Politique France

Palmarès de la Connerie Ambiante : le podium de la semaine (2ème édition)

31 janvier 20130
Palmarès de la Connerie Ambiante : le podium de la semaine (2ème édition) 4.91/5 46 votes

Pour ce second épisode du Palmarès de la Connerie Ambiante, et après notre pilote « béhachélien », c’est cette fois un tiercé de partisans du Mariage pour Tous qui rafle toutes les médailles ! La compétition a cependant été particulièrement acharnée, les concurrents (presque tous issus de la même équipe de choc d’ailleurs) se bousculant en grand nombre au pied du podium pour tenter d’obtenir les précieuses récompenses. Beaucoup, beaucoup de prétendants donc, mais seulement trois élus : c’est la dure loi du sport !

Les malheureux perdants pourront toujours se consoler en se remémorant la célèbre devise attribuée -sans doute à tort- à Pierre de Coubertin : « l’important, c’est de participer ». De ce point de vue, ils auront tous largement tenu leur rôle dans la compétition, contribuant à la rendre particulièrement spectaculaire et indécise. Qu’ils en soient donc ici très chaleureusement remerciés !

Voici donc notre second podium du Palmarès de la Connerie Ambiante :

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Médaille de Bronze

Attribuée à Harlem Désir

Le premier secrétaire du Parti Socialiste a été récompensé d’une méritoire médaille de bronze pour sa superbe saillie du 27 janvier lors de la manifestation en faveur du Mariage pour Tous.

Je cite : « La droite essaie d’imposer sa vision de la famille à toute la société »… Avouez qu’il fallait oser la faire, celle-là !

Depuis l’aube de l’humanité, dans toutes les civilisations, pour toutes les religions…Dans tous les pays, sur tous les continents, le mariage a toujours sacralisé l’union d’un homme et d’une femme, quand bien même l’homosexualité pouvait parfois être totalement acceptée par les mœurs de l’époque (en Grèce antique par exemple). En des milliers d’années d’histoire, et jusqu’à ce début de vingt-et-unième siècle, nulle société humaine n’avait jamais envisagé de déroger à cette règle, basée sur une évidence si « naturelle » qu’elle en semblait totalement incontournable. Et puis Zorro-Ayrault et le sergent Garcia-Taubira sont arrivés, en nous pressant…

Alors comme ça, la droite essaie d’imposer « sa » vision de la famille, Harlem ? Les asiatiques, les Indiens, les Africains, les arabes, les esquimaux, la quasi-totalité des occidentaux encore aujourd’hui… Hier Les Grecs, les Egyptiens, les Romains, les Gaulois, les Germains, les Vikings, les Perses, les Assyriens, les Mayas, les Incas (j’en passe et des meilleurs)… Tous de « droite » ? Comme les catholiques, les protestants, les juifs, les musulmans, les bouddhistes, les shintoïstes (et là encore j’abrège) ? Et Lénine, Staline, Mao-Tsé-Tung, Trotski,  Blum, Mendès-France, Jaurès, Mitterrand, puisqu’ils n’ont jamais eu cette lumineuse idée d’instaurer le mariage homo, et jusqu’à Lionel Jospin ou Georgina Dufoix pour ne citer qu’eux qui sont aujourd’hui encore rigoureusement contre ? Eux aussi,  de « droite » ? Certes pour ce qui est de Mitterrand, ce n’est au fond pas tout à fait un scoop… Mais tout de même ! Quelle ingratitude de ta part de classer ainsi ton mentor, l’homme à qui tu dois tout, absolument tout, dans le camp de l’infamie réactionnaire !

Tu vas trouver cela complètement fou (je m’en rends compte à présent) mais j’avais plutôt l’impression que c’était la gauche en l’occurrence qui était en train d’imposer sa vision de la famille à toute la société… Mille merci donc d’avoir été là pour m’ouvrir les yeux !

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Médaille d’argent

Décernée haut la main à Pierre Bergé

Pierre Bergé est naturellement récompensé pour sa mémorable entrevue sur BFM TV du 25 janvier 2013. Au cas où vous seriez passés à côté, visionnez donc ce qui suit :

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Ca décoiffe, non ? Mais reprenons, car c’est encore plus beau lorsque cela est mis noir sur blanc :

« Évidemment qu’ils sont homophobes, en tous cas, pour la plupart d’entre eux. Chacun a son bon pédé, comme chacun avait son bon juif. (…) Cet humus antisémite, anti-gay et anti tellement de choses, il est là, il existe, et le nier me semble un peu trop facile »…

Bon, c’est vrai…Il faut le reconnaître : sur ce coup-là, Pierre Bergé pourrait très légitimement crier au scandale : sa performance méritait largement une médaille d’or. Et même une médaille avec lauriers, palmes académiques et tout le tralala… Nombre d’entre vous seront donc sans doute choqués, révoltés même par ce qu’ils considèreront comme étant une terrible injustice. A ce degré de point Godwin (quelque chose me dit que vous n’avez pas finit d’entendre parler de ce point là dans notre palmarès !) on ne peut que s’incliner et avoir irrésistiblement envie de citer Rostand, dans Cyrano de Bergerac : « C’est un roc!… C’est un pic!… C’est un cap!… Que dis-je, c’est un cap?… C’est une péninsule !»…

Sortir l’épouvantail de l’antisémitisme à propos de l’opposition au mariage homosexuel (concernant cette fameuse « homophobie »… On nous l’a tellement faite qu’on est aujourd’hui un peu blasé), il fallait bien un Pierre Bergé en forme olympique pour oser le faire ! Mais on le sait, rien n’effraie celui qui avait déjà déclaré : « Louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? » A ce stade du couillonisme, on est plus dans le prêt-à-porter, mais dans la haute, la très haute couture. Et l’auteur de ces lignes ne peut que penser très fort à la fameuse citation du général de Gaulle : « la vieillesse est un naufrage », et se sentir ébranlé dans ses convictions les plus profondes, pourtant fondamentalement hostiles à la légalisation de l’euthanasie pour les grands malades en fin de vie…  Il serait philosophiquement et moralement terrifiant d’institutionnaliser l’euthanasie… Sauf donc sans doute pour Pierre Bergé (et peut-être aussi Michel Rocard) : dans ce cas, et dans ce cas seulement, je serais d’ailleurs prêt à acheter moi-même la seringue ! Oui, je sais, tu as raison Pierre, c’est un peu facile… Mais si tu savais comme cela soulage !

Tel un Usain Bolt des grands jours, Pierre Bergé semblait donc devoir s’envoler de sa foulée aérienne vers une victoire inéluctable, indiscutable. Oui mais voilà… La glorieuse incertitude du sport n’est pas une formule vide de sens. Elle en fait même tout le charme. On n’avait pas encore tout vu, tout entendu, et un redoutable challenger, venu du diable vauvert, allait donc chambouler notre classement en venant doubler tout le monde dans la dernière ligne droite !

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Médaille d’or

Et le grand vainqueur est finalement … Jean-Michel Ribes

Sa seule citation « Un papa, une maman, ça donne aussi Hitler » lâchée dans un débat sur RTL face à Frigid Barjot aurait déjà largement suffi à le faire monter sur le podium. On retrouvait là une nouvelle fois les formidables sommets dans l’argumentation atteints par un BHL, déclarant la semaine dernière : « Mieux vaut un enfant adopté par des homosexuels aimants que mis au congélateur par les époux Courjault », toujours à propos de ce fameux Mariage pour Tous (qui inspire décidemment beaucoup nos compétiteurs)… Saillie mémorable qui lui avait d’ailleurs permis d’obtenir une très méritée médaille d’argent dans notre classement précédent.

Mais ce qui vaut à nos yeux à Jean-Michel Ribes son incontestable médaille d’or, malgré la performance déjà hors normes de Pierre Bergé, c’est ce qu’il a cru bon de rajouter peu après sur Public Sénat, face à l’émoi (très, très léger, rassurez-vous !) que sa saillie hitlérienne avait provoqué chez ses interlocuteurs. Ribes passant en cette occasion une deuxième couche qui se révèlera décisive, et même définitive. Je cite :

« Un des anti-mariages gay, qui est monsieur de Villiers, ses enfants, on ne peut pas dire que ce soit une réussite formidable… » (22ème minute de la vidéo en lien)

Je n’invente rien. A ce stade, on n’est d’ailleurs plus tout à fait dans la simple connerie, mais bien dans la saloperie intégrale, et on s’en vient à penser qu’il eût été plus sage de conseiller au lecteur de se munir d’un sac à vomi avant de consulter ce palmarès… Je vous demande donc à tous pardon, au cas où…

Comme vous pourrez le constater sur la vidéo, Jean-Michel Ribes se trouvait visiblement très spirituel en faisant cette allusion immonde au drame familial récemment vécu par Philippe de Villiers… Affichant en cette occasion un sens de l’« humour » d’une bêtise et d’une vulgarité telles qu’il ferait passer Lagaf ou Sébastien Cauet pour des héritiers de Raymond Devos ou de Sacha Guitry. Un « humour » qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui en 2010 d’un François Morel, lors d’une de ses chroniques matinales sur France Inter (que je n’ai malheureusement pas réussi à retrouver sur Internet) : la cible était la même, la flèche presque identique, et l’élégance du même tonneau. Les deux gaillards sont copains comme cochons, ceci expliquant sans doute cela. Et en m’excusant au passage auprès de la gente porcine, qui ne mérite vraiment pas d’être comparée à de tels zigotos.

A noter aussi en point d’orgue de ce qui restera sans doute une performance d’anthologie, que Ribes nous a également sorti en cette seconde occasion le couple homophobie-antisémitisme déjà évoqué par son pote et financier Pierre Bergé (18ème minute environ), défendant même cet amalgame foireux avec le culot d’airain de ces cons de gala qui osent décidemment tout. Pour toutes ces très bonnes raisons, il nous a donc semblé tout à fait juste de proclamer Ribes grand vainqueur du Palmarès de la semaine.

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Il convient encore de citer -car il faut savoir relever les efforts louables, même quand ils ne sont pas couronnés de succès- deux compétiteurs qui ont frôlé le podium :

Beatriz Preciado tout d’abord.  L’autoproclamée « philosophe lesbienne », aurait largement pu revendiquer une place sur notre podium. Le bronze lui semblait même -et jusqu’au tout dernier moment- acquis. Mais alors même que votre serviteur mettait la dernière touche à ce palmarès, la tardive révélation pour lui de la performance « ribienne » sonna le glas de prétentions pourtant jusque là totalement légitimes. Injustice pour Beatriz ? Peut-être… Car chacun des mots, chacune des phrases ou presque de sa tribune de Libération « Qui défend l’enfant queer ? » semblaient devoir justifier une médaille. De son « gigantesque outing national des hétérocrates » pour qualifier la Manif pour Tous du 13 janvier à sa condamnation des réactionnaires pour qui « l’enfant est toujours un corps à qui on ne reconnaît pas le droit de gouverner » ( ?), en passant par son « qui défend les droits de l’enfant queer, pédé, gouine, transsexuel ou transgenre ? » ou encore ce formidable « qui défend les droits de l’enfant à changer de genre s’il le désire ? Les droits de l’enfant à la libre autodétermination de genre et de sexualité ? », tout valait louanges et lauriers. Et j’en ai oublié…  Je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même.

A noter aussi la belle performance de dernière minute du député socialiste Christian Assaf déclarant à la tribune de l’Assemblée Nationale : «Le temps du triangle rose est terminé !» … Bel effort, mais venant bien trop tard : dans l’analogie à l’ignominie nazie, il avait été devancé et avec bien plus de panache par Pierre Bergé et Jean-Michel Ribes. Notable performance donc, mais pour citer encore une fois Rostand : « Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu !… Bien des choses en somme ». Une autre fois peut-être…

Allez, c’est fini pour aujourd’hui, et rendez-vous à la semaine prochaine !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

 

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