Politique Monde

Kosovo : après la guerre, c’est le temps du business pour Clark et Albright !

20 décembre 20120
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On a beau y être habitué… Le cynisme d’acier en matière de politique étrangère, puis l’affairisme obscène des dirigeants et ex-dirigeants américains qui suit inévitablement leurs interventions militaires impériales un peu partout sur la planète laissent systématiquement sans voix. Afghanistan, Irak, hier encore Libye… La liste est longue des affaires très juteuses pour certains membres de l’oligarchie US qu’ont permises les « guerres pour la démocratie » si chères à notre BHL national et à sa cohorte de bon petits soldats zélés du droit d’ingérence.

Ainsi, treize ans après les bombardements massifs sur la Serbie d’une coalition de 19 pays sous commandement américain contre un état européen de moins de huit millions d’habitants, bombardements enclenchés sans la moindre déclaration de guerre, sans  l’accord de l’ONU et pour punir un génocide au Kosovo annoncé à l’époque en cours mais dont tout le monde sait aujourd’hui qu’il n’a en fait jamais eu lieu…Treize ans après la mise en place au dit Kosovo d’un gouvernement albano-mafieux dont le chef aujourd’hui en place, Hashim Thaçi -par ailleurs ancien chef de l’organisation terroriste UÇK- a été directement impliqué dans un immonde trafic d’organes de prisonniers serbes (pour lequel il ne sera vraisemblablement jamais poursuivi par le TPI, contrairement aux dirigeants serbes de l’époque), certains anciens dirigeants ou responsables militaires américains ayant soutenu l’indépendance de cette ex-province serbe sont de retour au Kosovo… Pour faire du business !

On vient ainsi d’apprendre -et les médias français, systématiquement partisans de l’intervention militaire à l’époque en ont bien entendu fort peu parlé- que l’ex-général Wesley Clark (qui commandait l’intervention militaire de 1999) avait demandé en juin 2012 à Pristina une licence pour l’exploitation en concession des ressources en charbon du Kosovo pour le compte de la société canadienne Endivity… Qu’il dirige aujourd’hui ! Ni une ni deux, le gouvernement Kosovar qui n’est à l’heure actuelle pas habilité à octroyer une telle concession a déclaré à l’AFP via une source officielle sous couvert d’anonymat qu’un « projet de loi a déjà été préparé et sera soumis prochainement au Parlement » pour satisfaire la demande de l’ex-militaire américain reconverti dans les affaires !

Madeleine Albright, Secrétaire d’Etat de Bill Clinton à la même époque et aujourd’hui à la tête de la société d’investissement qui porte son nom, Albright Capital Management, désire quant à elle acquérir la compagnie de télécommunications PTK, l’une des seules entreprises rentables du Kosovo. Un appel d’offre est officiellement censé garantir la transparence -un mot singulier quand on évoque le droit et les affaires au Kosovo !- de l’opération, et du coup, selon le quotidien local Zeri,  Hashim Thaçi serait confronté à un choix cornélien : en effet, un autre consortium américain convoite PTK, et il bénéficie du lobbying redoutablement efficace de James W. Pardew… Ex-envoyé spécial de Bill Clinton dans les Balkans ! Cela ne s’invente pas.

Au Kosovo -et comme en Afghanistan, en Irak, en Libye, etc.- nombre d’autres compagnies américaines ont déjà utilisé les « services » d’anciens membres de l’administration Clinton pour décrocher de très juteux contrats : par exemple la société Bechtel, qui a signé en 2010 un contrat pour la construction d’une autoroute pour un montant de 900 millions d’euros.

« Avec le retour de Madeleine Albright et Wesley Clark pour des intérêts économiques, on peut dire que l’assassin revient toujours sur les lieux du crime » a déclaré à l’AFP Marko Jaksic, un des leaders des Serbes du Kosovo. A Belgrade, le porte-parole du gouvernement Miki Mihajlovic, a pour sa part estimé que cette information trahit « leur hypocrisie et compromet (…) les Etats-Unis et leur image de leader dans le monde ». Certes… Mais comme le disait trivialement notre ex-président Jacques Chirac, m’est avis que cela leur « en touche une sans faire bouger l’autre ». Comme c’est beau, l’ingérence humanitaire !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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