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Washington retire 9000 GI d’Okinawa

28 avril 20120
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Publié le : 27 avril 2012

Source : lefigaro.fr

Le redéploiement des troupes américaines ne règle qu’une partie du contentieux avec les habitants de l’île.

Le premier ministre japonais, Yoshihiko Noda, n’aura pas l’impolitesse de se rendre les mains vides à sa prochaine rencontre avec Barack Obama. Tokyo et Washington ont annoncé jeudi dans un communiqué commun être parvenus à un accord sur le retrait de la moitié des 18 .000 soldats stationnés dans l’archipel d’Okinawa, au sud du Japon. «Environ 9000 marines, accompagnés de leur famille, vont être déplacés d’Okinawa vers une autre affectation en dehors du Japon», indique le texte.

Cinq mille seront redéployés sur l’île de Guam, tandis que les autres seront dispersés entre Hawaï et l’Australie. Le secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, a salué cet accord, s’affirmant «très heureux qu’après de nombreuses années nous ayons conclu cet accord important et adopté ce plan d’action». De son côté, le ministre des Affaires étrangères nippon, Koichiro Gemba, a averti: «Les changements dans l’environnement sécuritaire ne nous attendront pas. Le Japon et les États-Unis doivent assumer leurs responsabilités, jouer leur rôle et appliquer les plans rapidement», a-t-il déclaré aux journalistes. Le Japon financera un tiers du déménagement, selon des sources américaines. Aucune échéance n’a été indiquée par les deux pays, montrant que les modalités pratiques sont encore en discussion. Yoshihiko Noda, qui doit rencontrer Barack Obama la semaine prochaine dans la capitale américaine, en parlera sans doute.

Le problème Futenma

L’alliance stratégique entre Tokyo et Washington est plus forte que jamais. Le Japon, «vassal stratégique» de l’Amérique, demeure la pierre de touche militaire des États-Unis en Asie du Nord-Est, face à la Chine. Okinawa, idéalement placée pour rayonner dans la région, est vitale pour l’Amérique. Mais les habitants de l’île, où stationne la moitié du contingent américain, vivent de plus en plus mal son rôle de base arrière de l’Oncle Sam. Les bénéfices économiques des activités autour des bases, régulièrement mis en avant par les deux gouvernements, sont éclipsés par l’omniprésence des militaires (10% du territoire d’Okinawa sont occupés par l’armée américaine), de nombreux actes de délinquance et les nuisances diverses de leurs entraînements. Le processus qui a mené à l’accord annoncé jeudi a commencé en 1996, après le viol collectif d’une jeune fille d’Okinawa par des marines.

Si l’accord vient soulager les Okinawaiens, il ne résout pas le problème crucial du déménagement de la base aéronavale de Futenma. Celle-ci devait être relocalisée dans la baie de Henoko, selon un accord signé en 2006. Mais une poignée d’activistes se relaient en permanence sur le site, avec le soutien de la population, pour empêcher physiquement toute progression des travaux. Le pouvoir central ne parvient pas à les rallier et se retrouve décrédibilisé devant son partenaire américain. Le Japon a eu six premiers ministres en six ans et aucun n’a eu le poids politique nécessaire pour régler le dossier.

«Nous avons pu nous mettre d’accord sur un plan qui prévoit une restitution de notre territoire, qui est concret et qui va de l’avant», s’est félicité Koichiro Gemba, espérant faire sauter cet ultime verrou. Mais, sur le terrain, les responsables politiques locaux refusent obstinément d’aller contre leurs électeurs.

Les bases américaines du Pacifique

Régie Arnaud

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