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Trafics d’organes au Kosovo, l’UE semble freiner l’enquête

27 janvier 20130
Trafics d’organes au Kosovo, l’UE semble freiner l’enquête 5.00/5 1 votes

Publié le : 26 janvier 2013

Source : fr.novopress.info

Depuis 2010, une enquête concernant des trafics d’organes d’êtres humains est en cours au Kosovo. Une enquête que l’Union européenne semble vouloir freiner… Cette semaine, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a dénoncé l’attitude de l’Union Européenne qui a confié l’enquête sur ce dossier à ses propres services et qui fait trainer l’affaire depuis plus de deux ans. Lavrov a ainsi déclaré « Nous nous heurtons à la position non constructive de l’Union européenne qui s’est arrogé l’enquête et en empêche le bon déroulement ». Une enquête qui suscite l’attention toute particulière de la Russie, étant donné le nombre des victimes russes.

Origine de cette enquête

En 2010, un rapport avait été publié, rédigé pour l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) par le rapporteur suisse Dick Marty, dénonçant un trafic d’organes humains au Kosovo. Le rapport mentionnait environ 300 Serbes kosovars enlevés en 1999 et transportés en Albanie pour subir des prélèvements d’organes. Le rapport Marty soulignait également l’implication de personnes proches du premier ministre kosovar Hashim Thaçi (photo en Une) dans des enlèvements et le trafic d’organes humains.

Dans un livre retentissant (couverture ci-contre) publié en 2009, le procureur général du Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, la Suissesse Carla Del Ponte, reconnaissait l’existence d’un trafic d’organes pratiqué et couvert par l’UCK au Kosovo.

En mai dernier, la police israélienne a procédé à l’arrestation de Moshe Harel, l’un des principaux suspects de “l’affaire Medicus”, du nom de la clinique de Pristina tristement célèbre pour ses pratiques médicales. Harel a été arrêté avec plusieurs autres personnes, également de nationalité israélienne. Autre figure impliquée dans l’affaire Medicus : le médecin turc Yusuf Sonmez, surnommé docteur Frankenstein, appréhendé à Istanbul le 11 janvier 2012.

Plusieurs médias serbes ont accusés Bernard Kouchner d’avoir couvert le scandale des trafics d’organes pendant qu’il était Haut représentant des Nations unies au Kosovo entre 1999 et 2001

En 2010 – malgré la reconnaissance du trafic d’organes par Carla Del Ponte et malgré l’enquête alors en cours de Dick Marty, voir ci-dessus – lors d’une conférence de presse improvisée Bernard Kouchner, à l’époque ministre des affaires étrangères, interrogé par un journalisme de Voice of America, nie en bloc l’existence d’un trafic d’organes au Kosovo. Chose curieuse, il ricane, puis explose littéralement de colère, traitant ceux qui dénoncent l’ignoble trafic de « salauds et d’assassins » (sic) et le journaliste de “fou”..

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Un ignoble trafic qui est pourtant en plein essor en Europe…

L’APCE a de nouveau cette semaine demandé au Conseil de l’Europe de concevoir sans délai une convention contre le trafic d’organes humains. L’assemblée souligne l’actualité du phénomène et met en avant la mise en place d’un réel « tourisme de transplantation » en Europe, qui encourage le trafic d’organes. Au vu de ses actions, l’Union Européenne semble davantage encline à étouffer l’affaire qu’à mener une lutte active contre les criminels.

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