Politique France

Le Valls à deux temps : de la gauche plurielle à la gauche plus rien !

25 août 20141
Le Valls à deux temps : de la gauche plurielle à la gauche plus rien ! 4.98/5 63 votes

Après donc les sorties tonitruantes et surréalistes des ministres Arnaud Montebourg et Benoît Hamon dont La Plume se faisait l’écho hier, sorties particulièrement éclairantes pour évaluer l’homogénéité et la solidarité de l’équipe gouvernementale chargée par notre ectoplasme présidentiel de piloter le vaisseau France après le désastre des élections municipales sous la houlette du très arriviste et très inquiétant Manuel Valls, dont la nomination n’empêcha d’ailleurs en rien la gauche toute entière de se prendre une autre gigantesque raclée lors du naufrage des européennes, voilà donc aujourd’hui le nouvel épisode de ce qui semble devoir devenir le nouveau sitcom de série Z de la Hollandie triomphante !

Triomphante… euh, en vérité, seulement il y a un peu plus de deux ans de cela, en 2012, car hier et depuis un bon petit moment déjà en coma dépassé, et même en état de mort cérébrale, et désormais donc, après l’épisode qui vient d’avoir lieu, carrément en état de mort clinique. Et si le peuple de France avait à nouveau voix au chapitre et était consulté dans les jours, les semaines ou les mois qui viennent, en qualité de médecin légiste électoral, nul doute qu’il n’hésiterait pas à signer des deux mains l’acte de décès.

En deux ans à peine, après le lâchage de la gauche mélenchono-communiste et la désertion de la gauche EELV (mais avec ceux-là, il ne faut jamais désespérer de rien : ils pourraient bien décider demain de revenir par la porte de derrière !), François Hollande et son orchestre de guignols, improbables alchimistes de la politique à la française, auront donc réussi l’exploit pas banal de transformer l’or socialiste en plomb, en passant du triomphe de la gauche plurielle au naufrage de la gauche plus rien !

Car il ne reste désormais plus à gauche qu’un néant idéologique et un capharnaüm politique. Il est vrai que côté droite UMPiste, c’est à peine plus crédible, où l’on voit avec consternation pour ne pas dire effarement feu-Jean-François Copé, François Fillon, Laurent Wauquiez, Bruno Lemaire, Marie-Chantal NKM et à présent le fantôme sorti d’outre-tombe d’Alain Juppé, l’ex-meilleur d’entre eux, disputer au petit Nicolas (qui piaffe d’impatience à l’idée de revenir nous casser les burnes à défaut de casser la baraque) le titre de champion de jokari politicien dans ce qui fut le premier parti de France, et qui n’est plus à présent qu’un champ de ruines…

Manuel : laisse pas aller, c’est un Valls !

Ce coup-là donc, face à l’affront subi hier, et après plusieurs alertes, Valls n’a pas mis l’temps… Il a rapidement exigé (et obtenu) de l’allocataire de l’Elysée (si, si, car c’est vous qui payez !) la tête de l’homme à la marinière, qui, il faut bien le reconnaître, lui pissait grave sur les godasses matignonesques depuis un bon moment.

Manuel Valls « merde, quand même ! » a serré plus encore que d’ordinaire les dents, montré sa machoire mussolinienne, tapé de son petit poing de caudillo catalan sur la table. Valls, ce Rastignac politique, cet opportuniste désormais ultra-communautaire, pour qui tous les « Moyen-Orient » sont bons pour parvenir à ses fins, quitte à renier aujourd’hui ce qu’il défendait la main sur le cœur hier (la cause des Palestiniens) et à lécher d’abondance et jusqu’à l’indécence pour ne pas dire l’obscénité ce qu’il critiquait naguère (le sionisme et son bras armé en France, le CRIF).

Valls, ce Torquemada zélé de la pensée bien conforme, ce petit censeur de joie dieudonnienne, ce gazeur en chef de la Manif pour Tous.

Valls éphémèrement chouchou des enquêtes d’opinion (et j’ai un gros doute sur leur sérieux et donc sur leur légitimité) mais aujourd’hui, en chute libre et sans parachute dans les sondages, qui apparaît enfin pour ce qu’il est réellement, un homme politique rasoir au possible, bientôt à deux lames gouvernementales, qui va inéluctablement se couper de l’électeur de gauche avant que celui-ci ne se rétracte !

Valls, création de toutes pièces de l’oligarchie qui nous gouverne, baudruche favorite de la sphère médiatique après Ségolène, Nicolas et Dominique, la suite au prochain numéro, et qui a sans doute – on peut au moins l’espérer ! – tué définitivement son avenir politique en ayant cru le servir lorsqu’il a décidé de chausser les charentaises de Jean-Marc Ayrault sous les ors de l’hôtel Matignon.

Valls dans son plus beau rôle, dans sa plus belle pièce : Mort d’un compromis voyageur. Mais qui entrainera tout de même dans sa chute, dans sa mort politique, au moins trois de ses ministres récalcitrants…

Montebourg : des sorties médiatiques et chics à la sortie de route… et prout !

Cette fois, l’ex-avocat autrefois préféré d’Audrey Pulvar aura donc un peu trop tiré sur la corde du culot politique. Celui qui a fait depuis le début du désastre hollandien – et ô combien ! – partie de l’équipage, celui qui fut initialement nommé (j’en pouffe encore) Ministre « du Redressement Productif  » et qui ne fut en réalité qu’un tonitruant, papillonnant, « cocoriquant » mais totalement vain Ministre de l’effondrement improductif, avait donc mené hier la charge la plus sévère, réalisant ce faisant l’exploit certes pas banal de critiquer vertement, de fustiger même la politique économique d’un gouvernement… dont il était justement depuis plusieurs mois le Ministre de l’Economie ! A ce point de grand n’importe quoi ou plutôt de culot himalayen, on ne peut qu’être pris de vertige, à cause de l’altitude ou du vide, on ne sait plus, et se demander si tout de même on ne rêve pas ?

Et bien non, on ne rêve pas… et dans le genre pique-assiette qui rentre par la fenêtre, vide le frigo, critique la déco et chie dans les plantes vertes, Montebourg fera désormais figure de mètre-étalon. Pour lui, apparemment, tous les coucous sont permis !

Benoit Hamon, nouveau  ministre… de l’Eradication Nationale

Il semblait pourtant particulièrement apte pour occuper son poste, le Benoît, car cancre à souhait, mais il ne redoublera très vraisemblablement pas pour cette fois… bien qu’il ait semble-t-il tout essayé pour tenter de sauver son maroquin et pour rester sur le Radeau de la Méduse gouvernemental, ce qui en dit au passage fort long sur la moelle et le sens de l’honneur du gaillard. Hamon aura donc été l’un des plus éphémères ministres de l’Education Nationale. Pire encore, il n’aura même pas occupé son ministère suffisamment longtemps pour piloter ne fût-ce qu’UNE SEULE rentrée scolaire ! On frôle le Guiness Book des Records !

Pour que la rigolade soit complète, il ne manquerait plus que la rumeur concernant son possible remplaçant soit fondée : il se murmure en effet que Jack Lang… quoiqu’un autre poste va aussi se libérer, que celui qui ressemble de plus en plus au Portrait de Dorian Gray et qui s’emmerde comme un rat mort à l’Institut du Monde Arabe (malgré un salaire… de ministre !) pourrait encore plus ambitionner d’occuper… Dieu nous en préserve, on a déjà suffisamment donné !

Filippetti, Ministre désormais intermittente de la Culture

Car on sait d’ores et déjà que, avec Montebourg et Hamon, Aurélie Filippetti fera partie de la charrette ministérielle. La voilà donc redevenue une travailleuse précaire du spectacle politique… sans doute par solidarité avec ceux qui l’avaient tant chahutée cet été ?

Ouais… enfin, c’est en tout cas ce que la bougresse voudrait bien nous faire croire ! Car voyant très clairement le coup de pied au cul venir, avec son bon gros sabot, elle nous a presque immédiatement servi le truc – usé jusqu’à la corde mais toujours efficace apparemment pour les gogos médiatiques – de la démission volontaire, affirmant dans une lettre ouverte préalable à son renvoi « Manu-militari » (je sais, c’est facile, mais ça m’amuse !) qu’elle ne serait « pas candidate à un nouveau poste ministériel », concluant royale comme Ségolène (qui devrait – elle – rester en place malgré ses nombreuses sorties de route) : « je choisis pour ma part la loyauté à mes idéaux » (sic). Avouez que c’est bouleversant comme une tragédie grecque, beau comme de l’antique… mais que c’est aussi – et bien plus encore – à en pisser de rire !

Aurélie, comme naguère la femme du boulanger de Pagnol dont elle porte le prénom et comme son camarade de charrette  le petit Benoît, va donc bientôt faire l’école ministérielle buissonnière, et semble désormais fin prête à relever le défi des planches, étant manifestement beaucoup plus douée pour les pantalonnades de boulevard que pour les fonctions ministérielles ! Mais que voulez-vous… C’était sans doute écrit : Edith Cresson avant-hier, Rachida Dati, Rama Yade et Chantal Jouanneau hier, Aurélie Filippetti aujourd’hui, en attendant Najat Vallaud-Belkacem et autre Anne Hidalgo demain… la désormais ex-Ministre de la Culture n’est pas la première et ne sera certainement pas la dernière courtisane à en faire l’expérience : à monter ainsi en position principalement horizontale et bien trop vite les marches du pouvoir, il arrive que l’on s’y étale bien plus magistralement encore que dans les alcôves, et après coup (si j’ose dire !) l’incompétence apparaît imparablement, implacablement en pleine lumière.

Sic transit gloria mundi…Ci-gît François Hollande

C’est sans doute le début de la fin, ou plus encore la fin du début pour François Hollande, dérisoire capitaine de pédalo qui s’est retrouvé capitaine de croisière au long cours (celle de notre pauvre pays) après avoir terminé premier dans un concours de circonstances exceptionnel, suite à la désaffection rédhibitoire de l’électeur français de base pour le Pinocchio élyséen à talonnettes et à Rolex à la vulgarité de parvenu (et femme pouffe à souhait qui allait avec) qui l’avait précédé, et surtout par la grâce d’un hallucinant, d’un définitivement cultissime – et osons le dire au fond pour nous miraculeux – triple axel avec dérapage sur foutre et descente aux enfers présidentiels de l’ex-chouchou de cette France politico-médiatique qui se goinfre pendant que le peuple trinque, le toujours queutard (on ne se refait pas) mais désormais tricard politique Dominique Strauss-Kahn.

François Hollande, taillé pour la fonction présidentielle comme Mimi Mathy l’est pour jouer les MVP de basket en NBA, et Josiane Balasko, ou plus encore sa fille Marilou Berry, pour être mannequin vedette sur les podiums des défilés de haute couture.

François Hollande qui veut donc continuer mordicus à nous faire danser le Valls, sur le pont d’un navire nommé France, qu’il convient à présent définitivement de rebaptiser Titanic. L’histoire est on le sait depuis longtemps un éternel recommencement : alors dansez donc encore un peu, braves gens, pendant que le bateau coule !

François Hollande, dont il devient urgent à présent, dans les rédactions de presse de Paris ou d’ailleurs, de songer à rédiger la nécrologie politique, car on ne voit plus guère comment il pourrait bien désormais seulement passer l’hiver… Et il nous faudra probablement bientôt un nouveau Malraux pour prononcer son oraison funèbre : « entre ici, François Hollande, avec ton terrible cortège »… mais c’est une autre histoire !

Et maintenant, à qui le détour ?

Allez, on n’a sans doute pas encore fini de rigoler. Mais en réalité, comme aurait pu dire – une fois de plus ! – le regretté Coluche : « rigolez pas, c’est avec notre pognon tout de même ». D’ailleurs, ce n’est pas seulement avec notre pognon. C’est bien pire encore : c’est avec notre pays !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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Une réponse pour Le Valls à deux temps : de la gauche plurielle à la gauche plus rien !

  1. NOURATIN le 26 août 2014 à 9 h 38 min

    Une fois n’est pas coutume, soyons optimistes! Les bonnes nouvelles sont trop rares pour ne pas se réjouir de l’éviction de ces trois pignoufs (au moins). L’idée de faire l’économie du salaire ministériel du « redresseur productif », puisqu’il devrait n’être pas remplacé, m’emplit d’allégresse, modérée, certes, mais tout de même.
    D’accord, nous sommes foutus mais ne faisons pas la fine bouche, une toute petite trouée de ciel bleu en plein milieu de la grisaille, c’est toujours ça de pris. Savourons!
    Amitiés.

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