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Les vérités inopportunes… Par Christian Vanneste

13 mai 20140
Les vérités inopportunes… Par Christian Vanneste 5.00/5 5 votes

Publié le : 11 mai 2014

Source : ndf.fr

La triade infernale qui règne dans le microcosme politico-médiatique, pensée unique, politiquement correct et terrorisme intellectuel, vient d’inventer un nouveau concept à la fois inquiétant et révélateur. Si vous dites qu’il y a un lien entre l’immigration et la délinquance, vous êtes raciste, ça va de soi. Si vous rappelez que l’esclavage a été pratiqué dans le monde musulman, et notamment en Afrique dans les ports d’Alger ou de Zanzibar, vous êtes un islamophobe doublé d’un nostalgique de la colonisation, c’est une évidence. Si vous précisez que les nazis et leurs complices n’ont pas organisé la déportation d’homosexuels à partir du territoire français, vous êtes un odieux homophobe, ça ne fait pas un pli. Indignation surjouée, surexposition médiatique, surabondance lexicale pour dénoncer l’odieux, le sulfureux, l’infréquentable, présomption de culpabilité… et une association grassement subventionnée ou un Parquet zélé vous envoient en correctionnelle. Ce scénario est habituel. Il rencontre un obstacle : les statistiques ou les faits historiques qui donnent amplement raison à celui par qui le scandale arrive. Qu’à cela ne tienne, nos commissaires politiques déguisés en journalistes ou en politiciens ont trouvé la parade : c’était peut-être vrai mais ce n’était pas opportun. Mieux vaut taire une vérité qui blesse que de froisser les personnes dont la dignité s’abrite derrière le mensonge.

Les immigrés sont suffisamment discriminés sans qu’on donne une bonne raison d’en limiter le flux. Des musulmans donnent dans le monde assez d’exemples de fanatisme, pour qu’on ne rappelle pas de façon maladroite que le respect des Droits de l’Homme n’est pas la tasse de thé de l’Islam. Les droits revendiqués par le lobby homosexuel trouvent dans la victimisation un argument de poids. Honte à celui qui en atténue l’effet, même si les faits accréditent ses propos. Décidément, Molière a tout dit  ! On retrouve Philinte disant à Alceste : »Il est bon de cacher ce qu’on a dans le coeur. Serait-il à propos et de la bienséance de dire à mille gens tout ce que d’eux on pense ? » Alors la meute de la bien-pensance officielle ne lâche pas pas sa proie. Celle-ci disait vrai ? La belle affaire ! Peu importe ce qui est vrai ou non. C’est le ton qui est insupportable. C’est l’obsession ou les fantasmes qui se cachent derrière ces incartades qu’il faut condamner. Soit le soupçon de délire, de trouble mental, façon dissidence en ex-URSS, soit dans un style plus français, le ridicule, vous font sortir de la piste.

La vérité ou la franchise peuvent, comme le dit Philinte, être tournées en ridicule, et celui-ci est mortel. C’était le thème et le titre d’un excellent film de Patrice Leconte, qui nous ramenait à la Cour de Versailles. Il y a des anachronismes révélateurs : la Cour n’est pas morte. Ses membres ont simplement changé. Rien ne respire davantage l’esprit de cour que le milieu bobo-gaucho parisien, que « Libé » par exemple. Il y a deux ans, pour avoir rappelé une vérité historique incontestable sur la déportation homosexuelle, j’étais odieux. Maintenant que les tribunaux m’ont une fois encore relaxé, ce serait le ridicule de mes propos qui m’aurait sauvé. Le bon sens devrait s’étonner de ce que le lynchage médiatique provoqué par l’ignorance et la malveillance de ses auteurs ait pu ne viser que des poncifs peu sérieux, aux yeux des habiles Philinte que sont nos juges, mais il devrait surtout s’émouvoir de la contradiction entre l’esprit de cour et la Démocratie.

Thierry Mariani, Renaud Camus, Eric Zemmour, Yvan Rioufol, et d’autres encore, m’ont rejoint dans cette galère des fourberies du politiquement correct. Nous sommes les réprouvés du mensonge officiel, de ceux qui jouent à la démocratie entre eux devant des spectateurs abusés, mais aussi de plus en plus nombreux à être désabusés. Le Front des leaders d’opinion, journalistes, « animatueurs », politiciens professionnels, vedettes du show-bizz en quête de public, responsables d’associations communautaires, impose ses préférences peu nationales, et édicte une « vérité »  que les faits eux-mêmes ne parviennent pas à entamer. Alors, le choix est clair : il faut, soit se coucher devant les exigences du milieu, relayées par son patron à l’UMP, comme l’a fait Mariani, soit comme Philinte, avoir « le plaisir de perdre son procès » sans bouger d’une ligne, à la manière de Zemmour ou de Camus, soit le gagner, pour la satisfaction d’être l’importun insistant, celui qui préfère la vérité et la démocratie aux mensonges de cour et à la fréquentation des courtisans.

Christian Vanneste

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