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La guerre d’usure contre la Syrie : entre illusions et réalités du terrain – Par Ghaleb Kandil

22 avril 20130
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Publié le : 22 avril 2013

Source : comite-valmy.org

La presse américaine fait état de divergences au sein de l’administration Obama au sujet des moyens de faire face à la crise en Syrie. Elle a mis en avant les propos de certains responsables du Pentagone devant le Congrès, soulignant les dangers d’un armement des rebelles après que le rôle et l’influence décisive d’Al-Qaïda -et sa branche syrienne, le Front al-Nosra- soient apparus au grand jour. La possible implication de terroristes tchétchènes dans le double attentat de Boston donne plus de crédit aux mise en garde de ces responsables, surtout que la presse occidentale avait révélé, il y a quelques mois, la formation de groupuscules combattants tchétchènes en Libye, sous une supervision des SR américains, avant de les envoyer en Syrie -et en Russie- via la Turquie.

La confusion qui règne dans les sphères dirigeantes américaines au sujet de la question syrienne est due, avant toute autre chose, à l’admirable résistance de l’Etat syrien et de son armée nationale, face à une guerre mondiale dirigée par les Etats-Unis. Les transferts d’armes, les camps d’entrainement, les filières de recrutement ainsi que les stratégies politiques et médiatiques, tout ce qui concerne la Syrie est supervisé par Washington, qui attribue les missions à ses alliés et répartit les rôles entre ses auxiliaires. Des milliers de tonnes d’armes et d’équipements ont été fournis par les Français et les britanniques sur décision des Américains. Et les médias ont officiellement annoncé que John Kerry serait porteur, lors de la réunion des pseudo-amis de la Syrie, à Istanbul, de sommes importantes -d’une Amérique en faillite- pour acheter des transports de troupes blindés et du matériel de communication destiné aux terroristes en Syrie. Les propos des responsables du Pentagone, qui semblent en contradiction avec cette attitude interventionniste de la diplomatie, assurent à Washington un prétexte pour faire marche arrière le cas échéant. Car les résultats de l’aventure américaine en Syrie sont plus incertains que jamais.

En effet, la progression de l’armée syrienne ces cinq dernières semaines a dépassé les objectifs initiaux fixés par le commandement militaire. L’avancée ne se limite pas à un secteur bien déterminé mais concerne plusieurs fronts, notamment Damas, les campagnes de Homs, Idleb et Lattaquié, ainsi que les alentours d’Alep. Samedi et dimanche, l’armée régulière et les comités populaires ont enregistrés d’importants succès à Qoussair, près de la frontière libanaise, chassant les terroristes de nombreux villages.

La conséquence de ces développements militaires, plus particulièrement autour de la capitale, est que la grande bataille de Damas, dont les préparatifs se déroulaient d’arrache-pied depuis des mois, n’aura pas lieu dans les mois à venir, de l’aveu même des terroristes et des médias arabes et occidentaux qui les soutiennent.

Il ressort, de tous ces développement, que la guerre d’usure initiée par les Etats-Unis est un jeu très risqué, comportant une grande part d’illusions sur la possibilité d’influencer les équations politiques ou d’inverser les rapports de forces sur le terrain. Pourtant, la coalition chargée de mettre en œuvre ce plan est planétaire. Elle comprend l’Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis, la Turquie, les pays européens, avec comme pivot central Israël et comme chef d’orchestre les Etats-Unis.

Mais c’est sans compter sur la volonté et les capacités de résistance du leadership et du peuple syrien et sur la détermination des puissances émergentes, notamment les Brics, l’Amérique latine et l’Iran, à en finir avec l’unilatéralisme américain.

Ghaleb Kandil

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