaissance symbolique de la Palestine comme Etat.

« Nous espérons obtenir cette résolution avant la fin du mois, avant Noël comme un fait accompli ».

Cette année, l’Autorité Palestinienne a donné comme date limite, Novembre 2016, pour mettre fin au retrait israélien des territoires occupés par Israël lors de la guerre des Six Jours en 1967 et l’établissement d’une solution à deux Etats. Erekat a déclaré que les dirigeants palestiniens avaient discuté du processus avec d’autres pays arabes.

Les Etats-Unis ont réitéré leur opposition à ce qu’ils considèrent être des mesures unilatérales palestiniennes qui contournent les pourparlers de paix avec Israël.

Mais les négociations ne semblent pas prêtes à reprendre, après s’être effondrées dans une spirale de récriminations en Avril dernier malgré une concertation diplomatique dirigée par le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

Erakat a déclaré que la Palestine espérait que les États-Unis n’opposent leur veto à la résolution, mais que s’ils le faisaient, « Le président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas signera immédiatement 22 conventions » assurant l’adhésion Palestinienne à la Cour Pénale Internationale, à travers laquelle il a menacé de poursuivre Israël pour crimes de guerre.

Il est à noter que de nombreux militants pro-palestiniens plaident en faveur d’une solution à un seul Etat donnant les mêmes droits à tous les citoyens, affirmant que la création d’un Etat palestinien à-côté d’Israël ne serait pas durable. Ils ajoutent que la solution à deux Etats, qui est la seule option envisagée par les acteurs internationaux, ne résoudra pas la discrimination existante, ni n’effacera les tensions économiques et militaires.

Traduction : Rochelle Cohen

source originelle :  Al-Akhbar

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