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Taxe « inondation » : les 5 minutes de pause fiscale sont terminées ! Par Gabrielle Cluzel

12 décembre 20130
Taxe « inondation » : les 5 minutes de pause fiscale sont terminées ! Par Gabrielle Cluzel 5.00/5 2 votes

Publié le : 11 décembre 2013

Source : bvoltaire.fr

On disait qu’en France, on faisait une pause fiscale. Une pause de 5 minutes, alors. Il aurait été dommage que le Français se refroidisse et perde le rythme. Allez, hop, on repart en petite foulée. Une nouvelle taxe locale, dite « taxe inondation », est examinée cette semaine à l’Assemblée nationale. Elle vise à financer l’entretien des cours d’eau afin de prévenir les inondations. En relevant la taxe d’habitation, la taxe foncière et la contribution foncière des entreprises, les municipalités pourraient ainsi récolter peu ou prou 40 euros par habitant.

Car, nous sommes tous d’accord, entretenir les cours d’eau, c’est important. Aussi important qu’entretenir les routes, les ponts, les hôpitaux et les écoles. Peut-être pourrait-on créer une taxe « prévention des nids-de-poule et des éboulements », un impôt « prévention de l’obsolescence des équipements hospitaliers », une contribution « prévention du délabrement des infrastructures scolaires » ? Sauf que nous, bêtas que nous étions, nous pensions naïvement que nos impôts actuels, ceux sous lesquels nous croulons, qui nous assassinent, pour lesquels nous serrons notre ceinture au dernier cran et revoyons à la baisse le budget cadeaux de Noël de nos petits… servaient déjà à ça.

Ben non, alors ! Quelle drôle d’idée. Il faut bien que les gens vivent, madame. Comment financerait-on, sinon, je vous le demande, les innombrables associations subventionnées, les expositions d’art contemporain flattant un maire qui ne voudrait pas qu’on le prenne pour un bouseux inculte, et les gabegies en tout genre ?

Alors pour les déluges, passe à l’aile au contribuable. Et tant pis si le maire ne lui a pas demandé son avis pour signer, pour quelques raisons obscures et pas forcément toutes honnêtes, un permis de construire dans une zone inondable.

Imaginer des petites taxes pré-affectées est drôlement plus ingénieux que d’augmenter les gros impôts généraux. D’abord parce qu’elles fractionnent le racket, le rendant, par illusion d’optique, moins voyant. Ensuite parce qu’elles paralysent la protestation, bande de salauds que vous êtes ! Le sort de ceux que l’on voit, à la télé, échoués en chemise de nuit sur leur toit en attendant les pompiers vous importerait peu ? Viendront ensuite la taxe « prévention incendie » (vous laisseriez choir, vous, la petite vieille qui ne veut pas quitter son chez-elle quand les flammes en lèchent déjà les murs ?) et la taxe « prévention neige » (si vous aviez déjà passé une nuit coincé dans votre bagnole sur l’autoroute au mois de décembre, vous ne lèveriez pas les yeux au ciel).

Rien que des taxes très nobles. Comme de petites graines que l’on planterait avec une jolie étiquette. Au bout de quelques années, l’étiquette a été égarée, mais la petite graine a poussé comme du chiendent. Les quarante euros sont devenus quatre cents, et ne sont pas plus consacrés aux cours d’eau que la vignette auto ne l’a été aux personnes âgées.

Hélas, il n’est pas besoin actuellement d’habiter au bord d’une rivière en crue pour avoir l’impression de boire la tasse. On ne compte plus les Français qui ont la tête sous l’eau. Et, voyez-vous, ceux-ci aimeraient bien, parfois, que l’on songe à mutualiser les dépenses budgétaires : le sénateur PS Pierre-Yves Collombat, à l’origine de cette brillante idée, craint de se mouiller les pieds ? Si on le faisait grimper tout en haut d’un portique écotaxe, histoire que l’investissement n’ait pas été tout à fait inutile ?

Gabrielle Cluzel

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