Politique France

Ce n’est plus la République en marche, mais la ripoublique en trash !

3 octobre 20184
Ce n’est plus la République en marche, mais la ripoublique en trash ! 4.78/5 37 votes

Mai 2017 : Emmanuel Macron, le candidat sorti de nulle part (pas exactement en fait : sorti tout droit des jupes présidentielles et du gouvernement de François Hollande, pire président de l’histoire de la Vème République, à qui le blanc-bec doit tout, ce qui ne l’a pas empêché quelques semaines plus tôt de le poignarder dans le dos électoral) est élu après une campagne de propagande médiatique proprement hallucinante, jamais vue dans toute l’histoire de notre… « démocratie » (oui, c’est vrai, le mot me pèse fort à être écrit par les temps qui nous courent)…

En cette rentrée 2018, soit moins d’un an et demi après, le « président qui revalorise la fonction », le « Kennedy français », « le bulldozer politique », « l’homme qui révolutionne la politique » (la presse, et parmi beaucoup d’autres), le « Jupiter » élyséen (Bruno Rogert-tout-Petit), le « personnage de roman » (Philippe Besson), l’« homme à la pensée complexe » (entourage élyséen), celui qui « a révolutionné le monde » (Gérard Collomb), la « synthèse de tous les présidents de la Vème République » (voir plus bas), le président « fascinant » (idem), le « chef de file des réformes en Europe » (FMI), le « champion de la planète » (ONU) se retrouve en slip politique et peut-être demain – on peut en tout cas l’espérer ! – en string électoral, au plus bas dans les sondages d’opinions, battant les scores pourtant déjà calamiteux et que l’on croyait indépassables à ce stade d’un quinquennat du bonhomme Michelin socialiste qui l’avait précédé à l’Elysée…

« Comme de Gaulle, il a une vision. Comme Pompidou, c’est un homme de lettres. Comme Giscard, un inspecteur des finances, comme Mitterrand, un homme d’histoire. Comme Chirac, il est empathique. Il a un vrai intérêt pour les gens. Quand il croise quelqu’un, il passe du temps avec lui, c’est pour ça qu’il est toujours en retard. Mais comme Sarkozy, il est hyper énergique et comme Hollande, il a de l’humour. Ce mélange fait sa singularité » Richard Ferrand

« J’assume cette dimension amoureuse. Mon niveau d’exigence envers moi-même est tel que si je dois avoir un chef, je dois avoir de l’admiration pour lui. Et Emmanuel est fascinant. Tout l’est chez lui : son parcours, son intelligence, sa vivacité, sa puissance physique même… » Christophe Castaner

Plus dur sera le « chut ! »

Pendant des mois et jusqu’encore aujourd’hui, malgré une étonnante exception sur laquelle je reviendrai un peu plus loin, la presse macronôlatre (c’est-à-dire la presse) a bien essayé de mettre sous le tapis journalistique (j’aurais dû écrire la carpette) les premiers indices du « problème » Macron : délires inquiétants sur le plan psychiatrique de ses meetings de campagne, saillies plus qu’absconses, rodomontades de bac à sable, mépris abyssal et presque pathologique pour les Français, besoin « tactile » – et toujours viril – aussi prégnant que dérangeant… et tenté de traiter le plus discrètement possible (voire pas du tout) les premières casseroles de l’ère « révolutionnaire » ouverte par notre « homme politique nouveau » : déclaration de patrimoine abracadabrantesque, factures électorales de complaisance, ennuis judiciaires en cascades de ses ministres (Bayrou, De Sarnez, Ferrand, Pénicaud, Flessel) ou de ses plus proches collaborateurs (on va y venir).

Le coup de semonce Benalla

Seule exception, intervenue pendant le long silence plumesque qui prend fin aujourd’hui et que je n’ai donc pu analyser en temps et en heure, le fameux, le fumeux épisode Benalla : pour la première fois (et, depuis lors, la dernière), la presse a mis au grand jour un évènement, un débordement coupable de la bande à Macron ayant entraîné une autocensure policière et judiciaire, ainsi – jusqu’alors – qu’une totale impunité administrative. Un évènement, une anecdote même de prime abord minable, mais virant au véritable scandale d’état quand furent peu à peu révélés tous les avantages indus et totalement inexplicables (j’en aurais bien une, d’explication, et je suis très loin d’être le seul, mais bon… je n’ai pas envie de multiplier les passages devant la 17ème chambre) dont avait pu bénéficier depuis un an l’improbable barbouze macronisée : fonction (floue mais presque omnipotente) sans aucun rapport avec les aptitudes et le CV professionnel du gaillard, salaire de ministre, spacieux appartement de fonction dans le prestigieux Palais de l’Alma du quai Branly (ou plutôt deux, qui devaient être joints pour constituer un duplex de 200 mètres carrés), budget de 180.000 euros pour l’aménagement dudit appartement, voiture de fonction avec chauffeur et « dispositifs lumineux réservés à l’usage de la police »,  grade totalement surréaliste (lieutenant-colonel) dans la réserve de la gendarmerie, permis de port d’arme accordé dans des conditions rocambolesques, voire illégales, badge d’accès à l’hémicycle de l’Assemblée nationale, etc. (source)

Pourquoi Diable la presse de complaisance (pléonasme), si prompte jusque là à éviter, voire à dissimuler les sujets qui fâchent, et parfois qui tâchent, a-t-elle décidé cette fois-ci de sortir la casserole Benalla de la batterie de cuisine macronienne ? On ne le saura sans doute jamais, mais l’hypothèse d’un signal d’avertissement, d’un coup de semonce envoyé par ses véritables maîtres à celui qui, grisé par son nouveau statut, ivre des louanges partout pour lui tressées, semblait vouloir se réconcilier avec la Russie de Vladimir Poutine quelques jours avant l’éclosion de l’« affaire », oubliant du même coup qui l’avait – et dans quels buts – fabriqué, financé, puis propulsé sur son trône élyséen, est à mon sens la plus plausible. Un trône de commodités bien utile pour lui et ses amis (on vient de le voir), mais un trône dont il serait fort aisé – via le lâchage puis le lynchage de ces mêmes médias stipendiés qui l’avait précédemment fait roi – de tirer la chasse ! Depuis la rentrée, on ne parle plus guère de l’affaire Benalla, et il semble que la bienveillance ou, quand le besoin s’en fait sentir, l’omerta médiatique soient de nouveau à l’ordre du jour-nalistique : le bonhomme a donc sans doute bien reçu le message ! A bon entendeur…

Quoiqu’il en soit, une chose est désormais certaine : la « nouvelle façon de faire de la politique » qu’était censé incarner le mari de Brigitte aura fait long feu : Macron, c’est en réalité une même propension que ses prédécesseurs à prendre ses aises avec l’exemplarité qu’exigerait pourtant la fonction, une même facilité à favoriser ses proches, à placer et à récompenser ses courtisans, une même scandaleuse habitude (initiée par Jacques Chirac) à se vautrer dans la repentance révisionniste en insultant notre histoire (y ajoutant  une nouvelle manie encore plus abjecte, qui consiste à critiquer la France et les Français lors de ses voyages d’Etat à l’étranger) et pour couronner le tout, à rabaisser cette fois comme jamais l’image présidentielle, en battant tous les « records » établis par les deux derniers locataires de l’Elysée (dans des styles fort différents, certes, et il faut bien le reconnaître, de par la médiocrité hollandienne bien plus largement encore que via le bling-bling Sarkozien).

Macron à Saint-Martin : désormais, il ne touche plus le fond, il creuse avec les dents !

Rappelez-vous… on avait eu il y a quelques semaines la désormais culte « Fête de la musique » de l’Elysée, avec un Président de la République française posant, hilare et avec madame, entre d’improbables drag queens blacks très dévêtus directement issus d’une boite gay parisienne, rabaissant par là même et déjà (nous le verrons plus loin) la fonction et le palais présidentiels, humiliant du même coup, vous serez sans doute d’accord avec moi, tous les Français qui eurent connaissance de cet épisode et virent ces images :

 

Et bien Macron a fait cette fois encore plus fort ! Hollande avait eu Leonarda et Théo ? Macron l’envoie aux poubelles de l’histoire de l’indécence, de l’obsénité présidentielles avec sa dernière « prestation tactile » à Saint-Martin en Martinique : en voyage de VRP de la Macronie à visage humain, tout à une représentation très médiatisée de « Président des riches » qui aime tant les pauvres, le jeune chien fol de Brigitte s’est lâché comme jamais ! Il ne manquait en vérité que la musique techno et les bulles de savon pour se croire à nouveau dans une boîte branchée du Marais parisien ! Dans une chemise blanche détrempée (par la pluie), il a d’abord fait copain copain dans la rue avec deux jeunes gonzes fort peu vêtus, dont l’un lui avouera sans vergogne sortir à peine de taule où il avait été envoyé pour… un braquage ! Ce qui n’incitera pas le moins du monde notre président à mettre rapidement les voiles, afin d’éviter un voisinage fort peu judicieux pour quelqu’un qui occupe sa charge. Que nenni, soyons cool, merde ! Après lui avoir conseillé de ne plus faire de « bêtises » (sic), Macron s’est carrément rendu au domicile du repris de justice avec le cousin de celui-ci presque à oualpe (1), puis après que son nouvel ami avait lui aussi fait tomber le haut, s’est livré à un numéro d’embrassades et de selfies proprement sidérant, durant lequel le fameux « cliché  au doigt d’honneur » qui illustre ce billet fut pris… voici quelques autres images de cet invraisemblable épisode :

 

Que celui qui n’éprouve pas une sourde colère, un solide dégoût et un profond malaise en voyant ces images me jette la première pierre… et que dire de plus à la vue d’un tel spectacle, si ce n’est qu’on ne voit pas trop bien comment ce « machin présidentiel » pourrait demain nous humilier davantage, parvenir à descendre plus bas, sauf à creuser avec les dents le sol fangeux où il se vautre désormais ?

Avant de nous éloigner pour pleurer de rage plus loin, laissons le dernier mot (prophétique) à un dinosaure politicien bordelais au crâne en peau de fesse totalement démonétisé, mais qui fera peut-être tout de même à nouveau surface électorale, lors des prochaines échéances européennes (au point où on en est…). Un mot, ou plutôt une saillie lâchée en d’autres circonstances, certes, mais d’une actualité troublante, suite aux « aventures » de notre Micron présidentiel en Martinique : « C’est bien que le président de la République mouille sa chemise et aille sur le terrain. Ce qui a changé c’est le style, on a un président qui s’investit » Alain Juppé

Tu l’as dit, bouffi…

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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1) A poil, en Verlan.

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4 Responses to Ce n’est plus la République en marche, mais la ripoublique en trash !

  1. PAPY 57 le 5 octobre 2018 à 23 h 15 min

    Bonsoir Marc
    très heureux de vous retrouver, j’ai eu crainte pour votre santé comme constaté sur d’autres sites.

    Cette personne, élu par des gens vivants dans cette période post-moderne hors de la réalité et par des retraités perdus après la disparition de Fililion n’est rien qu’un pantin ; il s’est cru au dessus des pouvoirs qui l’ont fait arriver au poste qu’il occupe;à ce jour il semblerai qu’il se soit fait « recadrer » par son épouse. Intox ?
    Rien ne va plus en France, le pouvoir politique n’existe plus et n’a plus de droit et le pouvoir séculier non plus vu tous les scandales qui leurs sont rattachés.
    Des gens de « droite » se sont prononcés en faveur du dirigeant de « debout la France » pour les élections européenne.Signe dune monté en puissance de la souveraineté et de la prise de conscience
    des personnes ?
    Je n’y crois pas, les retraités sont obnubilés par leur pension, ils n’ont pas la valeur de leurs parents, ils sont les premiers à avoir été en disruption par rapport aux générations antérieures, et pourtant je fais parti de cette génération.
    Les pouvoirs du Seigneur sont impénétrables et que sa volonté soit faite.
    Cordialement.

  2. Mildred le 3 octobre 2018 à 17 h 44 min

    Je suis entièrement d’accord avec vous, à un détail près. Si la presse a décidé de sortir la casserole Benalla, c’est qu’elle s’était rendu compte que les Français avaient déjà lâché Macron.
    En effet, si l’on considère la moyenne des baromètres de sondages de popularité de Macron, on voit que :

    en mai 2017 il est à 56,33
    en mai 2018 il est à 41,71

    Le 18 juillet Le Monde publie l’article sur Benalla à la Contrescarpe

    en juillet 2018 il tombe à 37
    en août 2018 il est à 35
    en septembre 2018 il est à 30,71

    Très cordialement.

    • marc le 3 octobre 2018 à 18 h 00 min

      Ce n’est pas faux, ma chère Mildred, toutefois pourquoi alors – si vraiment la presse a lâché Micron – depuis la rentrée, le soufflet Benalla est-il aussi spectaculairement retombé, malgré le scandale du coffre fort disparu (entre autres derniers rebondissements) ? Et pourquoi cette presque omerta ou au minimum cette totale complaisance sur les clichés de Saint-Martin ?

      Les semaines qui viennent devraient nous permettre de savoir rapidement laquelle des deux explications est la plus judicieuse (même si les deux peuvent tout à fait finir par se conjuguer) !

      Sincèrement vôtre

  3. Joséphine le 3 octobre 2018 à 14 h 35 min

    Vous dites « ce machin » Marc ? Moi je dis cette chose…Et au fur et à mesure que nous sont offertes les images prises à l’Elysée puis celles prises à St-Martin, ce machin et cette chose immonde, est devenu un FION, oui un fion et rien d’autre ! « On a président qui s’investit a dit Juppé « … Moi je vois qu’ on a un président qui aime à être « investi »…BEURK !
    Elle est belle la France, Fille Aînée de l’Eglise, entre les mains de SATAN !!!
    Une seule chose me rassure, c’est que Macron a refusé à ce que son service de sécurité le suive lorsqu’il s’est rendu, seul, dans l’immeuble des voyous à St-Martin. Alors surtout Prions pour que son irresponsabilité ne le quitte pas. Sans garde du corps, sans flics pour le protéger, il va bien finir par arriver un moment où…Hein ? Oui…
    AMEN
    Bravo Marc pour votre article sulfureux !

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