Europe

Et c’est tout le contraire qui s’est produit… Par Christophe Servan

29 mai 20150
Et c’est tout le contraire qui s’est produit… Par Christophe Servan 5.00/5 5 votes

Publié le : 29 mai 2015

Source : bvoltaire.fr

Dernièrement, je suis tombé sur un site qui se faisait un malin plaisir à rappeler les slogans que les partisans du OUI aux traités de Maastricht (1992) et de Lisbonne (2005) nous avaient rabâchés pendant la campagne. C’est une lecture qui vaut vraiment la peine et qui m’a donné à réfléchir. Dans ce florilège, j’en ai retenu trois, pour illustrer mon propos.

« L’Europe est la réponse d’avenir à la question du chômage » (Michel Sapin, 2/8/1992, Le Journal du Dimanche).

« Si le NON l’emporte, on sait ce qui se passera […], la France sera diminuée, appauvrie, méprisée » (Ségolène Royal, 4/10/2004, RTL).

« Dire NON au traité, c’est […] faire le jeu de l’impérialisme américain » (Jack Lang, 5/11/2004, Libération).

Ce qui est ici tout à fait remarquable, ce n’est pas qu’aucune promesse n’ait été tenue – ce qui aurait été, somme toute, assez banal – mais que, finalement, ce soit le contraire qui s’est produit : le chômage, plutôt que reculer, s’est littéralement envolé, la France est aujourd’hui « appauvrie, diminuée et méprisée » et l’Europe est plus que jamais à la remorque des États-Unis.

Lorsque les pronostiqueurs disent n’importe quoi, statistiquement, ils ont une chance sur deux de se tromper, avoir tout faux est [presque] aussi difficile qu’avoir tout bon. Je me suis alors demandé si, pour bien comprendre le langage des bien-pensants qui nous gouvernent, il n’était pas plus judicieux de prendre les mots dans leur sens contraire, comme s’ils employaient un langage codé :

« Mon ami, c’est la finance » (François Hollande, 22/1/2012, Le Bourget).

« Moi président de la République, je ne ferai pas en sorte que mon comportement soit en chaque instant exemplaire » (François Hollande, 2/5/2012, débat télé avec Nicolas Sarkozy).

« Moi président de la République, je n’introduirai pas la représentation proportionnelle pour les élections législatives, ni pour les élections de 2012, ni celles de 2017″ (François Hollande, 2/5/2012, débat télé avec Nicolas Sarkozy).

Etc.

N’est-ce pas plus clair ainsi ? Et on pourrait en rajouter des pages et des pages.

Certes, après coup, l’exercice est facile, mais si maintenant nous nous projetions dans l’avenir et laissions de côté les antiphrases de celui qui restera comme le Président le plus (a)normal de toute la Ve République ? Son adversaire Nicolas Sarkozy propose, pour 2017, de réduire d’un tiers le nombre des parlementaires, créer un contrat de 5 ans dans la fonction publique (hors policiers et enseignants), augmenter le temps de travail des fonctionnaires, rétablir les heures supplémentaires défiscalisées, revenir sur les 35 heures, harmoniser la fiscalité avec l’Allemagne, supprimer l’ISF, abroger la loi Taubira, proposer un Schengen II, réformer le collège unique, exploiter le gaz de schiste, etc. Bref, il nous promet de faire en 2017 tout ce qu’il n’a pas eu le courage de faire en 2007.

Et si, à la place, il n’était pas plutôt en train de nous concocter avec les coquins de Bruxelles l’achèvement du processus de démantèlement de notre souveraineté nationale et la normalisation d’une société économiquement et ethniquement fracturée, à l’américaine, en somme la fin de la République une et indivisible menée à bien par Les Républicains ?

Christophe Servan

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