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Edwy Plenel : le Charles Bronson du journalisme… Par Gabrielle Cluzel

21 mars 20142
Edwy Plenel : le Charles Bronson du journalisme… Par Gabrielle Cluzel 5.00/5 3 votes

Publié le : 21 mars 2014

Source : bvoltaire.fr

« Nous, on travaille en amont, on lance les affaires dont la justice s’empare après […] contrairement à un journalisme un peu facile qui consiste à attendre les P.-V. des juges », déclarait le 11 mars dernier Edwy Plenel, patron de Mediapart, sur le plateau de Canal Plus. Vous l’avez compris, Edwy Plenel, c’est un peu notre Charles Bronson. Il en a le physique, et le rôle de Justicier dans la ville. Face à un journalisme « facile », à une justice mollassonne, puisqu’il faut qu’on lui « lance les affaires », Edwy Plenel, lui, se retrousse les manches. Il bosse « en amont ». Et il a indéniablement à son actif de beaux coups journalistiques, comme l’affaire Cahuzac, bien sûr. Charles Bronson, on vous dit. Quand il a décidé de faire le ménage ce n’est pas pour exercice.

Las, le problème des justiciers solitaires dans la vraie vie est toujours le même : ils finissent par croire le monde aussi manichéen qu’un film américain des années 70 et s’imaginent investis d’une mission supérieure. Et cela nuit au métier.

Car pire que le journaliste facile, il y a le journaliste partial. Lorsque Edwy Plenel, dans l’émission « On n’est pas couché » samedi dernier, évoque les 20.000 « monstres » qui étaient dans la rue à Paris au début de l’année pour « dire leur haine du juif, du noir, du rom, de l’étranger, de l’autre », on se demande si ce registre sémantique fait bien preuve de la distance factuelle et de la hauteur de vue qui siéent à la profession.

Lorsque Edwy Plenel poursuit inlassablement, saison après saison, comme une obsession (comme si celui-ci était l’insaisissable psychopathe terrorisant le patelin), Nicolas Sarkozy, on se demande si tout cela ne dépasse pas le cadre du journalisme. François Hollande, lui, en est convaincu depuis longtemps, comme le montre un échange entre les deux hommes en 2010 à l’Université d’été de La Rochelle, immortalisé par la caméra de Canal Plus : « Tu n’as pas encore arrêté le délinquant ? – Je fais mon travail – Oh, vous avez fait plus que votre travail ! » Le délinquant, on l’aura compris, c’est Sarkozy.

Edwy Plenel, plus que journaliste, serait donc un peu flic ? C’est cela qu’on appelle « travailler en amont » ? Mais d’une certaine façon, il travaille alors également en aval, car il rend la justice : le cas Sarko, avec lui, est déjà jugé. Reste à savoir si cette mission supérieure de flic en amont et de juge en aval, qui est propre aux grands justiciers, est assez supérieure pour être… supérieure aux lois ?

On vient d’apprendre que Thierry Herzog, l’avocat de Sarkozy dont les écoutes judiciaires ont été publiées par Mediapart (alors qu’aucune mise en examen n’autorisait la moindre fuite ), va porter plainte pour « violation du secret de l’instruction ».

Sans doute, disait Albert Londres, le journaliste doit-il tourner « la plume dans la plaie ». Mais LA plaie, au sens générique du terme, pas la plaie… qu’il lui plaît, celle qui l’arrange. Le film du Mur des cons de Clément Weill-Raynal a débouché sur la mise en examen de Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature : voilà qui n’est pas du journalisme « facile », et même pas du tout facile, comme en témoignait, lundi sur Boulevard Voltaire, Clément Weill-Raynal lui-même, qui a été traîné dans la boue. Voilà typiquement du « travail en amont », qu’on a « lancé » à la justice et dont elle s’est « emparée après » ! Et pourtant, Edwy Plenel sur cette affaire a fait le mort. Silence radio. Pas un mot de soutien confraternel à Clément Weill-Raynal. Parce qu’il y a les bonnes plaies et les mauvaises plaies ? À moins que, au fait, il ne soit jaloux. C’était, dit-on, le problème de Charles Bronson : il était un peu mégalo.

Gabrielle Cluzel

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2 Responses to Edwy Plenel : le Charles Bronson du journalisme… Par Gabrielle Cluzel

  1. line.m le 22 mars 2014 à 16 h 27 min

    Chaque fois que j’ai pu voir sur un plateau de télévision ce censeur qui certes sort des affaires mais seulement dans le sens qui l’arrange, j’ai éprouvé un sentiment de malaise en observant son regard d’inquisiteur. Petite boutade : désolée chère Madame Cluzel, le physique de Charles Bronson était un peu plus avenant, ce qui lui a permis de participer à plusieurs films.

    • Pascale le 23 mars 2014 à 1 h 35 min

      D’accord avec vous, line.m! Charles Bronson n’a pas merite cela! Edwy Plenel se fait croire qu’il est une sorte de justicier, ce n’est pas faux; plutot genre concombre masque… Bien huileux, bien mesquin, et bien subventionne.

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