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Emmanuel Macron, le choix « Rothschild » pour la Présidence française – Par Viktor Yugov

17 février 20170
Emmanuel Macron, le choix « Rothschild » pour la Présidence française – Par Viktor Yugov 5.00/5 3 votes

Publié le : 09 février 2017

Source : comite-valmy.org

Emmanuel Macron, le financier photogénique de 39 ans à la carrière flamboyante figure dans le trio de tête de la course présidentielle en France après que François Fillon et Marine Le Pen aient eu à affronter une vague de discrédits. Selon les sondages, il serait au second tour face à Marine Le Pen, sur laquelle il l’emporterait avec 66% des voix. Emmanuel Macron peut être considéré comme le plus insolite des candidats à la présidence française. Il n’a aucune expérience politique réelle. Il n’a jamais été élu. Il n’est membre d’aucun des principaux partis et ses trois années (2006 à 2009) dans les rangs socialistes peuvent être considérées comme une formalité ; Macron s’est joint au PS « officiellement » mais n’a pas payé de cotisations et n’a jamais assisté ou participé à aucun événement ou réunion de ce parti.

De profession, Macron est un banquier d’investissement « à succès » spécialisé dans les fusions et acquisitions . Il est diplômé de l’École nationale d’administration, une université de premier plan pour l’élite française. Il a travaillé pendant plusieurs années comme inspecteur au ministère de l’Économie. Puis, en 2007, année cruciale de sa carrière, l’économiste prometteur de 29 ans fut repéré puis invité par Jacques Attali dans sa « Commission pour la libération de la croissance française ».

Jacques Attali est un personnage très intéressant

Formellement, c’est un philosophe-généraliste, l’auteur de l’utopie colorée décrivant la façon dont toutes les nations et les états disparaîtront de la face de la terre au terme de conflits sanglants puis les survivants de l’humanité s’uniront sous la bannière de la démocratie et sous le contrôle d’un Gouvernement mondial. De plus, depuis de nombreuses années, Attali a été bien accueilli à l’Elysée et c’est l’un des conseillers les plus influents des dernières générations de présidents français « socialistes », de François Mitterrand à François Hollande. Les médias locaux, en l’appelant « le vrai président de la France » pendant ces périodes, n’exagèrent guère.

C’est Jacques Attali qui dès la période Mitterrand a créé le lien entre le capital financier et l’élite du Parti socialiste au pouvoir, qu’il soutient. Il dispose aussi d’une belle capacité à enrober habilement les plans de prédation des banquiers dans de magnifiques slogans « de gauche ».

En 2008, la Commission Attali présentait au Président Nicolas Sarkozy « 300 propositions pour changer la France » – un plan de modernisation de l’économie destiné à la sortir de longues années de stagnation. L’idée principale peut être formulée comme suit : pour éviter de perdre sa compétitivité sur le marché mondial, le pays doit réduire drastiquement le coût de la main-d’œuvre. Une façon d’y parvenir est d’accroître l’immigration en France ; Les immigrants récents peu payés, qui ne seront pas en mesure de s’organiser dans les syndicats, remplaceront avantageusement les travailleurs locaux de la fabrication et des services. Le plan proposait également d’impressionnantes propositions de réduction drastique des dépenses publiques en matière de santé, d’éducation et de retraite. Sarkozy lui-même n’osa pas accepter un projet aussi radicalement néo-libéral.

Mais revenons à Macron. Pendant son séjour à la Commission, il sut gagner les faveurs d’Attali, qui le présenta bientôt à son ami, François Pérol. Pérol, pour sa part, est le meilleur ami et principal associé de David de Rothschild. C’est ainsi qu’en 2008, Macron fut donc embauché par la Banque Rothschild & Co où il fit une rapide carrière, passant en quatre ans du statut d’analyste à celui de partenaire. Ses émoluments dépassaient plus d’un million d’euros par an mais beaucoup plus profitables encore furent les relations qu’il se fit dans les milieux d’affaires en même temps qu’une réputation de « Mozart financier ».

La plus grosse performance réalisée par Macron au titre de la banque Rothschild fut son implication dans l’achat par la filiale de Nestlé spécialisée dans l’alimentation pour bébé du groupe pharmaceutique américain Pfizer (pour 11.85 milliards de dollars). A cette époque, il croisait pour la première fois le chemin de Matthieu Pigasse, directeur de la succursale française de la banque Lazard Frères, qui était également sur les rangs pour le compte de son client, Danone (sans succès). C’est ainsi que Pigasse devint l’ennemi juré de Macron.

En 2010, Pigasse, banquier « de gauche », ami et patron des socialistes français, envisageait de devenir conseiller économique de François Hollande, mais l’omniprésent Jacques Attali recommanda… Emmanuel Macron. Au fil des ans, Macron, parfaitement à l’aise en anglais et en allemand, allait devenir l’entremetteur privilégié entre les dignitaires socialistes français et les milieux financiers étrangers. Comme l’a noté malicieusement le Guardian, alors que Hollande criait aux meetings « Mon principal ennemi c’est la finance ! » Le fondé de pouvoir de Rothschild, Macron, fonçait à Londres pour rassurer les banquiers : sous le président Hollande ce serait « business as usual ».

En 2012, Hollande devient président et Macron quitta la banque Rothschild pour être nommé secrétaire général adjoint de l’Elysée. En 2014, il assume déjà le rôle de « jeune réformateur » et désormais le ministère de l’Economie et de l’Industrie (piquant la place d’un ami et partenaire commercial de Pigasse, Arnaud Montebourg). Très significativement, Hollande lui donne alors carte blanche pour tout ce qui concerne la « modernisation de l’économie » ( et non plus le « redressement productif »). Macron présente aussitôt un projet de loi comportant près de 300 mesures de libéralisation du marché français. C’est un patchwork de « mesurettes » à première vue plus ou moins anecdotiques mais aux conséquences « durables », dont les experts considérèrent qu’il reprenait quasiment toutes les idées de la commission Attali (jugées excessivement libérales par Sarkozy !).

On observe en effet que ce plan (1) dessine un cadre où par exemple sont organisés et encouragés l’immigration (comme moyen de pression sur les salaires), où des facilités sont prévues pour précariser les salariés, augmenter la concurrence au sein des différentes professions (avec injection d’actionnaires partout où on s’en passait très bien) , indirectement augmenter la journée de travail au détriment des dimanches et du travail nocturne, etc.

Les travailleurs français ne pouvaient évidemment pas approuver ce projet de loi.

La délibération parlementaire sur le projet de « Loi Travail » ( approfondissant la « Loi Macron ») fut donc accompagnée de manifestations massives. Très vite, il s’avéra qu’il n’y avait aucun espoir de faire adopter cette loi par une majorité « de gauche » au Parlement. Hollande a alors fait forcer l’adoption du projet sans l’approbation du parlement et en août 2015 fit passer la « Loi Macron » sans vote. Fait intéressant, avant de devenir président, Hollande avait vivement critiqué cette faculté discrétionnaire du gouvernement qu’il qualifiait même de « fasciste ».

En 2016, lorsque la mauvaise cote de Hollande devint très problématique, une agitation inhabituelle se manifesta autour d’Emmanuel Macron. Ainsi on vit surgir de nulle part un mouvement, « la Jeunesse pour Macron ». Il semblait difficile d’imaginer que la jeunesse puisse soudain se mobiliser autour d’un ministre de l’économie impopulaire dans un pays dont l’économie était très vacillante. Pourtant, plusieurs milliers de personnes participèrent au nouveau mouvement. Macron avait fondé son propre parti avec une appellation assez vague « En marche ! ». Les rassemblements commencèrent à rameuter des foules au moment précis où les socialistes arrivaient péniblement à réunir quelques centaines de personnes à leurs meetings.

Le programme de Macron se présentait comme assez confus. Condamnant les attaques terroristes, il n’a pas cependant l’intention de fermer les frontières, de restreindre l’immigration ou quelque autre mesure pratique ; promettant d’augmenter les dépenses militaires du pays, il ne les distingue pourtant pas de l’OTAN, etc.

En fait, Macron reste le même mondialiste, golem exemplaire de Jacques Attali, sans autre rhétorique que des slogans creux vantant principalement l’unité européenne.

S’en prenant à la fois à la gauche et à la droite, il essaie de séduire les électeurs de droite déçus par Hollande (mais qui avaient voté pour lui) et ceux pour qui le Front national de Marine Le Pen parait trop radical (2).

Dès son apparition soudaine en politique, Macron a flambé à un rythme étonnant et sur un mode inédit. Les journalistes le portent littéralement dans leurs bras. Les magazines féminins en font un nouveau symbole sexuel et un mari ou gendre idéal. Les journaux influents soulignent les agréments de sa position centriste. Les sociologues annoncent sa victoire comme logique. Et nul échotier journalistique ne se hasarde à des révélations visant à le discréditer. En janvier, lorsque une vague d’affaires a entamé les chances de ses deux principaux concurrents, Marine Le Pen et Francois Fillon, Macron est resté à l’écart de tout scandale.

Paradoxale – et donc potentiellement « létale » pour un homme politique français – la vie privée de Macron semblait à certains pouvoir faire jaser, mais les médias en firent une romance « moderne ». Le fait est que la femme du nouveau favori dans la course présidentielle (Brigitte Trogneux) est de 24 ans son ainée. En 2007, le jour de son mariage, il avait 29 ans et elle avait 53 ans. Macron déclara aux journalistes qu’il était tombé amoureux de sa future épouse quand il avait 15 ans, quand elle enseignait le français dans son école. Dans l’intervalle, il passe ses diplômes secondaires et universitaires, voyage dans le monde, construit une carrière, mais au cours de ces 14 années, il demeure fidèle à son premier amour.

Malgré son invraisemblance, cette histoire plaît aux journalistes. Des photos de Macron, marchant main dans la main avec sa femme, ou Macron avec un biberon, nourrissant ses « petits-enfants » ont été publiées par tous les journaux du pays. Des magazines de mode font de sa femme « une icône de style  ». En termes d’ingénierie politique, c’était bien vu : la France vieillit, et son électorat compte nombre de retraitées . Pour elles, il y a désormais une abondance de représentations « grand public » dans lesquelles les beaux jeunes gens s’éprennent de dames mûres.

L’idylle familiale (ripolinée à la subversion « tendance ») de Macron est conçue pour elles et projetée sur elles. Il est également vrai que les tabloïds font périodiquement courir des rumeurs suggérant que l’amant actuel de Macron est le président de Radio France, Matthieu Gallet (3), mais sans présenter de preuves pour l’attester. Dans l’ensemble, la carrière du jeune homme politique va si bien et les médias le soutiennent si fort qu’il est impossible de ne pas suspecter quelque puissante influence. Une fois que Macron a annoncé qu’il entrait dans la course à la présidentielle, les Français lui donnèrent le surnom de « candidat Rothschild ». Un sobriquet qui ne doit rien aux « conspirationnistes » : la branche française de la famille Rothschild, qui contrôle des actifs de dizaines de milliards d’euros, a toujours cherché naturellement à avoir son homme à l’Elysée. David de Rothschild avait entretenu des relations d’amitié et d’affaires avec des générations de politiciens français, de Charles de Gaulle à Georges Pompidou, d’Edouard Balladur à Nicolas Sarkozy.

Ancien secrétaire général de l’Elysée, François Pérol, ainsi que le directeur du Cabinet des ministres sous le Premier ministre Beregovoy, Nicolas Basire ont travaillé directement pour la banque de Rothschild (4).

Les historiens estiment que la privatisation à grande échelle du milieu des années 90 n’a pas été conduite par le Premier ministre Balladur sans ingérence manifeste des Rothschild. Dans cette lutte politique le concurrent de Rothschild semble être la banque de frères Lazard, dont la branche française est menée par le plus grand ennemi de Marcon… Matthieu Pigasse. À la Banque Lazard, il joue le même rôle que Jacques Attali tient auprès de la banque Rothschild.

Pigasse raffole de punk rock et de spectacles de télé-réalité, il se pique de jouer de la guitare ; Il achète des journaux influents, cite des entretiens avec des philosophes de gauche et est un compagnon actif de politiciens de gauche. Comme les Rothschild, Lazard a su « nourrir » les socialistes en 2007. Matthieu Pigasse a parrainé la campagne présidentielle de Ségolène Royal tout en soutenant Arnaud Montebourg. Après que son ami ait été forcé de se retirer des primaires en raison de ses médiocres résultats, Pigasse soutint Benoit Hamon. Celui-ci a certes promis (dernièrement) un revenu de base inconditionnel de 750 euros, mais les banquiers savent parfaitement relativiser la portée de cette rhétorique « de gauche » propre aux campagnes électorales. Les médias de chalandise « de gauche » reprochent aussi à Pigasse de diviser les socialistes.

En fait, le banquier a simplement ouvert la voie à ses protégés dans le parti (5) et en même temps rendu à François Hollande la monnaie de sa pièce … de ne pas l’avoir adoubé à l’Elysée. Le dernier coup désastreux porté à la cote de Hollande fut un livre, compilé par des journalistes du Monde : Un président ne devrait pas dire cela… où des citations habilement sélectionnées dénoncent le président comme un hypocrite, un raciste et un menteur.

Peu de temps après la publication, Hollande apparu à la télévision pour annoncer sa renonciation à briguer un second mandat de Président. Or, la plupart des actions du Monde appartiennent à … Pigasse.

Outre Le Monde, le directeur français de la banque Lazard contrôle plusieurs autres médias influents. La seule menace pour Macron peut provenir d’eux. Si une « boule puante » est lancée, visant à discréditer, « l’homme en marche » le premier à la diffuser sera Matthieu Pigasse par le truchement de l’un ou l’autre des médias qu’il contrôle.

Emmanuel Macron semble un produit très bien fini des technologies politiques les plus pointues, idéalement formaté pour la course présidentielle. Son image a été soigneusement conçue sur des bases marketing : son « regard », son histoire d’amour suavement poignante et son non-programme si politiquement et correctement attrape-tout. Mais là se trouve aussi sa faiblesse – les électeurs français peuvent percevoir l’artifice de ce candidat fabriqué, et son inconsistance voire sa dépendance d’intérêts qui le disqualifient comme éventuel chef de la nation.
Le problème n’est pas tant dans l’implication des banquiers dans la politique française, car c’est devenu une tradition ; mais dans le fait que seul un président autonome et indépendant peut être, dans pareil contexte, en mesure d’imposer son « agenda » à des sponsors de plus en plus influents. Or, le frais minois de Macron n’évoque aucunement un tel président. Il suggère plutôt un hominidé de synthèse, affiné aux contraintes de gestion de l’opinion publique. Aujourd’hui, les sociologues français s’accordent pourtant à prédire une victoire de Macron aux élections présidentielles. Soit dit en passant, les mêmes sociologues aux élections américaines ont unanimement promis la victoire à… Hillary Clinton.

Quoiqu’il advienne du « produit » Macron, il restera donc comme un modèle accompli de la façon dont s’accordent aisément les intérêts de la finance mondiale avec ceux des partis « de gauche » européens, et de la manière dont l’alternance politique en France est aussi immuable que le fait que (6) les présidents changent mais les gens qui les propulsent à l’ Élysée restent les mêmes.

Viktor Yugov

Article publié à l’origine sur Vzglyad. (traduit et enjolivé par la brigade spéciale de propagande complotiste des Tropiques)

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1) Loi Macron puis Loi Travail.

2) Ceux qu’en France on qualifie de « centristes ».

3) Désigné par un gouvernement sous influence Macron.

4) Comme jadis Georges Pompidou avant d’entrer en politique.

5) Montebourg puis maintenant Hamon.

6) Depuis la démission de De Gaulle.

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