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Droit d’asile, lutte antiterroriste et autres inepties

20 octobre 20120
Droit d’asile, lutte antiterroriste et autres inepties 4.50/5 2 votes

Publié le :18 octobre 2012

Source : bvoltaire.fr

Le Londonistan, qui accueillait dès les années 90 des prédicateurs islamistes, vient de fermer ses dernières boutiques.

Omar Bakri, poursuivi en Syrie pour attentat terroriste, réfugié à Londres depuis 1986, connu pour ses déclarations violentes menaçant l’Occident ou approuvant les attentats du 11 septembre, fut expulsé (vers le Liban) mais seulement après les attentats de Londres (2005).

Abou Hamza, entré en Grande Bretagne en 1979 avec un visa étudiant, était poursuivi par la justice égyptienne. Londres en a refusé l’extradition en raison du risque de condamnation à mort qu’il encourait. Arrêté en 2004 en vertu de la loi « Terrorism Act », on retint onze des quinze charges qui pesaient contre lui (de l’incitation au meurtre de citoyens britanniques à la haine raciale en passant par la détention d’explosifs). La justice américaine a également demandé son extradition : apparemment, l’application de la peine de mort aux USA a moins gêné Londres qui vient de l’extrader Outre-Atlantique ce mois-ci.

Rachid Ramda, responsable des attentats de Paris en 1995 et dont l’extradition était demandée, fut « protégé » pendant dix ans, en raison notamment du « risque de torture » encouru dans les locaux de la police française…

Un véritable cynisme diplomatique, justifié par « la vieille tradition d’hospitalité » de la Grande-Bretagne qui, si elle tient le haut du pavé en matière de terrorisme islamiste, n’est pas la seule à le pratiquer…

Pour la France, on connait le cas Battisti, symbole des « Années de Plomb ». Condamné pour quatre assassinats, dont ceux d’un boucher et d’un bijoutier, mais protégé par la « doctrine Mitterrand », il a été sauvé par une campagne de mobilisation d’intellectuels. Aucun d’entre-eux n’a jugé digne de confiance la justice italienne qui a pourtant « perdu » plusieurs de ses juges d’instruction dans la lutte anti-mafia.

Varoujan Garbidjian, condamné à la prison à vie en 1985 par la justice française pour l’attentat terroriste de l’aéroport d’Orly en 1984 (neuf morts, dont quatre citoyens français), fut libéré en 2001 et extradé vers l’Arménie qui l’a accueilli en héros, amnistié et récompensé. Les militants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple, réfugiés politiques depuis 1981, organisaient des attentats en Iran dont ceux qui tuèrent la moitié du gouvernement (1981) et le président de la République islamique (1982). Téhéran ne demanda pas leur extradition mais répliqua à l’accueil français par une série de treize attentats dont celui de la rue de Rennes en mars 1986 qui fit sept morts.

Accorder l’asile politique ne protège pas des attentats terroristes. Sa conception juridique dans les grandes démocraties ne pose que des limites très formelles et peu respectées aux activités de ses bénéficiaires. Le refus d’extradition se borne finalement à protéger et ne jamais poursuivre des individus dont la responsabilité n’est pas contestable mais qui ont eu la prudence de ne jamais commettre d’acte illégal dans le pays d’accueil.

De quoi s’interroger sur son usage…

Pierre Conesa

 

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