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Du mauvais côté d’un conflit – Par le général Henri Roure

13 avril 20180
Du mauvais côté d’un conflit – Par le général Henri Roure 3.40/5 5 votes

Publié le : 12 avril 2018

Source : comite-valmy.org

Les Anglo-saxons sont coutumiers du mensonge d’État ou de la désinformation. Ils manipulent l’opinion internationale avec un profond mépris pour l’intelligence des peuples et des gouvernants étrangers. Ce qui se déroule actuellement, face à la Russie, est typique de cette suffisance et de la vision des relations internationales qui en découle.

Nous savons ce qu’il en était de l’arsenal de destruction massive de Saddam Hussein et de la « quatrième armée du monde ». Nous revoyons Colin Powell faire défiler, sans honte, à la tribune des Nations-Unies, des photos de camions censés représenter un « laboratoire mobile de recherche » irakien. Le président Chirac avait alors refusé de participer à une guerre préventive contre l’Irak ce qui avait provoqué, aux États-Unis, une flambée de haine contre la France. L’histoire est riche de ces mensonges orchestrés pour la plupart par la CIA, chaque fois pour conforter l’hégémonie des États-Unis..

Bien qu’informé de la situation réelle au Proche-Orient et de l’incongruité des accusations portées contre Bachar el Assad et indirectement contre son allié russe, M. Macron s’aligne sur Washington, sans hésitation ni murmure. Il est patent que M. Macron fait preuve d’un tropisme pro-américain qui lui fait oublier les intérêts de la France et son rôle traditionnel dans les affaires du monde. Sa manie d’émailler certains de ses propos de mots anglais n’est rien d’autre que la preuve, au quotidien, d’un asservissement, non pas seulement culturel, mais également politique, aux États-Unis. Rappelons lui, qu’en tant que chef de l’État, il a la lourde charge de maintenir notre Nation, indépendante, en conformité avec le cours de son histoire.

Malgré M. Macron et les médias occidentaux, une fois de plus, aujourd’hui, nous pouvons nous interroger sur la véracité d’une série d’accusations qui visent la Russie. Pourquoi le colonel Sergeï Skripal, libéré par Poutine et autorisé à quitter la Russie aurait-il fait l’objet d’une tentative d’assassinat, avec sa fille, à la veille des élections présidentielles russes où le président sortant aurait plutôt recherché une approbation internationale ? C’est aussi prendre les services spéciaux russes pour des incapables en leur prêtant une méthode d’assassinat aussi connotée et surtout de ne pas avoir réussi l’élimination. Poutine défend les intérêts de son pays mais ne fait pas de provocation. Dans le même ordre d’idée, s’agissant de la Goutha orientale, où Bachar aurait utilisé les gaz pour réduire une poche de quelques kilomètres-carrés. Lui aussi serait donc un imbécile et ses généraux avec lui, en utilisant une arme interdite alors qu’il a partie gagnée face à quelques islamistes terroristes d’Al Jeich Islam ? soulignons que sur un espace réduit avec des conditions météo défavorables, le gaz ne s’arrête pas à la ligne de front…D’ailleurs les observateurs du Croissant rouge syrien, envoyés sur place n’ont rien vu ressemblant à une attaque. La Russie, bien informée sur la situation, du moins nous sommes en droit de le penser, dément l’utilisation de gaz de combat par son allié. Jamais les conseillers russes n’auraient autorisé une telle attaque…

Alors à quoi veulent en venir les États-unis en prenant, mutatis mutandis, la défense d’Al qaïda et de ses succédanés ? Il semble que les États-Unis reprochent à la Russie de ne plus être l’URSS, tout en ayant réussi à redevenir une grande puissance. La Russie les gène, comme la Chine d’ailleurs, adversaire et soutien de l’Iran, certes, mais économiquement nécessaire et militairement plus dangereux à provoquer. En fait, Washington reproche à Moscou d’être le vainqueur en Syrie. Or les États-Unis n’acceptent pas de concurrence au Moyen-Orient où ils voudraient créer un vaste territoire au sein duquel ils pourraient agir à leur guise. Ils soutiennent, pour des raisons essentiellement pétrolières, l’Arabie saoudite et sont, ainsi, dans l’obligation de s’opposer à l’Iran, ennemi chiite de l’Arabie sunnite… tout en soutenant, de fait, les créatures islamistes du wahabisme. La Russie, toujours à la recherche d’une sécurité sur son flanc sud, est donc l’allié de l’Iran. Ajoutons qu’Israël, autre allié des États-Unis, où le groupe de pression juif est puissant, y compris dans l’entourage de Trump, n’est pas mécontent de voir une situation conflictuelle entre pays musulmans voisins.

Dans cette affaire où les excités sont les Occidentaux et les modérés les Russes, nous pouvons nous poser la question suivante : qui respecte les règles internationales ? Trump, Macron et May qui s’apprêtent à bombarder un État souverain, sans mandat de l’ONU, en s’appuyant – il faut oser – sur des suppositions d’atteintes aux règles de la guerre, ou Poutine qui fait tout pour éviter que cette crise ne dégénère après avoir aidé le pouvoir syrien à vaincre les terroristes islamistes ? Bachar el Assad n’est certes pas irréprochable, mais c’est un Alaouite. C’est-à-dire qu’il appartient à l’ethnie que le général Gouraud, du temps du mandat français, avait considéré, à juste titre, comme seule capable de garder la cohésion de la Syrie. Un Alaouite au pouvoir ne favorise donc pas le dessein étatsunien d’une abolition des frontières nées des accords Sykes-Picot ! Mais M. Macron, connaît davantage les cow-boys et Wall-street que les grands personnages de l’histoire de France. À cause de cette dérive personnelle il s’est rallié au droit du plus fort en foulant au pied le Droit international et les intérêts de la France. M. Macron se trompe d’allié…

Général (2s) Henri Roure

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