Politique France

Marine Le Pen à Dimanche + : la déontologie selon Anne-Sophie Lapix

20 janvier 20120
Marine Le Pen à Dimanche + : la déontologie selon Anne-Sophie Lapix 4.44/5 9 votes

Dimanche +Il y avait eu en  juin 2011 le scandaleux « Des Paroles et des Actes » de France Télévision – chaîne de service public sensée pourtant afficher une neutralité  exemplaire-  où tous les intervenants s’étaient révélés être non pas des interlocuteurs ou des débateurs, mais bien des adversaires voire même des procureurs de tribunal révolutionnaire avec la pitoyable paire d’ayatollahs Fourest-Joffrin.
Depuis juin donc, on n’avait pas vu une telle incorrection, un tel parti-pris, une telle malhonnêteté dans une émission recevant Marine Le Pen à la télévision. Et pourtant, il y a en la matière une sacrée concurrence dans le petit monde journalistique de l’audiovisuel français !

Ne laissant jamais à son invitée (sic) la possibilité de finir la moindre de ses phrases, se moquant ostensiblement d’elle en de nombreuses reprises, Lapix s’est elle aussi comportée comme une adversaire bien plus que comme une journaliste. Il est pourtant de grands démocrates qui se sont réjouis de ce lynchage éhonté (1), (2), affirmant notamment que Marine Le Pen avait été « mise KO » ou que Lapix « méritait un triple AAA ».  La vidéo de ce grand moment de déontologie journalistique étant consultable plus bas, les lecteurs de La Plume jugeront sur pièce.

Il est incontestable pour tout le monde que Marine Le Pen et le Front National en général « bénéficient » d’un traitement tout particulier dans les médias français. Sur le seul France Télévisions, deux émissions à charge ont déjà été diffusées depuis l’entrée en campagne de la candidate FN. Un « traitement de faveur » dont, bien-sûr, aucun autre candidat n’a eu à s’accommoder. Une inégalité flagrante qui devrait choquer tout démocrate digne de ce nom, mais qui n’empêche pas de dormir, c’est le moins que l’on puisse dire, le CSA ou nos grands journalistes audiovisuels.

Il est bien évident que l’on peut ne pas partager les options politiques, stratégiques, économiques de tel ou tel candidat. Qu’on a le droit de les désapprouver totalement. Et qu’il peut être parfois difficile de ne pas le laisser voir. C’est pourtant le B.A. Ba du journalisme, la ligne de conduite absolue, la règle de base incontournable que tout média digne de ce nom traitant de politique en période électorale devrait s’imposer.

Le travail du journaliste politique est certes souvent de traquer les non-dits ou les incohérences de son interlocuteur, parfois même de faire apparaître ses éventuels mensonges. Mais il est aussi de lui laisser la possibilité de s’exprimer sans lui couper la parole toutes les cinq secondes, l’empêchant ainsi de développer une argumentation cohérente et compréhensible par les auditeurs.

Quand madame Lapix joue les professeurs de calcul goguenarde, en ayant préparé ses petits effets, Marine Le Penprofite du fait qu’une mesure économique est évidemment difficile à détailler en quelques mots, surtout lorsque l’on ne peut pas terminer la moindre de ses phrases; que de toutes les façons un candidat à l’élection à la Présidentielle, quel qu’il soit, ne peut évidemment pas connaître tous les plus petits détails du projet économique concocté par ses experts, et que l’on utilise cela pour travestir et tenter de ridiculiser telle mesure d’un programme que tous les économistes sérieux, même s’ils en contestent parfois les orientations -et pourquoi pas?- reconnaissent cohérent, elle fait œuvre flagrante de malhonnêteté professionnelle.

Il serait d’ailleurs amusant de la voir refaire le même petit numéro de prof de maths face à l’un ou l’autre des experts en économie évoqués plus haut. Ou par exemple face à Bruno Lemaire, conseiller économique de Marine Le Pen, docteur en mathématiques, docteur ès Sciences Economiques, diplômé d’Harvard et professeur émérite de Management à HEC (3), (4), (5), (6). Chiche ?

Pas folle, la guêpe ! Trop contente de son petit buzz médiatique, de sa « technique » pour déstabiliser son invité d’un jour -elle s’est même permis de conseiller  sans vergogne à tous d’utiliser la même « méthode »- Lapix ne proposera pas ce deuxième round : le ridicule ne tue pas, mais il vaut tout de même mieux faire attention !

En fait, et pour en finir avec ce piteux fait d’armes , le plus simple n’est-il pas de se poser cette seule question : qui est Anne-Sophie Lapix ? Une journaliste donc. Oui, admettons…Mais aussi, et peut-être surtout, Anne-Sophie Lapix est la femme d’Arthur Sadoun. Qui est donc monsieur Sadoun, direz-vous ? «Arthur Sadoun… Est un homme d’affaires français juif d’origine tunisienne. Il est Président depuis 2009 de Publicis France » nous apprend Wikipedia (7). Publicis France, 1er groupe de communication de France. Filiale de Publicis Groupe, fondé en 1926 par Marcel Bleustein-Blanchet, dirigé par Maurice Lévy, troisième groupe de communication au monde par le chiffre d’affaires. Arthur Sadoun est aussi l’un des principaux contributeurs financiers du think tank du Parti socialiste Terra Nova. Enfin, il est également -surtout?-membre du club Le Siècle… On aurait peut- être dû commencer par là, non ?

 

L’émission Dimanche + est visible ici

 

http://www.dailymotion.com/video/xnte0c

Réaction de Marine Le Pen sur I-Télé

ML – La Plume à Gratter

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