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Le CV trafiqué de Jean-Christophe Cambadélis – Par le Point.fr

17 septembre 20140
Le CV trafiqué de Jean-Christophe Cambadélis – Par le Point.fr 5.00/5 5 votes

Publié le : 17 septembre 2014

Source : lepoint.fr

 
Selon Mediapart, le premier secrétaire du Parti socialiste a obtenu en 1987 un doctorat sans avoir le moindre diplôme universitaire.

Le premier secrétaire du PS a usurpé ses diplômes, révèle ce mercredi Mediapart, qui publie des extraits d’un livre de son journaliste Laurent Mauduit, À tous ceux qui ne se résignent pas à la débâcle qui vient (chez Don Quichotte, en librairie le 18 septembre). Un livre qui règle son compte à une génération de cadres socialistes, passés par le trotskysme, puis par le syndicalisme étudiant, avant de faire de brillantes carrières au PS.

Laurent Mauduit a commencé sous les mêmes auspices : militant à l’OCI (Organisation communiste internationaliste), un groupuscule trotskyste, puis au syndicat étudiant l’Unef, son parcours l’a amené à croiser ceux qui sont aujourd’hui au pouvoir. Qualifié de « pilier de l’OCI« , Jean-Christophe Cambadélis a par la suite dirigé l’Unef et la Mnef, la mutuelle étudiante dissoute en 2000, après avoir été au coeur d’un scandale de financement du Parti socialiste. Mais ce n’est pas cet aspect des choses qui intéresse le journaliste ici. Jean-Christophe Cambadélis a en effet été condamné par deux fois dans cette affaire, en 2000, puis en 2006, rappelle Mediapart.

C’est un autre aspect, plus pathétique, que révèle Laurent Mauduit. Jean-Christophe Cambadélis s’est fabriqué de toutes pièces un parcours universitaire lui permettant de soutenir une thèse, alors qu’il n’avait pas le moindre diplôme.

Une thèse « très médiocre »

Selon Mauduit, la fiche Wikipédia de Jean-Christophe Cambadélis mentionne une thèse passée en 1987, s’intitulant « Les mouvements sociaux sous la Ve République » (la fiche a été corrigée depuis, renvoyant à l’article de Mediapart). C’est ce qui a mis la puce à l’oreille du journaliste constatant que, sur son blog, le premier secrétaire ne mentionnait pas ce travail universitaire.

Enquête faite, Mauduit a retrouvé la thèse, en réalité consacrée au bonapartisme sous la Ve et datant de 1987. « Très médiocre« , selon le journaliste, elle est « grossière dans sa démonstration, reprenant sans distance ni nuances les analyses frustes de l’OCI sur le projet gaulliste d’association capital-travail, et les analyses caricaturales et sectaires d’Alexandre Hébert (membre secret de l’OCI et dirigeant de l’union départementale de FO) sur le corporatisme« .

Mais le plus grave n’est pas là. Le journaliste affirme en effet que Jean-Christophe Cambadélis a fabriqué un faux diplôme universitaire à en-tête de l’université du Mans pour pouvoir s’inscrire à Jussieu et choisir comme directeur de thèse Pierre Fougeyrollas, membre de l’OCI. C’est lui qui, selon des témoins retrouvés par Mauduit, assure à l’administration de l’université que Jean-Christophe Cambadélis lui a bien présenté les pièces nécessaires à son inscription en doctorat. Une procédure totalement irrégulière et dont les mêmes témoins assurent qu’elle n’est « jamais arrivée avant ni depuis. »

Plagiat

Mais l’onction universitaire ne suffit pas à « Camba », assure Mauduit, qui révèle aussi que le futur premier secrétaire a allègrement pillé les travaux de deux de ses « amis » pour publier son premier livre Pour une nouvelle stratégie démocratique. « Tout juste a-t-il pris la plume pour rédiger une brève introduction, dans un français approximatif, et une conclusion tout aussi rapide. Il a également reproduit sur une quarantaine de pages un extrait de sa thèse de doctorat. Le reste, c’est-à-dire les quatre cinquièmes du livre, il n’en a pas écrit une ligne« , assène Laurent Mauduit.

Cette onction universitaire et éditoriale, Jean-Christophe Cambadélis en avait besoin, selon le journaliste de Mediapart, pour grimper les échelons du PS. Rappelant ce qui est arrivé récemment au grand rabbin de France Gilles Bernheim, convaincu de plagiat et qui a ensuite reconnu qu’il avait usurpé son agrégation, avant de démissionner, Mauduit estime que cette histoire « en dit long sur le sentiment d’impunité des élus, de gauche comme de droite« .

Jean-Christophe Cambadélis dément, estimant auprès de l’Agence France-Presse que « c’est du très grand n’importe quoi« .

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